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À Calvi, la Légion étrangère commémore Camerone et reçoit un sabre chargé d’histoire


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Mercredi 30 Avril 2025 à 18:13

Le 162e anniversaire du combat de Camerone est célébré pendant deux jours au camp Raffalli, siège du 2e REP de Calvi. Un temps fort pour les légionnaires, leurs familles et les visiteurs, marqué cette année par un geste symbolique : la nièce de Rémy Raffalli, héros des Forces françaises libres, a remis au régiment le sabre de son oncle.



La cérémonie de commémoration du combat de Camerone s’est tenue ce mercredi 30 avril au camp Raffalli, en présence du général d’armée Vincent Giraud, major général des Armées, et du colonel Raphaël Oudot de Dainville, chef de corps du 2e REP. À leurs côtés, de nombreuses autorités civiles et militaires, ainsi que les familles des légionnaires.

Comme le veut la tradition, le récit du combat du 30 avril 1863, au Mexique, a été rappelé : 60 légionnaires opposés à 2 000 soldats mexicains, refusant de se rendre et combattant jusqu’à la mort pour tenir leur engagement. "L’esprit de Camerone, c’est la valeur de la parole donnée, l’exigence opérationnelle, la camaraderie", a souligné le colonel Oudot de Dainville. "Ce sont ces valeurs que nous voulons transmettre aux jeunes légionnaires venus de tous les horizons pour servir la France."

Plusieurs soldats ont été décorés à cette occasion. Et comme chaque année, le camp a ouvert ses portes au public, qui a pu rencontrer les militaires, visiter les installations, et mieux comprendre la vie des 1 300 hommes du régiment.


Un sabre de mémoire remis par la nièce de Rémy Raffalli
Mais l’événement le plus marquant s’est déroulé la veille de la cérémonie. Joëlle Polski, nièce du commandant Rémy Raffalli, a remis au camp militaire de Calvi le sabre ayant appartenu à son oncle. Un geste qu’elle mûrissait depuis longtemps. « Ma mère était la cousine germaine de Rémy. Le père de ma mère était le frère de Joseph, le papa de Rémy. J'ai bien connu les parents de Rémy qui habitaient à Nice la moitié de l'année mais je n'ai jamais vraiment entendu parler de Rémy. » Elle ajoute : « Son visage m'était familier puisqu'à la maison, il y avait des photos de lui que ma mère avait mises à la maison et que j'ai remises avec le sabre. »

Le sabre, transmis au sein de la famille, a fini par revenir à Joëlle Polski : « Il a dû le donner à ma maman parce qu'ils étaient proches, et quand elle est décédée, j'ai tout récupéré. » Consciente de la portée de cet objet, elle a souhaité le restituer à l’unité qui porte le nom de son oncle : « Pour moi, ça avait une valeur symbolique et je voulais absolument qu'il soit ici. Parce que les générations suivantes, on ne sait pas ce que le sabre va devenir, et je voulais sanctuariser cet objet. »

Quant au choix du lieu, il s’est imposé de lui-même : « L'idée de Calvi m'est venue naturellement. Ça fait quelques années que ça me trottine dans la tête. Par respect pour la famille Raffalli, il fallait que ça revienne ici. »