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Le PNC demande la libération immédiate des détenus corses


C.-V. M le Lundi 20 Avril 2020 à 18:19

"​Les prisons françaises depuis longtemps connaissent un taux d’occupation qui excède largement les conditions de dignité imposées par les articles 3, 8 et 13 de la convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales" écrit dans un communique U Partitu di a Nazione Corsa. Pour le PNC "les prisonniers politiques corses subissent toujours l’application d’un droit d’exception, les rigueurs d’une incarcération dont les conditions s’inscrivent en violation de la convention européenne des droits de l’homme et une exposition toujours plus inquiétante sur le plan sanitaire liée à la propagation inquiétante du Covid 19." Il demande leur libération immédiate.



Le communiqué du PNC
"La tragédie sanitaire liée à la propagation du virus SARS Cov-2 que nous connaissons actuellement, fragilise d’autant plus la situation de l’ensemble des détenus en les rendant plus vulnérables que d’autres catégories de citoyens à la contamination, du fait de la promiscuité, de la quasi-absence d’encellulement individuel et de la pénurie des matériels de protection.
 

Conscient du grave danger guettant la population carcérale et les personnels de l’administration pénitentiaire, l’ordonnance n° 2020-303 du 25 mars 2020 permet de faciliter les alternatives à l’emprisonnement des détenus malades et en fin de peine, d’octroyer des crédits de réduction de peine de manière plus aisée, et de ne pas mettre à exécution les courtes peines d'emprisonnement.
 
Ces dernières mesures concernent toutes les catégories de détenus à l’exception de ceux ayant compromis gravement le fonctionnement des établissements pénitentiaires et :
- 1° Les personnes condamnées et écrouées pour des crimes, des faits de terrorisme ou pour des infractions relevant de l'article 132-80 du code pénal ;
 
Les détenus Corses, prisonniers politiques, dont la seule faute fut de militer activement pour la lutte de libération nationale, se voient donc toujours rangés dans la catégorie de criminels ayant commis des meurtres de masse.
 
On ne peut que noter avec consternation l’obstination du gouvernement français qui, après avoir créé des juridictions d’exception pour traiter les dossiers concernant nos prisonniers, refuse l’application de leur droit au rapprochement découlant de la loi pénitentiaire n° 2009-1436 du 24 novembre 2009  - condamnant également leurs familles sur les plans affectifs et financiers – qui, après les avoir inscrits au FIJAIT en procédant de la même logique  comparative avec les criminels djihadistes, persiste en leur refusant le droit à une libération pourtant largement méritée nonobstant le contexte épidémique actuel.
 
Alors que le directeur de l'Administration pénitentiaire se félicitait il y a quelques jours que les mesures découlant de l’ordonnance du 25 mars ont fait diminuer le nombre de détenus dans les prisons françaises de près de 10.000 en un mois, faisant ainsi baisser le taux de population carcérale de 140% à 103%,  les prisonniers politiques corses subissent toujours l’application d’un droit d’exception, les rigueurs d’une incarcération dont les conditions s’inscrivent en violation de la convention européenne des droits de l’homme et une exposition toujours plus inquiétante sur le plan sanitaire liée à la propagation inquiétante du Covid 19.


A l’occasion de la journée internationale des prisonniers politiques, nous nous élevons encore avec force contre cet état de fait et sollicitons la libération immédiate des détenus corses dans les conditions requises pour l’ensemble des autres détenus selon les termes de l’ordonnance du 25 mars.
Dans l’hypothèse où ces conditions ne seraient pas satisfaites, leur libération devra s’effectuer dans le cadre des propositions formulées par le Défenseur des Droits, le Contrôleur Général des lieux de privation de liberté et du Président de la « Commission nationale consultative des droits de l’homme » qui ont envisagé le recours à l’amnistie."