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Pass sanitaire : comment ont voté les députés corses ?


Livia Santana le Mardi 27 Juillet 2021 à 19:50

L'Assemblée nationale a voté définitivement dimanche soir le projet de loi sur l'extension du pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants pour lutter contre la crise sanitaire du coronavirus. Les députés ont adopté par 156 voix pour, 60 contre et 14 abstentions ce texte qui traduit les annonces du 12 juillet d'Emmanuel Macron et qui avait fait l'objet d'un accord avec les sénateurs dans l'après-midi.
Les 4 députés corses étaient absents lors du vote mais 3 d’entre eux auraient voté contre, un se serait abstenu.

Ils nous expliquent



Les 4 députés corses n'étaient pas présents lors du scrutin pour l'adoption du pass sanitaire.
Les 4 députés corses n'étaient pas présents lors du scrutin pour l'adoption du pass sanitaire.

Jean-Jacques Ferrara n’a pas voté mais était contre

Jean-Jacques Ferrara, député LR de la première circonscription de Corse-du-Sud.
Jean-Jacques Ferrara, député LR de la première circonscription de Corse-du-Sud.
"Malheureusement je n'ai pas pu être présent lors du vote car j'étais pris dans mes missions de rapporteur, cependant je ne suis pas ambigu sur la question, j'aurai voté contre le texte tel qu'il a été présenté et même contre celui amendé par le Sénat. Selon moi il continue à entretenir la confusion qui règne dans l'esprit des gens. Ce pass est une obligation qui ne dit pas son nom. Cependant, je n'aurais vu aucun inconvénient à ce qu'on rende la vaccination obligatoire. S'il est avéré que le vaccin a un effet bénéfique, si la communauté scientifique, les sociétés savantes, les instances politiques l'estiment, ce qui semble être le cas, alors il faut le rendre obligatoire comme ça il n'y a plus de questions, de remise en cause. Dans le pass sanitaire présenté il y a des incohérences. Pour prendre le RER ou le métro pas de pass sanitaire, mais il y en a un pour prendre le TGV ou aller en terrasse dans une paillote. De plus, cela pose le problème du secret médical et je trouve cela délicat de refuser l'accès à un service sous prétexte qu'on ne présente pas un état sanitaire déclaré satisfaisant. Je suis extrêmement gêné par ce texte." 

Jean-Félix Acquaviva aurait voté contre

Jean-Félix Acquaviva, député de la 2nde circonscription de Haute-Corse, groupe parlementaire Libertés & Territoires
Jean-Félix Acquaviva, député de la 2nde circonscription de Haute-Corse, groupe parlementaire Libertés & Territoires
"Lors du vote je n'étais pas à Paris car j'étais retenu à l'Assemblée de Corse mais je suis tout à fait d'accord avec l'avis de mon groupe Liberté et territoires et j'aurais voté contre. Avec ce texte, nous sommes sur une ligne de crête trop contraignante. Il y a une limitation des libertés fondamentales et pas suffisamment de perspectives afin de convaincre les gens d'aller vers la vaccination et vers un isolement consenti. Ce texte, pointe les personnels en relation avec le public notamment les soignants, hors pour sortir de la pandémie il faut une solidarité entre la société, l'administration, les élus et la technostructure. L'acceptabilité ne s'acquiert pas en braquant les gens mais en convainquant et en faisant acte de pédagogie. Heureusement que le licenciement sec a été amendé,  mais même la saisie sur salaire et les suspensions temporaires sont des actes de très graves en terme de liberté publique. Nous sommes pour trouver le meilleur chemin entre protection des populations et reprise de la vie en société, de la vie économique et sociale. Dans l'urgence, ce texte essaie de répondre à cela en étant trop technocrate, trop vertical et trop répressif. De ce point de vue, je pense qu'il y a eu un rendez-vous manqué."

Michel Castellani se serait abstenu

Michel Castellani, député de la 1ère circonscription de Haute-Corse, groupe parlementaire Libertés & Territoires.
Michel Castellani, député de la 1ère circonscription de Haute-Corse, groupe parlementaire Libertés & Territoires.
" Je n'étais pas à l'Assemblée le jour du vote car il s'est déroulé le dimanche soir et tous les week-end je suis pris à Bastia dans ma circonscription , mais j'étais très présent durant les nuits de débats. Ma priorité c'est la santé, le Covid je l'ai eu, je sais ce que c'est. Mais ce n'était pas une raison pour faire un texte privatif des libertés individuelles. Il fallait à la fois pousser la vaccination et en même temps améliorer le texte amené par le gouvernement. Il n'était pas normal que quelqu'un soit licencié s'il a décidé de ne pas se faire vacciner. Pas non plus normal d'obliger les patrons d'établissements à vérifier les pass sanitaires des clients. Pour ces raisons, je me serais abstenu,  je ne veux pas donner l'impression d'être contre les mesures sanitaires car elles sont une priorité, mais d'un autre côté je ne suis pas en faveur non plus de la privation de la liberté individuelle. Je suis donc signataire du recours au conseil constitutionnel avec Jean-Félix Acquaviva et Paul-André Colombani."

Paul-André Colombani : "pour la vaccination des soignants"

Paul-André Colombani, député de la 2nde circonscription de Corse-du-Sud, groupe parlementaire Libertés & Territoires.
Paul-André Colombani, député de la 2nde circonscription de Corse-du-Sud, groupe parlementaire Libertés & Territoires.
"Le pass sanitaire a été mis en place avec plusieurs étapes notamment en Corse, où il était en place en mai. Cette première partie je l'ai votée. Par contre le nouveau texte qui est arrivé dans les tuyaux de l'assemblée la semaine dernière à la lecture, révélait beaucoup d'incohérences, c'est pour cela que j'ai fini par voter contre. J'étais en faveur de l'article stipulant la vaccination obligatoire pour les soignants mais contre le pass sanitaire étendu. Je m'explique, pour une foire il faut un pass et pour un marché non, au départ on nous dit qu'on ouvre les terrasses extérieures pour limiter la propagation du virus et maintenant on nous dit qu'il faut un pass pour y aller...c'est incohérent ! Chez moi à Porto-Vecchio, je ne vois pas comment un restaurateur peut contrôler les allers et venues des clients, c'est techniquement impossible. De plus, au vu de la rapidité de la diffusion de ce variant Delta, en tant que médecin, je ne suis pas sûr que le pass sanitaire aura un impact mesurable et qu'il suffise à protéger la population.