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Furiani : Plus de 60 nouveaux logements sociaux seront construits dans la commune


Paule Cournet le Samedi 13 Janvier 2024 à 09:01

Grâce au soutien de l’Etat et de la CAB (Communauté d’agglomération de Bastia), la commune de Furiani va pouvoir lancer plusieurs projets de logements sociaux jusqu’en 2025. Un contrat de mixité sociale a été signé ce vendredi 12 janvier en mairie entre le maire Michel Simonpietri, le président de la CAB, Louis Pozzo di Borgo et le Préfet de la Haute-Corse, Michel Prosic.



La signature
La signature
La salle du Conseil de la mairie de Furiani se remplit peu à peu et l’ambiance est à la satisfaction. Le préfet de la Haute-Corse, Michel Prosic, vient d’entrer dans la salle et comme souvent à son habitude, ne néglige de saluer personne. Accompagné du sous-préfet de l’arrondissement de Bastia, Yves Dareau, il prend place aux côtés de Michel Simonpietri, le maire de Furiani, et de Louis Pozzo di Borgo, le président de la CAB. Les quatre hommes s’apprêtent à signer le contrat de mixité sociale 2023-2025 qui permettra à Furiani d’approcher de ses objectifs en matière de logements sociaux.

Avec un parc social de 311 habitations, la ville compte 14% de logements sociaux, soit un niveau très inférieur au seuil de 25% fixé par la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) pour les communes comptabilisant plus de 3500 habitants. Fin 2022, par exemple, 288 dossiers de logements sociaux n’avaient ainsi pu être pourvus.

Si à terme Furiani souhaite créer 271 logements sociaux, la signature du contrat de mixité sociale paraphé ce vendredi entre les trois grands partenaires a entériné le lancement jusqu’en 2025 de plusieurs projets visant à la construction de 60 logements sociaux sur la commune, dont un foyer pour les jeunes travailleurs qui verra le jour face au stade Armand- Cesari. « Notre but n’est pas de faire de grands ensembles, mais de continuer plutôt à pourvoir cette zone périurbaine en petits ensembles Logirem et HLM. De nombreux habitants de l’aire bastiaise rêvent d’avoir une petite maison avec un petit jardin », note le maire, Michel Simonpietri, conscient de la difficulté de trouver des terrains sur sa commune, soit en raison de prix élevés, soit en raison de la configuration escarpée des sols. L’hommage aux services de l’État n’en sera que plus appuyé, alors que la commune est passée de 71 à 22 hectares constructibles.

Comment intégrer les populations qui viennent s’installer
Une vision que n’est pas loin de partager Louis Bozzo di Borgo, à la tête de la Communauté d’Agglomération de Bastia. « Nous sommes contents pour plusieurs facteurs. D’abord, d’avoir en face des représentants, notamment le Préfet de Haute-Corse, qui savent entendre les mots et les maux. Nous réussirons nos engagements de coller à la réglementation de 25%. On ne peut pas négliger le logement social, car derrière, il y a tout ce qui suit, à savoir notamment comment intégrer les populations qui viennent s’installer. Il nous faut relancer le tissu associatif, repenser le vivre-ensemble et la mixité et bien sûr, éviter la verticalité. Pour cela, nous avons besoin de l’agglomération, de la commune et bien sûr, de l’État ».

Penser l’humain derrière la machine administrative, c’est ce à quoi s’est attelé Michel Prosic, le Préfet de Haute-Corse. « Le document que l’on signe aujourd’hui va permettre à des hommes et à des femmes de mieux vivre sur le territoire. Le bassin de vie qui va du nord de Bastia à Vescovato est un bassin de vie qui a un poids démographique plus important qu’hier et qui va continuer à se dynamiser. L’accueil de cette nouvelle population est donc une question qui doit se poser ». D’autant, comme le souligne le représentant de l’État, « qu’une partie de cette population qui vit sur notre territoire est en difficulté financière. Offrir à ces personnes qui peuvent être en détresse de pouvoir se loger à moindre coût est l’objectif de la signature de cette convention ce matin ».

Des jeunes adultes à la rue
D’autant que la précarité, qui touche jeunes et moins jeunes, a augmenté en France ces dernières années. Ainsi, selon une étude de l’INSEE publiée en juillet 2023, 9 millions de personnes étaient en privation matérielle et sociale en 2022 en France métropolitaine, ces privations étant bien entendu plus importantes chez les familles nombreuses et monoparentales. Des chiffres corroborés par le rapport de la Fondation Abbé-Pierre sur le mal-logement en France en 2022, faisant état de plus de 12 millions de personnes fragilisées par rapport au logement. Une situation que ne méconnaît pas, malheureusement, le maire Michel Simonpietri qui voit de jeunes adultes se retrouver à la rue, même dans sa commune. Aujourd’hui, d’ailleurs, comme le signale le Préfet Michel Prosic, la demande de logements sociaux a évolué. « Le logement social est souvent une étape dans la vie, notamment quand on démarre et qu’on quitte le foyer parental. C’est aussi une perspective pour les parents de se dire que les enfants pourront continuer à vivre sur le territoire. Aujourd’hui, le logement est la première cause de glissement vers la précarité et concerne beaucoup de familles monoparentales. Ainsi, on a davantage besoin de construire des T1 et des T2 que des T5 ».

Si la convention signée ne porte que sur 60 logements, les différents acteurs étaient optimistes et misent plutôt sur la livraison, dans les trois ans, de 120 à 130 logements sociaux, dont 36 dont les permis de construire sont déjà déposés.