Corse Net Infos - Pure player corse

La vaisselle réutilisable est enfin arrivée dans les fast-foods corses


Thibaud KEREBEL le Vendredi 3 Février 2023 à 11:47

Avec un léger temps de retard, les fast-foods corses ont enfin reçu la vaisselle réutilisable qui leur est imposée depuis l’application d’une loi nationale, entrée en vigueur au 1er janvier 2023. Dans l’enseigne Burger King de Biguglia, tous les voyants sont pour le moment au vert.



« Pour nous, les clients, ça ne pose aucun problème. Donc si l’initiative permet de réduire la pollution, alors c’est génial. » Assis dans la salle chauffée du Burger King de Buguglia, Vincent, 40 ans, découvre avec amusement les nouveautés de son enseigne de fast-food favorite. Car depuis cette semaine, de la vaisselle réutilisable a été introduite dans la cuisine du restaurant de burgers : verres, bols à frites, saladiers, pots à glaces… Autant de contenants qui ont fait leur apparition sur les tables des clients en ce début d’année.

Cette nouveauté est la conséquence de l’application de la loi anti-gaspillage, adoptée en 2020 par le gouvernement français. Depuis le 1er janvier, tous les restaurants comportant plus de 20 places assises sont donc soumis à une interdiction d’utiliser des emballages jetables. À ce titre, ce sont les fast-foods qui ont principalement dû revoir leur organisation. « À cause du nombre de commandes dans tout le pays, on a été livrés avec un petit peu de retard », précise Marc-Antoine Santi, gérant du Burger King de Biguglia. « Mais depuis cette semaine, c’est bon, on est opérationnels ! »

Une réduction des déchets estimée entre 3 et 3,5 tonnes par an

Concrètement, tous les plastiques n’ont pas été éradiqués non plus. « Les emballages des sandwichs et des petites frites, qui sont recyclables, sont encore valables », note Marc-Antoine Santi. Idem pour ce qui concerne les commandes à emporter. Mais le progrès est tout de même important. « Pour un restaurant comme le notre, selon les prévisions, on devrait réduire nos déchets de 3 à 3,5 tonnes par an. » En clair, une baisse d’environ 20 %, qui pourrait encore s’améliorer à l’avenir, avec la généralisation de ce genre de pratiques.

Forcément, ces avancées ont un coût. Entre l’achat de la vaisselle et des séchoirs, la restructuration des plonges, la dépense énergétique… D’après le gérant du Burger King de Biguglia, l’addition tourne entre 20 et 25 000 euros. Une somme qui, dans les finances du restaurant, n’est pas négligeable. Pourtant, d’après les tests et les études réalisées, « au bout de cinq ou six mois, on devrait être à l’équilibre. Comme il y aura moins d'achat d'emballages plastiques, ça va se niveler. »

Pas de vols à déplorer pour le moment

Sur le plan de l’organisation, ces premiers jours de découverte se passent plutôt bien. « En même temps, on a fait beaucoup de travail en amont. Il y a eu des réunions, une formation des équipes, et on a instauré un employé dédié à l’explication du concept auprès des clients », énumère Marc-Antoine Santi. La question des vols, largement évoquée depuis début janvier, ne semble pas non plus inquiéter le gérant. « En principe, c’est un phénomène qui intervient lors des premières semaines, et après ça s’arrête. Donc on n’a pas mis de stratégie spéciale en place, on est plutôt dans la pédagogie. »

Car comme l’explique ce responsable de franchise, « la démarche écologique, elle ne marchera que si les personnes la comprennent et y adhèrent. Sinon, l’intérêt est réduit. Et pour le moment, la plupart des clients sont très contents, je ne remarque pas spécialement d’incompréhension. » Une affaire rondement menée.