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Relations Corse-Paris : Le député Michel Castellani demande des moyens spécifiques pour la Corse


Nicole Mari le Mardi 9 Novembre 2021 à 17:50

Lors des questions orales, mardi en séance publique à l’Assemblée nationale, le député nationaliste de la 1ère circonscription de Haute-Corse et membre du groupe parlementaire Libertés & Territoires, Michel Castellani, a, de nouveau, interpellé le Premier ministre sur sa politique concernant la Corse. Rappelant que toutes les demandes insulaires se heurtent systématiquement à une fin de non-recevoir, il demande au gouvernement s’il est enfin prêt à accorder des moyens spécifiques à l’île. Comme à son habitude, la ministre Jacqueline Gourault botte en touche. Un chjami e rispondi en texte et vidéo.



Michel Castellani, député nationaliste de la 1ère circonscription de Haute-Corse, membre du groupe parlementaire Libertés & Territoires, membre du parti Femu a Corsica.
Michel Castellani, député nationaliste de la 1ère circonscription de Haute-Corse, membre du groupe parlementaire Libertés & Territoires, membre du parti Femu a Corsica.
« La Corse a besoin de disposer de moyens spécifiques, non par souci d’escalade institutionnelle, mais pour tenter de répondre à d’immenses défis, améliorer sa vie sociale et préserver sa personnalité. Y êtes-vous prêt ? ». La question est récurrente et la réponse sera à l’aune. La question est posée par le député de la 1ère circonscription de Haute Corse, Michel Castellani, au Premier ministre, mardi après-midi à l’Assemblée nationale. Elle fait suite à la rencontre entre Jean Castex, fin octobre, et le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, et la venue possible du premier dans l’île peut-être avant la fin de l’année. Et surtout à des annonces gouvernementales d’ouverture, totalement démenties par les faits. Comme le rappelle clairement le député bastiais : « La Corse est sous tension économique, sociale, culturelle. Les bases même d’une société, longtemps préservée par l’insularité et l’attachement des Corses, sont bousculées. Nous ne cessons d’attirer l’attention sur l’impérieuse nécessité de solutions adaptées. Mais pour l’heure les réponses négatives du gouvernement créent une situation de blocage ». Et d’énumérer : « sur la lutte contre la spéculation, sur les écoles immersives, sur le rapprochement des prisonniers, sur le statut fiscal, sur l’aide au règlement de l’amende Corsica Ferries, sur le nouvel hôpital de Bastia, sur les moyens de précaution environnementale en canal de Corse. Autant de dossiers, autant de réponses négatives ou insuffisantes ! ». Michel Castellani estime que le gouvernement ne peut continuer « à pratiquer une politique fermée à l’égard des besoins de la Corse et des solutions préconisées par la majorité territoriale, confirmées de façon répétée par le suffrage universel. La Corse a fait historiquement vivre sa personnalité, et pu ainsi, chaque jour, voir des femmes et des hommes se fondre dans sa communauté. Au-delà des différences individuelles, elle entend préserver ce sentiment d’appartenance sans lequel une société n’est qu’un agrégat d’individus ».

Michel Castellani : « La Corse a besoin de moyens spécifiques. Y êtes-vous prêt ? »

Une aide considérable
Prêt ? Pas vraiment ! Si l’on en croit la réponse de Jacqueline Gourault, qui ne diffère guère, elle non plus, des précédentes. La Ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, botte, comme à chaque fois, en touche, entonnant la même rengaine éculée. Tout en affirmant en préambule « combien le gouvernement est attentif à la situation de la Corse », elle enchaîne : « Certains de ces sujets engagent l’avenir de la Corse pour ce qui concerne ses infrastructures et son développement. Il en est ainsi de l’avenir énergétique de l’île et de la nouvelle centrale du Ricanto-Vazzio. Il en est également ainsi du Plan de transformation et d’investissement pour la Corse (PTIC) qui sera doté de 500 millions € par l’Etat avec des opérations financées jusqu’à 80 %. Le Premier ministre a récemment indiqué au président Simeoni que le gouvernement était prêt à affiner les conditions de gouvernance entre l’Etat et la Collectivité de Corse. Tout aussi primordiale est la question des liaisons maritimes avec le continent puisque la Corse a besoin pour le fret de liaisons viables toute l’année ». Ceci posé, si elle comprend « votre inquiétude » suite à la décision de la justice administrative de verser 83 millions à la Corsica Ferries, la position ne bouge pas d’un iota concernant le paiement de l’amende, l’Etat refusant d’assumer sa part de responsabilités dans l’affaire. Elle réaffirme qu’il accepterait, tout au plus, l’étalement des charges. « Nous savons que la Collectivité attend davantage, les discussions continuent sur le sujet » mais, avertit-elle : « Il faut que l’État d’esprit de chacune des parties soit constructif » ! Elle conclut toujours comme à son habitude : « La Corse a bénéficié de 2,2 milliards € d’aides depuis le début de la crise sanitaire. Une aide considérable de solidarité nationale, nous continuerons à travailler ».

Jacqueline Gourault : « Le gouvernement est attentif à la situation de la Corse »

Une solution politique
Comme il fallait s’y attendre, cette réponse de Normand n’est pas du tout du goût du député corse. « La solution à la question corse ne se résume pas à une succession de solutions techniques, telles que vous venez de les évoquer. Elle est de nature profondément politique j’espère que vous aurez l’occasion d’en prendre conscience. C’est une question politique ! ».
 

Michel Castellani : « La question Corse est une question politique »