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Ajaccio : premier conseil municipal pour le nouveau maire Stéphane Sbraggia


Julia Sereni le Lundi 18 Juillet 2022 à 20:45

Ordre du jour conséquent pour le premier conseil municipal de Stéphane Sbraggia depuis son élection en tant que maire d’Ajaccio : 89 points étaient inscrits à l’ordre du jour, ce lundi 18 juillet. Une séance marquée par le retour de l’opposition, qui a, d’entrée de jeu, tenu à répondre aux « attaques » du maire.



Un conseil municipal à l'ordre du jour chargé pour le nouveau maire Stéphane Sbraggia. Photo : Julia Sereni
Un conseil municipal à l'ordre du jour chargé pour le nouveau maire Stéphane Sbraggia. Photo : Julia Sereni
C’est la réponse du berger à la bergère. En l’occurence, celle d’une partie de l’opposition nationaliste, par la voix de Jean-Michel Simon, au nouveau maire d’Ajaccio Stéphane Sbraggia. L’ancien premier adjoint de Laurent Marcangeli n’avait pas goûté l’absence de certains conseillers municipaux lors de son élection à la maison carrée, le 9 juillet dernier. « Cela me laisse complètement indifférent. Je trouve que c’est regrettable de manquer autant de respect à une institution qu’on prétend défendre », déclarait-il dans nos colonnes à ce sujet.

« Vous devez accepter les critiques »

« Je me dois de répondre à un certain nombre de petites attaques », débute Jean-Michel Simon. « D’abord, je voulais vous rassurer : nous sommes là », assure le conseiller municipal du groupe Pà Aiacciu, à l’adresse de Stéphane Sbraggia. « Je me pose la question de votre conception de l’opposition : parfois, cela vous laisse indifférent, parfois vous voulez construire en proposant des projets. Quand nous sommes absents nous sommes inélégants, quand nous sommes présents l’opposition est outrancière. Je vous propose de rédiger le manuel du parfait opposant qui conviendrait à votre majorité ! », ironise-t-il.
 
« Vous devez accepter les critiques, nous ne sommes pas dans un théâtre ni dans un concert de Led Zeppelin, on n’applaudit pas à la fin », conclut Jean-Michel Simon. Pierre-Laurent Audisio, conseiller municipal délégué au contentieux et au service juridique de la Ville, saisit la balle au bond et répond à l’opposition. « Quand vous parlez de contradiction, elle n’est pas unilatérale, elle est forcément réciproque. Nous avons le droit d’apporter une réponse à votre contradiction. Et peut-être que parfois de la discussion pourra jaillir la lumière ! », réplique-t-il.

89 points à l'ordre du jour

Passé cet épisode, l’ordre du jour jugé « conséquent » - 89 points - par le nouveau maire, défile. Désignations de membres de commissions, saison culturelle prochaine ou encore attributions de subventions diverses constituent le menu, parfois indigeste, de cette session. Si la plupart des délibérations sont adoptées sans encombre, certaines donnent l’occasion à l’opposition d’interroger la majorité sur ses intentions.
 
Ainsi, l’acquisition d’une oeuvre de Joseph Bosio, un buste de Jérôme Bonaparte, offre à Jean-François Casalta l’opportunité de questionner la majorité sur l’avancement du projet de musée au sein de l’hôtel de ville. « Il s’agit de deux projets en un : la rénovation de l’hôtel de ville et la création d’un musée dédié à la famille Bonaparte. Il  est toujours dans les projets-phares de cette mandature, puisqu’il est inscrit au titre du PTIC, mais nous attendons des précisions sur le niveau de financement », répond Stéphane Sbraggia.

Des modifications budgétaires en question

Autre délibération, autre source de questionnement pour le conseiller municipal PNC. L’adjoint Pierre Pugliesi présente une série de délibérations budgétaires, modifiant le budget principal, celui de la régie des parkings, ainsi que les budgets annexes de l’ANRU et du stationnement. « Cette décision est contrainte par l’augmentation du point d’indice de la fonction publique de 3,5%, et la rallonge financière nécessaire pour les prestations de services, due au contexte international », argumente t-il. Les dépenses supplémentaires sont estimées à « deux millions d’euros ». Pour pallier la difficulté budgétaire, Pierre Pugliesi propose un recours à « la reprise de l’excédent du parking » et compte sur une « dotation globale de fonctionnement bonifiée ».
 
Jean-François Casalta rappelle alors « le contexte inflationniste » et « les mesures étatiques subies sans aucune garantie de l’État d’abonder le budget des collectivités ». Si l’élu considère la solution retenue par la majorité, à savoir rechercher les recettes supplémentaires des satellites, comme « une approche vertueuse pour limiter l’emprunt », il estime toutefois que celle-ci « habille Pierre pour déshabiller Paul. On se sert des satellites pour rendre la situation moins tendue, mais c’est illusoire », affirme Jean-François Casalta.
 
« Il serait question que l’État compense en partie l’augmentation du point d’indice », indique le maire d’Ajaccio, qui rappelle que « les marges de manoeuvre à la sortie d’une crise sanitaire sont limitées ». Stéphane Sbraggia se réjouit toutefois d’avoir pu trouver une solution : « Il faut se féliciter d’avoir ces budgets annexes dans un contexte de visibilité limitée », conclut-il.