- Pourquoi avoir voulu enquêter et écrire sur le grand banditisme et plus spécifiquement sur la Brise de mer ?
- Violette Lazard : Je travaille sur la Corse depuis plusieurs années de Paris, je suis journaliste à l’Obs et je suis tout ce qui est politique, économie, grand banditisme. J’ai eu envie de travailler sur la brise de mer après l’assassinat de Bastia-Poretta. Les dessous de cette affaire dévoilent une histoire de la Corse que j’avais envie de retracer à travers les fils pour raconter les pères. Je trouvais que cela brossait tout un pan de cette histoire dont une certaine partie était connue mais l’autre pas du tout.
- Comment l’idée est-elle venue de travailler toutes les deux ? Est-ce difficile d’écrire à quatre mains ?
- Marion Galland : Nous nous connaissons depuis des années, nous nous sommes rencontrées professionnellement puis nous sommes devenues amies. Violette m’a proposé cette idée et j’ai évidemment accepté. Le travail s’est bien équilibré, nous sommes différentes mais complémentaires. C’est peut-être cela qui a fait notre force.
- VL : Les sources se répartissent naturellement assez bien, moi basée à Paris et Marion en Corse, avec toute l’expérience et l’historique. Nous nous sommes vraiment bien complétées. Travailler à deux c’est aussi une force, parce que ce sont des enquêtes qui déclenchent des enjeux de pouvoir, des pressions parfois, même si elles sont insidieuses, et être à deux pour travailler sur ce genre d’enquête c’est une vraie force. Nous n’aurions pas fait ce travail là l’une et l’autre dans notre coin.
- De quelle manière avez-vous enquêté pour avoir les informations nécessaires à la rédaction du livre ?
- VL : Nous avons fait une enquête journalistique de longue haleine. Nos sources sont diverses, à la fois judiciaires, policières ou venant de magistrats. Nous nous sommes plongées également dans des dossiers judiciaires très anciens, nous avons fait des demandes auprès des archives pour retrouver des dossiers qui dataient des années 80. Les archives de presse ont complété ce travail de recherche. Et puis ensuite nous avons été à la rencontre des gens, nous avons décroché notre téléphone. Et les gens parlent ! Pas tous bien entendu. Mais lorsque l’on a envie, que l’on s’intéresse, que l’on veut rencontrer les gens, ils parlent.
- Le thème est sulfureux. N’avez-vous pas eu l’impression de prendre un risque en vous y attaquant ?
- MG : Ce sont des sujets que l’on couvre toute l’année. Le double assassinat de Poretta a été couvert, sauf que ce sont sur des supports courts, là c’est un travail qui est fait plus en longueur. C’est notre boulot de journaliste. C’est compliqué parce que cela nous a pris beaucoup de temps, un an et demi, tout le monde ne peut pas s’y consacrer. Des enjeux, il y en a, c’est certain.
- C’est une exposition plus importante, votre ouvrage a d’ailleurs fait l’objet d’une demande d’interdiction de la part de Jean-Luc Germani, vous vous y attendiez ?
- VL : Rappelons la chronologie des faits : nous avons eu une assignation de la part des avocats de Jean-Luc Germani avant même la parution du livre. La première question qui nous est venue à l’esprit c’est « comment ont-ils eu le livre ? ». Cette question n’est pas anodine. Donc évidemment nous ne nous y attendions pas à ce moment-là. Nous nous attendions bien entendu à des attaques, mais une fois le livre paru, pas avant sa parution. Le fait que cette demande ait été rejetée et que le livre ait été autorisé à paraitre prouve que nous avons fait notre travail, c’est-à-dire une enquête journalistique loyale, et que le tribunal a considérée d’intérêt public.
- MG : C’est un bon signe pour la liberté d’expression et la liberté de la presse, et j’espère que cela pourra encourager des gens.
- Justement, quel accueil avez-vous reçu, que ce soit de la presse ou des lecteurs ?
- MG : On ne peut pas plaire à tout le monde. Oui, le sujet est sensible mais pour le moment l’accueil est plus que positif. Les gens que nous rencontrons s’interrogent, beaucoup connaissent cette histoire, peut-être que certains vont la redécouvrir, ou apprendre des détails qu’ils ignoraient. Il ne s’agit pas d’apprendre la Corse aux corses, mais de raconter une histoire humaine. Les faits divers on en parle beaucoup, mais on parle peu des hommes qu’il y a derrière. Il y a tout un enjeu sur ce livre sur les histoires de destinées, de filiations. Est-ce que, lorsque l’on est le fils d’un membre du grand banditisme, notre destin est de prendre ce chemin-là ? L’histoire de ces fils nous intéressait, et pour raconter les fils il fallait raconter les pères, pour comprendre pourquoi ils en étaient arrivés là.
- Violette Lazard : Je travaille sur la Corse depuis plusieurs années de Paris, je suis journaliste à l’Obs et je suis tout ce qui est politique, économie, grand banditisme. J’ai eu envie de travailler sur la brise de mer après l’assassinat de Bastia-Poretta. Les dessous de cette affaire dévoilent une histoire de la Corse que j’avais envie de retracer à travers les fils pour raconter les pères. Je trouvais que cela brossait tout un pan de cette histoire dont une certaine partie était connue mais l’autre pas du tout.
- Comment l’idée est-elle venue de travailler toutes les deux ? Est-ce difficile d’écrire à quatre mains ?
- Marion Galland : Nous nous connaissons depuis des années, nous nous sommes rencontrées professionnellement puis nous sommes devenues amies. Violette m’a proposé cette idée et j’ai évidemment accepté. Le travail s’est bien équilibré, nous sommes différentes mais complémentaires. C’est peut-être cela qui a fait notre force.
- VL : Les sources se répartissent naturellement assez bien, moi basée à Paris et Marion en Corse, avec toute l’expérience et l’historique. Nous nous sommes vraiment bien complétées. Travailler à deux c’est aussi une force, parce que ce sont des enquêtes qui déclenchent des enjeux de pouvoir, des pressions parfois, même si elles sont insidieuses, et être à deux pour travailler sur ce genre d’enquête c’est une vraie force. Nous n’aurions pas fait ce travail là l’une et l’autre dans notre coin.
- De quelle manière avez-vous enquêté pour avoir les informations nécessaires à la rédaction du livre ?
- VL : Nous avons fait une enquête journalistique de longue haleine. Nos sources sont diverses, à la fois judiciaires, policières ou venant de magistrats. Nous nous sommes plongées également dans des dossiers judiciaires très anciens, nous avons fait des demandes auprès des archives pour retrouver des dossiers qui dataient des années 80. Les archives de presse ont complété ce travail de recherche. Et puis ensuite nous avons été à la rencontre des gens, nous avons décroché notre téléphone. Et les gens parlent ! Pas tous bien entendu. Mais lorsque l’on a envie, que l’on s’intéresse, que l’on veut rencontrer les gens, ils parlent.
- Le thème est sulfureux. N’avez-vous pas eu l’impression de prendre un risque en vous y attaquant ?
- MG : Ce sont des sujets que l’on couvre toute l’année. Le double assassinat de Poretta a été couvert, sauf que ce sont sur des supports courts, là c’est un travail qui est fait plus en longueur. C’est notre boulot de journaliste. C’est compliqué parce que cela nous a pris beaucoup de temps, un an et demi, tout le monde ne peut pas s’y consacrer. Des enjeux, il y en a, c’est certain.
- C’est une exposition plus importante, votre ouvrage a d’ailleurs fait l’objet d’une demande d’interdiction de la part de Jean-Luc Germani, vous vous y attendiez ?
- VL : Rappelons la chronologie des faits : nous avons eu une assignation de la part des avocats de Jean-Luc Germani avant même la parution du livre. La première question qui nous est venue à l’esprit c’est « comment ont-ils eu le livre ? ». Cette question n’est pas anodine. Donc évidemment nous ne nous y attendions pas à ce moment-là. Nous nous attendions bien entendu à des attaques, mais une fois le livre paru, pas avant sa parution. Le fait que cette demande ait été rejetée et que le livre ait été autorisé à paraitre prouve que nous avons fait notre travail, c’est-à-dire une enquête journalistique loyale, et que le tribunal a considérée d’intérêt public.
- MG : C’est un bon signe pour la liberté d’expression et la liberté de la presse, et j’espère que cela pourra encourager des gens.
- Justement, quel accueil avez-vous reçu, que ce soit de la presse ou des lecteurs ?
- MG : On ne peut pas plaire à tout le monde. Oui, le sujet est sensible mais pour le moment l’accueil est plus que positif. Les gens que nous rencontrons s’interrogent, beaucoup connaissent cette histoire, peut-être que certains vont la redécouvrir, ou apprendre des détails qu’ils ignoraient. Il ne s’agit pas d’apprendre la Corse aux corses, mais de raconter une histoire humaine. Les faits divers on en parle beaucoup, mais on parle peu des hommes qu’il y a derrière. Il y a tout un enjeu sur ce livre sur les histoires de destinées, de filiations. Est-ce que, lorsque l’on est le fils d’un membre du grand banditisme, notre destin est de prendre ce chemin-là ? L’histoire de ces fils nous intéressait, et pour raconter les fils il fallait raconter les pères, pour comprendre pourquoi ils en étaient arrivés là.