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Lettre ouverte de la LDH au magazine Capital


Marilyne SANTI le Lundi 20 Octobre 2014 à 14:13

La Ligue des droits de l'homme section Corse-du-Sud a adressé une lettre ouverte à la rédaction du magazine Capiltal suite à la publication d'un dossier intitulé "Les privilèges de la République" qui évoquait que la Corse coûtait cher au contribuable français au même titre que les agents EDF, pilotes d'Air France......



Votre magazine publie ce mois-ci un dossier intitulé « Les privilégiés de la république, ce qu’ils vous coûtent » avec une liste de « privilégiés » qui « coûtent » aux contribuables français. Outre l’effet stigmatisant de ce type de liste qui établit des « boucs-émissaires», la section de Corse de la Ligue des droits de l’Homme a lu avec étonnement le nom « corses » parmi les métiers et fonctions électives mis à l’index.
 
Ce propos ethnicisant est choquant. Remplacer « Corses » par « Juifs » permet de mesurer la limite de l’exercice. Mais vous n’êtes pas sans connaître les conséquences juridiques qu’aurait cet amalgame. Toutefois, le fait de corréler « privilégiés » et « Corses » dans votre article, incite à d’autres associations de ce type.
 
En plus de stigmatiser « les Corses », Capital se méprend sur la situation « privilégiée » insulaire. En effet, la Corse est la troisième région française où la population est la plus pauvre, derrière le Languedoc-Roussillon et le Nord-Pas-de-Calais. 60 000 Corses vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 970 euros par mois, soit un habitant sur 5 dans notre île. Vient s’ajouter à cela une « vie chère » mesurée en 2010 avec des prix supérieurs de 8 % sur l’alimentation. Autrement dit, en plus d’avoir des revenus nettement inférieurs à ceux du continent, les Corses paient leur nourriture plus cher. Étranges privilégiés !
 
La LDH s’interroge sur les conséquences de votre article qui contribue à donner une vision caricaturale de la société corse et qui entretient les malentendus, voire l’hostilité envers les Corses. Elle vous demande de bien vouloir publier ce droit de réponse.