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Bastia :1 500 élèves dans les rues pour "Parolle sparte"


le Samedi 7 Juin 2014 à 22:01

Dans le contexte de « A Simana di a Lingua Corsa », le CDDP de Haute-Corse s’est engagé aux côtés de la Ville de Bastia pour proposer « Parolle Sparte». Sonia Moretti et Jocelyne Casta ont conçu cette action qui a rendu hommage aux enseignants, et veut servir et prolonger les efforts menés dans leurs classes et dans leurs établissements tout au long de l’année scolaire.



Bastia :1 500 élèves dans les rues pour "Parolle sparte"
Indépendamment de la nécessaire promotion de la langue corse, cette opération a voulu insister sur l’apport pédagogique de l’expression poétique pour susciter l’imaginaire et aiguiser la sensibilité des plus jeunes; favoriser la créativité et cultiver une relation étroite entre l’invention et la pratique linguistique au plus jeune âge et, enfin, libérer l’expression et le « dire », de façon individuelle ou collective.
Par ailleurs, le dispositif mis en place qui consistait à permettre aux élèves d’aller à la rencontre de publics extérieurs , de s’exprimer dans l’espace public , et de faire écho, dans la ville, à l’ambition du projet scolaire, a voulu, aussi, défendre 
l’idée que l’Ecole est actrice du devenir de la Cité. Cette action s’adressait aux élèves du premier et du second degré des établissements de la commune de Bastia et de Ville de Pietrabugno.
Le partenariat avec la Ville de Bastia s’est enrichi de l’accueil attentif de Mattea Lacave, adjoint délégué à la Culture, à l’Ouverture Méditerranéenne et à la Langue Corse et d’Ivana Polisini, adjoint délégué à la politique éducative. 
Cette collaboration a servi à régler les modalités morales et pratiques du déroulement de cette opération qui a eu lieu dans Bastia entre le 1er et le 6 Juin. Depuis le Cddp, dans l’ancien immeuble du collège de Montesoro, Jackie Albertini a veillé au suivi quotidien d’une opération stimulante. 

1 500 élèves mobilisés
En effet, près de 1 500 élèves du premier et du second degrés se sont mobilisés pour sortir de leur école ou de leur collège. Ils se ont éparpillés dans la ville et ont investi les espaces publics où ils ont égrené chansons et poèmes et les mots s’évadaient vers les passants, vers les curieux, vers leurs parents tous conquis par la fraicheur de ces moments offerts par leurs enfants, sans aucun doute aussi par le mystère insondable qui les réunit autour de la langue corse, par la connivence qu’elle installe spontanément entre les êtres et les résonnances qu’elle éveille en eux.
Ainsi, ce sont des instants de réelle 
communion et de créativité qui se sont succédé, sur la semaine, et qui se sont imprimés en des lieux patrimoniaux.
Ainsi le parvis de l’Eglise San Carlu, à l
’entrée de l’ancien Collège Jésuite, s’est vu investi par les élèves de Christelle Poggi et de Jeanne Castelli (Collège Simon Vinciguerra) ; la Place du Théâtre a reçu les collégiens descendus de « Giraud » engagés par Patriziu Croce, Lisandru De Zerbi et Sonia Moretti ; empruntant la descente Sainte Claire, Stefanu Pergola, descendu du Collège Jeanne d’Arc, a regroupé ses classes sur le parvis de la Bibliothèque Municipale ; dans la partie sud de la ville, Françoise Colombani, Luce Giacomoni et Romain Giorgi ont poussé leurs groupes vers le nouveau jardin public situé rue Capitaine Then, (plus tard sur la place du Marché, ils ont été rejoints par François Berlinghi, professeur de musique) : là, chaque élève s’est avancé, micro en main, pour égrener les vers de poésies dites à plusieurs voix; Roger Roumegas et Mme Ferry ont déplacé l’école Kalliste sur la belle place François Mattei dont une plaque nous rappelle qu’elle fut dessinée par l’architecte Jacques Guidoni de Moltifau. Charlotte Rocchi a accompagné son cours élémentaire deuxième année depuis l’école Modeste Venturi jusqu’au seuil de l’église San Roccu, comment ne pas parler des traces du poète de L’Oretu ? ; neuf classes de l’école Jean Toussaint Desanti, plus de deux cent élèves, amenées par Françoise Bourgeois, leur directrice, par Ludo Guaitella, Marie-Pierre Colombani, Jean François Graziani, Murielle Luciani, Anne Riu, Evelaine Fontana, leurs professeurs, ont occupé les Jardins de l’Annonciade ; sur les marches du Théâtre, les élèves de l’école Jeanne d’Arc, guidés par Mmes Didier, Lecorre et Piliero ont libérés mots, vers et chansons ; de l’école de Toga, Marie Ange Marielli a poussé ses élèves vers un intermède poétique, sur la Place Saint Nicolas, dans l’univers cérébral du championnat d’échecs ; Anne-Laure Santucci et Bibiane Canioni ont présenté leurs classes sur le parvis de l’école Modeste Venturi devant un parterre dense de personnes conquises par l’engagement des plus jeunes et la sensibilité du moment ; venus de l’école Subissi, près de deux cent élèves ont envahi le boulodrome de Lupino encadrés par Mmes Casanova, Usaï, Rambaud, Brunini, Alessandri, Taddei, Tomi, Ceccarelli, Santucci, et Mr Del Porto à l’enthousiasme communicatif, José Ersa qui ordonne à la guitare de beaux ensembles chorals. 

300 élèves sur la place du Marché

Bastia :1 500 élèves dans les rues pour "Parolle sparte"
Cette infusion de la langue corse dans les réseaux de la Ville s'est terminée par un grand rendez-vous donné sur la place du Marché, vendredi en début d'après-midi. Là se sont retrouvés près de trois cent élèves pour mettre leurs mots et leur enthousiasme en chœur et les offrir à la population.
Ils étaient 
attendus par Ghjsè Turchini et Antone Marielli qui, après les avoir encadrés pour des ajustements musicaux précieux, offriront leur générosité : les accents mélodiques d’un harmonica dans les vibrations d’un violon, mêlées aux notes de la guitare d’Antoine Luciani 
Action nouvelle, « Parolle sparte » demeure une expérience dont les premiers fruits sont si savoureux que ses deux instigatrices, Sonia Moretti et Jocelyne Casta, poussées par leurs amis enseignants, pensent aux adaptations futures d’une manifestation qui donne l’idée de faire de Bastia, le personnage central de ces voyages poétiques, qui pousse la poésie à s’emparer de ce milieu mystérieux, baroque, méditerranéen…