Soixante pages au cours desquelles Patrice Franceschi revient sur le drame de ce peuple sans Etat qui a posé les fondements au Rojava de grands principes qui nous tiennent à cœur, la laïcité, l'égalité homme-femme, l'écologie, mais qui, entre l'été 2016, le mois de janvier 2018 et l'automne 2019, a été trahi à trois reprises, se trouvant abandonné, malgré les promesses de soutien la main sur le coeur, face au grand démocrate ottoman Erdogan.
Faute morale car les Kurdes, femmes et hommes, ont été les fers de lance du combat et de la victoire militaire contre Daech en payant le prix fort.
Faute politique, surtout, car en permettant à la Turquie de prendre pied militairement dans ce qui est une invasion, avec ses alliés islamistes, sur le territoire Kurde, l'Occident donne l'occasion à Daech de se trouver en mesure de reconstruire ses sanctuaires dont la destruction avait permis à l'Europe de ne plus vivre d'attentats de masse meurtriers.
"On ne sait plus se défendre"
Ce monde occidental et sa démocratie apeurée avec ses petites lâchetés et ses grandes trahisons et son renoncement désormais perpétuel face aux dictateurs du 21e siècle, n'arrête donc plus de reculer. L'histoire ne fait, ainsi, que se répéter en nous remettant en mémoire les années qui ont précédé la deuxième guerre mondiale et l'incapacité de vouloir faire face à la montée du nazisme.
Pour Patrice Franceschi tout part de cette entrée dans le temps post-héroïque: " on a oublié que la guerre fait partie de la condition humaine, nous avons perdu le sens de la liberté et celui de la vérité et de plus nous n'avons plus de héros mais des victimes. De ce fait, nous avons dans la foulée perdu notre capacité à nous battre et nous avons laissé le soin à une diplomatie d'eunuques de prendre le relais. Nous privilégions la politique de l'autruche. C'est tout simplement parce que nous sommes dans l'incapacité de nous défendre et pour aller plus loin la France ne s'aime plus.
Mais, au delà, si nous abandonnons les Kurdes nous allons revivre les attentats de masse qui ont meurtris le pays.".
Des mots très forts mais qui traduisent la réalité de ce que vit le peuple kurde, mais surtout qui nous mettent en face de nos responsabilités en tant que citoyen où la liberté, à ce rythme-là va devenir une denrée rare.
Il ne suffit donc plus de s'indigner et d'aller, dans la foulée, se coucher avec le sentiment du devoir accompli.
Il y a urgence, le temps de la prise de conscience est indispensable pour que peuple kurde et la France, qui ont des intérêts communs, dans la lutte contre le terrorisme islamiste, se retrouvent de nouveau côte à côte.
Le Tract de Patrice Franceschi est à lire et à faire lire pour réveiller les consciences.