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Divagation animale en Corse : pour Core in Fronte c'est aussi un problème de "santé publique"


Thibaud KEREBEL le Lundi 28 Novembre 2022 à 17:24

Lors de la récente Assemblée de Corse, qui s’est tenue les jeudi 24 et vendredi 25 novembre, le groupe Core in Fronte a questionné l’exécutif au sujet de la divagation animale. Les réponses apportées n’ont pas satisfait l'élue



Depuis plusieurs années, en Corse, la divagation animale ne cesse d’occuper le débat politique. En cause, les nombreux accidents, parfois mortels, survenus sur l’île. « Actuellement ce sont 60 000 animaux divagants dénombrés : 30 000 censés appartenir à des propriétaires et 30 000 présentés comme ensauvagés », a souligné Serena Battestini, du groupe Core in Fronte, lors de la dernière séance de l’Assemblée de Corse. « Il est grand temps d’appliquer enfin et concrètement de nouvelles et audacieuses mesures afin de réduire drastiquement les nuisances sanitaires, culturelles et environnementales, et dangers accidentogènes et mortifères », a-t-elle complété. Avant d’insister : « Quand comptez-vous faire reconsidérer le poids de la vie humaine au bord des routes ? »

Face à ces questions, le président de l’Office du Développement Agricole et Rural de Corse (ODARC) a mis en avant ses différents axes de réflexion, ainsi que les actions menées depuis deux ans. Entre autres, « l’installation de clôtures béliers périphériques autour de zones stratégiques ou le long de la route, l’installation de portillons, la remise en culture d’anciens jardins... » Dans un second temps, Dominique Livrelli a insisté le travail à effectuer « au niveau des exploitations ». Parmi les projets évoqués par l’ODARC : une aide pour alléger les troupeaux des animaux non productifs et éviter les abandons, un plan d’investissement pour financer des machines d’entretien, ou encore une aide à la réalisation de clôtures pour les jeunes agriculteurs.


"On attend au minimum la reconnaissance des victimes"

Autant de mesures qui n’ont pas suffi à combler Core in Fronte, comme le déplore après coup Serena Battestini. « J’ai trouvé que la réponse était légère. Une question avait déjà été posée il y a quelques mois, et ils avaient tenu à peu près le même discours. L’ODARC a mis en places des mesures, certes, mais nous, ce qu’on attendait, c’est une réponse de la santé, en plus de celle de l’agriculture. »

L'élue caractérise en effet la divagation comme un problème de « santé publique ». « On est tous potentiellement en danger à pied ou en voiture. Donc on attend au minimum la reconnaissance des victimes, pour permettre leur prise en charge. Ensuite, il faut bien noter que les animaux en divagation sont malades, il y a beaucoup de tuberculose. En plus du risque d’accident, il y a le risque de maladie. »

Les collectifs des victimes de divagation animale n'ont pas non plus trouvé satisfaction dans la réponse de l’exécutif, à l'image de Mariline Taddei. Gravement blessée après avoir été chargée par une vingtaine de bovins en novembre 2020 à Bastia, elle s'est mobilisée en créant Cambi’avá, une association pour la défense des victimes« À l’heure actuelle, nous ne sommes pas dédommagés par les assurances, on n’est pas reconnus, on nous marginalise. On veut que soit développé un fonds qui indemnise les victimes physiques et matérielles de cette divagation animale. »  Motif d’espoir pour les personnes concernées : cette motion sera présentée par Core in Fronte lors d'une prochaine session de l'Assemblée de Corse, au courant du mois de décembre, en espérant être validée à l’unanimité.

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