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Autonomie de la Corse : Le PNC précise sa position sur le processus de Beauvau


David Ravier le Mercredi 12 Juillet 2023 à 18:10

Une semaine après l'adoption de la délibération en faveur d’un statut d'autonomie par l'Assemblée de Corse, le Partitu di a Nazione Corsa (PNC) et le groupe Avanzemu sont revenus sur le processus de Beauvau et les suites à donner aux négociations avec le Gouvernement, à l’occasion d’une conférence de presse ce mercredi à Bastia



Pascal Zagnoli, le secrétaire national du PNC, entouré de Saveriu Luciani et Cyril Peres-Cesari.
Pascal Zagnoli, le secrétaire national du PNC, entouré de Saveriu Luciani et Cyril Peres-Cesari.
Une semaine après l’adoption de la délibération relative à un statut d’autonomie de l’île par l’Assemblée de Corse, le Partitu di a Nazione Corsa (PNC) et le groupe Avanzemu tenaient une conférence de presse ce mercredi, sur la place Saint-Nicolas à Bastia. L’occasion pour le mouvement nationaliste de faire le point sur la situation et les suites à donner aux négociations du processus de Beauvau.

Une satisfaction en demi-teinte

Pour le PNC, bien que le texte commun transmis au Gouvernement fasse avancer le processus, il ne donne pas entière satisfaction. En effet, si l'occasion manquée d'avoir une convergence totale des nationalistes lors du vote a été évoquée, c'est surtout ce que Saveriu Luciani appelle "un échec patent de la politique de la majorité" à l'Assemblée de Corse qui irrite le plus le membre du PNC. "Même s'il y a un certain mépris depuis le début de la mandature, nous avons joué le jeu et cherché jusqu'à la dernière minute à trouver une convergence nationale", rappelle-t-il en regrettant que l'union entre les différents partis politiques ne se soit produite que peu de temps avant l'échéance. "Pendant deux ans, nous n'avons jamais été concertés, y compris sur le processus, ou sinon de manière très épisodique", souffle-t-il.

Malgré cette déconvenue, le parti nationaliste se félicite qu'une large partie de sa proposition ait été retenue dans le projet final, notamment sur le volet institutionnel. Le mouvement argue en outre que ce projet d’autonomie ne peut être envisageable " sans changement politique majeur dans notre île". Pour cela, il indique avoir poussé pour que soit revu le rééquilibrage politique en Corse, en accordant une place plus importante et un pouvoir élargi à la Chambre des territoires. "Elle représente réellement la ruralité, les villes et les territoires qui sont le moins en contact avec l'Assemblée de Corse", souligne Cyril Peres-Cesari, membre de l'exécutif du PNC. " Sur le terrain, nous avons remarqué que beaucoup d'élus ont du mal à trouver des relais depuis la disparition des anciens conseils généraux. Nous pensons que dans la réforme qui suivra l'autonomie, nous devons réorganiser ce modèle politique afin de lui donner plus de pouvoir et de lien entre l'Assemblée de Corse, le Conseil exécutif et la Chambre des territoires ", estime-t-il, en précisant que cela passerait notamment par des compétences accrues données aux communautés d'agglomération, aux communautés de communes et aux municipalités, condition sine qua non pour "sortir d'un mille-feuille qui fait que beaucoup de sujets n'avancent pas". 

"Les nationalistes ne sont jamais aussi forts que lorsqu’ils sont unis"

Autre point important émanant d'une proposition du groupe Avanzemu inscrit dans la proposition envoyée à Paris, la clause de revoyure prévoit d'appeler les citoyens corses aux urnes 15 ans après l'accession à l'autonomie, afin de savoir si ce statut est le bon ou si une nouvelle évolution institutionnelle est à envisager. "L'autodétermination, ça ne veut pas forcément dire l’indépendance. C'est justement laisser le choix au peuple de se déterminer en son âme et conscience, ce qui pour nous est un processus démocratique sain et fondamental ", explique le secrétaire national du PNC, Pascal Zagnoli. 

Ces points, qui ont été signés par les groupes nationalistes, serviront de base commune pour aborder la prochaine phase du processus de Beauvau qui débutera à la rentrée. D'ici là, le PNC continue de soutenir l’union au sein du camp nationaliste, indispensable à ses yeux pour pouvoir peser durablement sur les discussions avec le Gouvernement. "L'unité ne se construit pas sur un vote un soir de session, mais sur le long terme. Les nationalistes ne sont jamais aussi forts que lorsqu'ils sont unis, nous avons donc tout intérêt à l'être pour porter ce projet à Paris et le négocier avec le Gouvernement. La base de nos revendications politiques a vocation à être travaillée et approfondie, mais aucun de nos marqueurs fondamentaux ne sera détricoté par le gouvernement", conclut Pascal Zagnoli.