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Paul-Félix Benedetti : "Bastia a besoin d'une équipe et d'une politique nouvelles "


Livia Santana le Dimanche 23 Février 2020 à 18:57

Parmi les trois listes nationalistes en lice à Bastia pour les élections municipales, Bastia in Core, conduite par Paul-Félix Benedetti, chef de file de Core in Fronte, est la seule qui s’affirme ouvertement alternative. Le leader indépendantiste, qui entend bien jouer les outsiders, fustige l’inaction du maire sortant et son manque de projets. Pour lui, la ville a besoin d’une équipe et d’une politique nouvelles pour retrouver son dynamisme. Son projet est de bâtir des lendemains meilleurs pour Bastia notamment en luttant contre la précarité, les inégalités et le déclassement. Il prévient qu’il ne fera aucun accord de 2nd tour contraire à sa vision de la politique.



Paul-Félix Benedetti, leader de Core in Fronte, et candidat aux élections municipales à Bastia avec la liste Bastia In Core.
Paul-Félix Benedetti, leader de Core in Fronte, et candidat aux élections municipales à Bastia avec la liste Bastia In Core.
- Pourquoi avez-vous décidé d’être candidat ?
- Pour répondre à l'appel des Bastiais qui ont besoin d'un changement, d'une modification des comportements politiques. Les changements antérieurs ne répondent pas à leurs attentes, c'est un constat généralisé. Donc, je suis candidat pour essayer de porter une démarche alternative qui soit plus en phase avec la réalité d'un Bastia qu'il faut reconstruire, redynamiser et où il faut une rupture des inégalités. Inégalités entre les gens avec un niveau de pauvreté inégalé en Corse et même en Europe : 25% de la population ! C'est inacceptable quand on connait les potentialités de Bastia ! Mais aussi une inégalité dans le Bastia urbain : les quartiers phares du centre autour du Bastia contemporain de la Place Saint Nicolas ou du Bastia ancien de l'ancienne mairie et du marché sont en opposition avec toute une périphérie qui est oubliée, laissée pour compte. Dans ces conditions, je crois que la ville a besoin d'une candidature politique et d'une équipe qui ont un cap et un capitaine. 
 
- Sous quelle étiquette vous présentez-vous ?
- Notre étiquette est une déclinaison de notre mouvement politique : Core in Fronte. Pour faire un clin d'oeil à l'amour que nous portons à Bastia, c'est devenu : Bastia in Core. 

- Avec quelle liste et quels soutiens ?
- La liste est composée de Bastiais et Bastiaises qui se retrouvent dans notre démarche qui est cohérente, avec un encrage social très fort. Les soutiens, ce sont les soutiens des Bastiais bien plus qu'autre chose. 

- Quel bilan dressez-vous de l’action du maire sortant ? 
- C'est plus une inaction qu'une action ! C'est la continuité du programme antérieur de l'ancienne dynastie Zuccarelli. Sans dynamisme, ni vision programmatique, un comportement au quotidien de routine avec une administration qui a pris le dessus sur le politique. Il n'y a pas de bilan puisque il n'y a pas eu d'action. Dans ces conditions, il y a besoin d'une politique nouvelle qui remette Bastia au centre, qui lutte contre son déclassement, qui lui redonne sa grandeur, un équilibre sociétal... et toute sa place. 
 
- Qu'est ce que le maire aurait dû faire et qu'il n'a pas fait ?
- Je ne fais pas de critique spécifique. Je constate juste que lorsque cette équipe est arrivée au pouvoir, elle a beaucoup critiqué l'ancien clan, l'ancienne municipalité qui a laissé des chantiers en gestation. Ces chantiers, la nouvelle municipalité les a tous accomplis. Je suppose qu'elle les a jugés opportuns ! Les prochaines équipes, qui vont arriver aux manettes, n'auront aucun projet en cours ou à mettre en chantier. Cela veut dire qu'il y a faillite dans l'action publique ! Le constat de l'inaction réside dans cette absence de projets globaux. 

- Quelle est, pour vous, la principale problématique de Bastia ?
- Son isolement, son asphyxie économique, ce fatalisme latent des classes politiques qui ont dirigé jusqu'à présent Bastia avec une forme de complainte à la mort, mais sans chercher à enrayer ce déclin et à trouver le remède qui permettrait à la ville de se redynamiser. Je pense qu'aujourd'hui le problème de Bastia est dans sa classe dirigeante. Avec une équipe nouvelle, plus dynamique, tous les Bastiais y trouveront leur compte. 
 
- Quel est votre projet pour cette nouvelle mandature ?
- Notre projet, c'est d'avoir un dynamisme dans le volet technique et le volet humain. Le volet humain, c'est lutter contre toutes les inégalités, essayer de bâtir des lendemains meilleurs pour les Bastiais, leur redonner la fierté de vivre à Bastia. Pour cela, nous proposons un programme de réhabilitation des logements sociaux et de construction de nouveaux logements en accession à la propriété. Il faut aussi se battre pour donner aux petits commerçants un droit spécifique grâce à une zone franche urbaine comme la ville de Toulon en dispose depuis 15 ans. C'est ce qui lui a permis de redynamiser son centre ancien avec des mesures techniques, économiques de relance. Nous nous inscrivons dans une action globale et, bien entendu, nous allons essayer de lutter contre cette précarité d'attente, d'enrayer l'encerclement de Bastia par la grande distribution, de mobiliser nos ressources pour redynamiser cette économie circulaire avec l'humain au centre. Nous refuserons les monopoles et les pressions affairistes.

- Quel est l'axe fort de votre programme ? 
- L'axe fort, c'est une ligne politique, un courant d'idées transversal axé sur l'altruisme, la générosité et le social. Ce sera de mettre tous les leviers de la politique et de l'action municipale au profit des plus démunis, de la lutte contre les exclusions,  les inégalités et contre la loi du plus fort. A ce moment là, nous pourrons être les garants d'un ordre moral et social.

- Trois listes nationalistes en lice pour ce scrutin, c'est un signe de profonde désunion ! Qu'est-ce qui vous sépare ? 
- Il y a probablement dans le nationalisme trois courants divergents avec un socle commun : cette volonté affirmée de se revendiquer de l'histoire de la Corse, du peuple corse, de notre droit légitime à notre existence en Méditerranée. Nous, nous considérons qu'aujourd'hui, il y a, comme dans toutes les sociétés, des socialistes, des libéraux, des ultra-libéraux, des gens plus marqués à gauche et aussi un combat d'idées dans une même mouvance globale. La multiplicité des listes est peut-être aussi le traceur d'aventures différentes et dans ces conditions, il faut la prendre comme un gage de démocratie qui permet aux Bastiaises et Bastiais d'avoir un choix varié. 

- Qu'est-ce qui pourrait vous unir ?
- Depuis 8 ans, personne n'est jamais venu discuter avec nous. Aujourd'hui, nous ne sommes pas dans une logique d'union politicienne. Mais plutôt dans une logique de sortir Bastia du marasme et du chaos. On se projette sur une action politique à long terme. Notre comportement sera exemplaire et nous ne ferons aucun accord qui serait contraire à l'ordre global de notre vision de la politique. 

- Quel score comptez-vous obtenir au 1er tour ?
- Celui que les Bastiais et les Bastiaises voudront bien nous donner et j'espère qu'il sera le plus haut possible pour que nous puissions, enfin, accéder à des responsabilités légitimes. 

- Que ferez-vous pour le 2nd tour ? Avez-vous déjà discuté d’éventuelles alliances ?
- C'est prématuré de parler de second tour alors que nous sommes à moins d'un mois du premier. Pour le moment, nous nous mobilisons sur une action de terrain pour convaincre les Bastiaises et Bastiais de voter pour la liste Bastia In Core, la seule garante du respect des équilibres et de la défense des intérêts de chacun. Pour le second tour, nous ne serons pas dans une logique d'alliance inutile. 

- Pensez-vous gagner ? 
- Nous nous projetons pour avoir l'ambition d'amener un maire qui soit le maire de la liste Bastia In Core.