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Municipales 2020 : échos de campagne du 26 Juin


MV le Vendredi 26 Juin 2020 à 22:06

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Municipales de Bastia. Pour Michel Stefani le second tour dévoyé 2014 se répète à l’envers

La présence de Jean Baggioni au meeting de fin de campagne de la liste De Casalta incarne toute l'hypocrisie politique dont les Bastiais(e)s pâtissent depuis 2014. Le « sage » de la droite nordiste s'était rendu au meeting de second tour de Gilles Simeoni pour adouber l'alliance des nationalistes avec la droite et une gauche prête à tout. « Tout sauf Jean Zuccarelli » était leur seul programme. Cette année, Jean Baggioni a fait quelques centaines de mètres, du « Prado » à Lupino aux « Sables Rouges » à l'Arinella. Comme dit la chanson « je retourne ma veste toujours du bon coté » et cette fois ci soutenir une alliance gauche-droite avec un mot d'ordre « Tous contre les nationalistes ». Emile et Jean Zuccarelli ont dû ravaler leur fierté politique et familiale pour accueillir à bras ouvert celui qui participa activement à la défaite de la gauche et accessoirement à précipiter la fin de la « dynastie Zuccarelli », comme le proclamaient les adversaires historiques de l’union de la gauche à Bastia.

Jean Baggioni n'est pas passé à gauche, pas plus que Jean Martin Mondoloni. Ils n'ont pas décidé de faire gagner la gauche et ses valeurs. Jean Sébastien De Casalta le répète : chacun garde son identité, donc ses valeurs. Quelles sont celles de la droite qui se marieraient avec celles de la gauche au point que Jean Zuccarelli rétrocède, en cas de présidence de la CAB, le poste de 1er adjoint à Jean Martin Mondoloni ? La justice sociale ? La lutte contre les inégalités ? La défense du service public ? Le logement social ? Le statut des fonctionnaires ?... Que serait Bastia, ville populaire, sans les grandes conquêtes sociales et des décennies de gestion municipale de gauche que le parrain de JM Mondoloni a toujours combattues?

Le secrétaire départemental de LR, François-Xavier Ceccoli, dans un message à ses adhérents, a dévoilé le véritable objectif de la droite : battre les nationalistes à Bastia pour s'attaquer ensuite à la région. Avec, cette fois, la droite aux manettes et le maire d'Ajaccio en position de leaders. Comme pour Gilles Simeoni, Bastia est un marchepied pour la droite.

Voilà ce qu'ont refusé les communistes : ouvrir en grand les portes de la mairie à la droite, qui hier a installé Gilles Simeoni dans le fauteuil de maire, et qui aujourd'hui marchande au prix fort ses quelques centaines de voix en visant le pouvoir régional suprême, avec un renvoi d'ascenseur de la gauche non communiste.

Dimanche, les Bastiais(e)s seront à nouveau pris au piège des trahisons, des revirements, des calculs politiciens. Notre union avec Jean Zuccarelli au 1er tour avait comme mot d'ordre la clarté pour permettre aux Bastiais(e)s de renouer avec une politique de gauche à laquelle ils aspirent majoritairement après la désastreuse gestion nationaliste. L'alliance avec la droite et le programme de la liste Unione per Bastia dévoilé tardivement détournent cette aspiration au profit des ambitions personnelles. 2014 se répète à l'envers.

Les communistes ont choisi la clarté politique sans laquelle il ne peut y avoir de débat démocratique ni de choix libre. Quels que soient les vainqueurs du scrutin, il faudra agir pour reconstruire la gauche dont une partie s'est fourvoyée avec les nationalistes et l'autre avec la droite. Pour reconstruire une gauche authentique, indépendante des forces rétrogrades dominantes, les communistes ont choisi de rester eux-mêmes. Bastia et la Corse ont tout à y gagner.

Municipales 2020 : échos de campagne du 26 Juin