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DOSSIER. Seconde main : les associations corses toujours en quête de vêtements


le Dimanche 29 Janvier 2023 à 20:19

Partout sur l’île, le milieu associatif est en permanence à la recherche de vêtements qui ne sont plus portés, afin de les revendre à prix modiques dans les boutiques solidaires au profit des plus démunis.



En Haute-Corse, le Secours Catholique collecte des vêtements de seconde main qu'il revend dans ses boutiques de Bastia-Montesoro et Lucciana (Photo : Facebook Secours Catholique de Corse)
En Haute-Corse, le Secours Catholique collecte des vêtements de seconde main qu'il revend dans ses boutiques de Bastia-Montesoro et Lucciana (Photo : Facebook Secours Catholique de Corse)
Qui n’a pas au fond de son placard des vêtements qui n’ont plus vu la lumière du jour depuis des lustres ? S’ils sont en bon état, ils pourraient pourtant profiter aux nombreuses associations qui les collectent partout en Corse au profit des plus démunis. 
 
« Toutes les personnes qui veulent vider leurs placards en souhaitant que leurs vêtements ou objets aient une seconde vie, peuvent nous les déposer dans nos différents centres », indique ainsi Hyacinthe Choury, secrétaire général du Secours Populaire en Corse. « Nos équipes de bénévoles trient les dons et s’ils sont trop abimés, cela est collecté par le Syvadec », précise-t-il en soulignant récupérer à peu près 200 tonnes de vêtements par an confiés par des particuliers mais aussi des entreprises. « Nous recyclons ces vêtements au maximum en Corse au profit des personnes qui en ont besoin, en les redistribuant dans nos quatre Boutik’ Solidaires à Ajaccio, Corte, Bastia et Peri, mais aussi au travers de nos tragulini qui vont dans les villages régulièrement pour porter cette possibilité au plus près des populations dans le rural, notamment dans la Gravona et dans le Cap. Cela permet à tout le monde de s’habiller, car nous proposons tout ce que l’on peut récupérer à des tarifs dérisoires », instille-t-il en dévoilant encore que ces dons de textiles contribuent de surcroit à financer des actions de l’association, à l’instar de vacances pour les enfants.

Des boutiques solidaires qui créent du lien

Le Secours Populaire se déplace régulièrement dans les villages avec son Tragulinu afin de proposer des vêtements de seconde main à prix modiques à ceux qui en ont besoin (Photo : Facebook Secours Populaire de Corse)
Le Secours Populaire se déplace régulièrement dans les villages avec son Tragulinu afin de proposer des vêtements de seconde main à prix modiques à ceux qui en ont besoin (Photo : Facebook Secours Populaire de Corse)
Même logique pour l’antenne de Haute-Corse du Secours Catholique, où les boutiques solidaires de Bastia-Montesoro et Lucciana collectent volontiers les vêtements qui ne sont plus portés. « Ces boutiques servent aux personnes qui n’ont pas beaucoup de moyens pour se vêtir, mais sont également ouvertes à tous, car nous pensons qu’elles sont aussi un moyen de créer du lien. Ces boutiques peuvent ainsi être un moyen de rencontrer du monde, de discuter, et puis éventuellement de détecter des soucis pour lesquels les personnes peuvent être accompagnées ensuite », explique Alexis Plassais, animateur des réseaux de solidarité au Secours Catholique sur le territoire de la Haute-Corse. « Les vêtements enfants partent bien, mais on voit que des objets comme les poussettes sont aussi très demandés. Sinon, nous avons aussi une grosse demande pour les chaussures pour hommes. C’est quelque chose d’assez rare, que l’on reçoit assez peu, mais qui est très recherché, notamment sur Lucciana, pour les travailleurs de la Plaine. Dès que nous en avons en stock elles ne restent pas très longtemps », relève-t-il.

La Roue de Secours lance un grand appel aux dons

Du côté de Moriani, Josy, directrice la Roue de Secours en Corse, prône, elle aussi, pour qu'un maximum de personnes donne une seconde vie à leurs vêtements, au profit de ceux qui en ont besoin. « La plupart du temps les gens nous les emmènent dans le local de l’association, mais il nous arrive aussi de nous déplacer pour aller les chercher en prenant rendez-vous avec les personnes et aller les chercher chez elles », livre-t-elle. Dans sa boutique, l’association redistribue ensuite en général ces dons pour 1€ pièce. De quoi permettre à tous les publics de pouvoir s’habiller. « Nous recevons beaucoup d’étudiants et de retraités », confie-t-elle.

Toutefois, la générosité des donateurs s’est un peu tarie ces derniers temps, probablement du fait de la crise et du développement de plateformes permettant de revendre ses vieux vêtements. « Nous sommes dans une période très compliquée avec une grosse baisse de dons. Cela n’est jamais arrivé », déplore la directrice de la Roue de Secours en lançant un grand appel aux dons : « Nous n’avons plus du tout de vêtements d’hiver. Nous avons de gros besoin en manteaux et en pulls ». Plus d’excuses pour ne pas faire de tri chez soi.