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Core in Fronte appelle l'État à reconsidérer sa méthode et son approche des "discussions"


Naël Makhzoum le Mardi 6 Décembre 2022 à 09:52

En fin de matinée, mardi 6 décembre, le mouvement nationaliste Core in Fronte a tenu une conférence de presse devant la préfecture de Corse à Ajaccio, pour évoquer les tensions actuelles autour des discussions avec Paris sur l'avenir de l'île.



La conference de presse de ce mardi à Ajaccio.
La conference de presse de ce mardi à Ajaccio.
Le retour en arrière se confirme. La pression continue à monter au fil des heures et le dialogue avec Paris semble désormais lointain. Les vagues d'interpellations successives dans le milieu nationaliste et l'annulation de la visite du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin en Corse - initialement prévue ces 8 et 9 décembre, après déjà un premier report au mois d'octobre - ont renforcé le climat de défiance entre la Corse et l'État.

"Il ne vient pas mais c'est un peu le pompier-pyromane, caricature Luc Bernardini, chef de file de Core in Fronte à Ajaccio. Il envoie sa police pour faire des rafles dans le milieu nationaliste et utilise ensuite ce prétexte pour ne pas venir. De toute façon, discuter avec le chef de la police ne nous convient pas puisqu'il faut échanger au plus haut niveau de l'État sur un contexte politique et historique, non pas sur quelques bribes de pouvoirs qui pourraient être délégués à la Corse."

Les militants nationalistes de Core in Fronte avaient déjà prévu la tenue de cette conférence de presse avant l'annulation de la visite ministérielle. "Nous sommes là pour réaffirmer que les discussions telles qu'elles sont définies aujourd'hui par l'État et la Collectivité ne nous conviennent pas, rappelle Luc Bernardini. Elles ne sont pas à la hauteur des enjeux qui se déroulent dans un contexte délétère qui laisse la place à des pratiques mafieuses avec des établissements brûlés. Si la solution ne se situe pas au niveau politique aujourd'hui, nous ne participerons plus."

"Aux côtés des méchants"

"Dans l'état actuel des choses, les élus Core in Fronte n'iront plus à Paris, a-t-il assuré ensuite. Nous ne jouons pas les gentils contre les méchants mais si on devait le faire, nous nous tiendrons aux côtés des méchants."

Symboliquement placé devant la préfecture de région, le mouvement a réaffirmé sa position sur le sujet. "L'objet de ces négociations est de mettre un terme aux conditions conflictuelles qui subsistent depuis plus de 200 ans entre la Corse et la France, affirme Olivier Sauli, qui prend la parole au nom de Core in Fronte. Cette dernière doit faire preuve de réparation historique et œuvre de reconnaissance et de restitution des droits confisqués. Parmi eux, celui naturel du Peuple Corse reconnu en tant que tel, et celui, incontournable et découlant du premier, de sa libre disposition à décider de son avenir."

Core in Fronte en a profité pour renouveler sa proposition de projet "d'un titre pour la Corse "XII Bis de la Corse" qui, adopté selon le principe de disposition législative, permettrait à la Corse de s'engager dans un processus d'accession à la souveraineté", selon les mots d'Olivier Sauli, qui a annoncé l'organisation d'une réunion débat sur le sujet début janvier à Bastia.

"La Corse suppose un véritable processus politique. Non de quelconques "discussions" d'un niveau inférieur à la question originelle posée, poursuit Olivier Sauli. Core in Fronte appelle l'État français à reconsidérer sa méthode et son approche des "discussions" eu égard à la nature historique et politique de la "question" corse."

"On sait que des gens ont été déportés sur Paris, ce sont des cadres politiques, des militants nationalistes donc nous les soutenons, clame Luc Bernardini. C'est à Paris de prendre ses responsabilités et de remettre la politique au centre du jeu."