L’action a été brève, mais calculée. Ce mercredi après-midi, les militants du parti indépendantiste Core in Fronte ont pris position à l’aéroport d’Ajaccio pour bloquer l’arrivée de Marc Meneau, président de Vatel Capital, et de Jean-Michel Ycre, directeur général. Venus pour des rendez-vous d’affaires, les deux hommes ont finalement rebroussé chemin dans la foulée, repartant vers Paris sans quitter l’enceinte aéroportuaire.
Le mouvement indépendantiste, coutumier d’actions de terrain, entendait dénoncer l’influence croissante de ce fonds d’investissement en Corse. Dans un communiqué diffusé dans la foulée, Core in Fronte accuse Vatel Capital de procéder depuis plusieurs années à une "prise de contrôle du foncier et des biens immobiliers corses" par le biais de mécanismes fiscaux présentés comme vertueux, notamment les Fonds d’investissement de proximité (FIP). Selon le parti, ces opérations déguisées sous les labels d’"investissements verts" ou "durables" favoriseraient en réalité une "dépossession" des Corses de leur patrimoine économique et foncier. Vatel Capital serait aujourd’hui engagé dans la prise de participation ou le rachat de murs d’une vingtaine d’établissements dans l’île, incluant hôtels haut de gamme, structures d’hébergement pour personnes âgées, résidences touristiques et même des exploitations agricoles.
Autant de cibles perçues par le parti comme stratégiques pour l’économie locale et la souveraineté territoriale. "Vatel Capital détourne l’esprit des dispositifs fiscaux censés soutenir l’économie insulaire", dénonce Core in Fronte, pointant des "montages financiers opaques" et l’utilisation de "prête-noms corses" pour asseoir ces acquisitions.
Core in Fronte appelle ces derniers à se retirer, "La Corse n’est pas à vendre. Elle appartient à ceux qui y vivent, la travaillent et la protègent."