Pour son premier mandat de maire de Porto-Vecchio, Jean-Christophe Angelini veut mobiliser une capacité d'investissement de près de 180 millions d'euros sur 8 ans. Crédits Photo : Michel Luccioni
- Près d’un an et demi après votre victoire électorale quel bilan faites-vous de votre action à la tête de la commune ?
- Je pense que le bilan est très largement positif car il repose sur un principe simple : appliquer le programme sur lequel on a été élus. C’est un bilan d’autant plus positif car il est partagé. C’est l’action d’une majorité de 26 élus à laquelle s’associent les 7 élus d’opposition lors des conseils municipaux dans 99 % des cas. Presque 100 % des centaines de délibérations que nous avons eu ont été votées à l’unanimité au cours des 18 derniers mois. C’est aussi le bilan positif d’une communauté car nous avons inlassablement cherché à faire deux choses à Porto-Vecchio : apaiser en sortant de décennies de conflits entre les Porto-vecchiais et rassembler puisqu’on ne construit rien de durable sans l’adhésion de la population.
- Quels sont les problématiques majeures auxquelles vous êtes confrontés ?
- Nous avons comme ailleurs une quantité de problématiques importantes notamment liées au territoire touristique. Je pense au problème du logement, à celui de la spéculation foncière et immobilière, aux carences en infrastructures publiques et en équipements. Nous avons commencé à apporter des réponses.
Concernant les logements, mon premier adjoint Michel Giraschi conduit une action collégiale en matière d’acquisition de foncier. Le dernier conseil municipal a acté l’achat d’un terrain en hyper centre pour réaliser du logement en Bail Réel Solidaire (BRS) avec un bailleur social reconnu. D’autres projets sont consacrés par une enveloppe de 7 millions d’euros du PUI via l’Office Foncier. Nous avons une stratégie de production de logements sous maîtrise d’œuvre communale qui est engagée pour une meilleure régulation des prix du marché.
Sur le plan de la spéculation, le BRS est une chose mais nous menons également des actions au niveau de l’agriculture pour multiplier quasiment par deux le nombre d’espaces stratégiques agricoles initialement prévus sur la commune.
- Vous visez donc un développement équilibré, entre tourisme extérieur et développement local ?
- Exactement. Nous visons un équilibre entre le tourisme, l’agriculture et le commerce de proximité. Nous voulons éviter à tout prix la prolifération des franchises et des grandes enseignes qui sont souvent la marque des cités balnéaires et tendre vers un modèle dont le tourisme est incontestablement le moteur mais dont les activités et les flux sont annualisés. Nous ne voulons pas d’une ville surfréquentée et suractive pendant six mois et en état de léthargie les six mois qui suivent.
- Justement, Porto-Vecchio est une des communes de Corse où la saisonnalité est la plus frappante, liée à un tourisme concentré sur une courte période. Comment favoriser l’étalement de la fréquentation comme vous le préconisez ?
- La réponse à la surfréquentation n’est pas la sous fréquentation mais l’annualisation. Pour cela nous privilégions trois pistes : continuer à structurer l’offre, former les acteurs du tourisme, développer et diversifier les voies de transport vers la Corse.
Nous avons une offre touristique qui s’est professionnalisé et dont la montée en compétence est incontestable, la commune doit continuer à l’accompagner par le biais de la formation, de l’aménagement du territoire et de la fiscalité. Nous pensons qu’il y a encore des trous dans la raquette concernant les offres de formation pour les métiers du tourisme et il est indispensable de générer une offre territorialisée de formation aux métiers du tourisme durable.
- Et au sujet des transports ?
- Au sujet des transports, si on invente de nouveaux produits touristiques et que la saison va s’étaler au-delà de l’été il faut une offre de transport qui correspond à cette réalité. Notre but est de diversifier les canaux et les voies de transport vers la Corse par les compagnies de service public et les compagnies low cost dans le strict respect du cahier des charges fixé par la collectivité et le territoire. Dans ce sens, le 24 novembre prochain nous organisons les premiers ateliers du tourisme durable à la médiathèque l’Animu de Porto-Vecchio. Cette journée va nous permettre de penser l’activité économique et le tourisme en des termes durables, ce dont nous avons largement les moyens.
- On parle beaucoup de flux touristiques extérieurs mais qu’en est-il du tourisme intérieur ?
- Nous accueillons toute l’année des gens qui viennent des quatre coins de l’île. Il faut continuer à travailler sur des produits mer-montagne et des connexions avec l’arrière-pays et ses communes. Il y a là un chemin de promotion et d’attractivité touristique déterminant auquel nous croyons beaucoup. C’est la raison pour laquelle notre stratégie en matière de tourisme et d’économie est essentiellement communautaire. On ne peut plus penser ces sujets à l’échelle d’une commune, aussi importante soit-elle. Porto-Vecchio doit penser son tourisme à l’échelle d’un territoire qui va de Bunifaziu à Solenzara et qui est naturellement connecté à la montagne et à l’Alta Rocca.
- Concernant le transport intérieur desservant Porto-Vecchio, une question revient souvent sur la table, celle de la voie ferroviaire ...
- Je vais être pragmatique. Je n’abandonne pas l’idée que nous puissions être desservie de cette manière mais je pense que la perspective est tellement mince et éloignée qu’on ne peut pas tabler dessus à court terme.
- Pour quelles raisons ?
- Ça nécessiterait tout d’abord une mise en ordre du foncier et des voies de l’époque qui selon moi ont été privatisées ou largement urbanisées depuis. Ensuite l’investissement serait assez colossal et je ne suis pas certain qu’il soit réaliste vu la marge de manœuvre de la collectivité de Corse et des Chemins de fer de la Corse. Je préfère que la collectivité nous aide sur la mise à niveau du réseau routier dont elle est propriétaire et sur les travaux de modernisation de l’aéroport de Figari que nous demandons. Il ne faut pas abandonner le ferroviaire à long terme mais pour l’instant on doit impérativement nous accompagner sur ces deux voies là. Cela facilitera le tourisme interne dons nous parlions et le désenclavement de l’intérieur.
- Quels sont les projets structurants qui seront mis en place pendant la mandature ?
- Sur la commune, on devrait investir de 160 à 180 millions d’euros entre 2021 et 2026, voir 2028. La halle des pêcheurs annoncée il y a quelques jours représente un investissement de 500 000 euros et devrait ouvrir au plus tard en juin 2022. L’EHPAD dont les travaux ont débuté ces derniers mois devrait être terminé en fin de mandature et avoir coûté 4 millions d’euros. Une nouvelle école dont le financement a été stabilisé est également prévue pour la fin de la mandature. Montant des travaux : 5 millions d’euros.
Le port de plaisance est le gros morceau de la décennie. Les travaux débuteront en avril 2022 et s’étaleront sur 6 ans avec un pic d’activité en 2024. C’est une enveloppe globale de plus de 100 millions d’euros qui permettra l’ajout de 450 anneaux, 2 500 mètres carrés de locaux commerciaux, une zone technique digne de ce nom, 1 500 places de parking. Pourtant nous ne sommes pas dans quelque chose d’exorbitant. On se rapprocherait d’un port moyen d’une commune de même strate répondant à un réel besoin. Nous avons une liste d’attente de 200 noms de plaisanciers locaux qui attendent un anneau. Le port est conçu et sera exploité intégralement en régie municipale. Nous voulons maîtriser ce gisement de recettes qui est également un point d’entrée privilégié sur notre territoire.
Nous avons un dernier bloc d’investissement qui concerne l’assainissement. Nous allons créer avec la commune de Sotta une station pluri-communale dont les travaux devraient commencer en 2023 tout en modernisant la station historique de Capu di Padula. Nous allons également créer une nouvelle file de potabilisation de l’eau avec un réservoir permettant de stocker plusieurs milliers de mètres cubes d’eau supplémentaire. Ces trois investissements cumulés représentent une enveloppe complémentaire de 25 millions d’euros co-financés par le PTIC (Plan de Transformation et d’Investissement pour la Corse) et l’agence de l’eau.
Aujourd’hui nous sommes prêts à mener ces chantiers grâce à 15 mois de travail pour phaser les travaux et trouver leur financement.
- Je pense que le bilan est très largement positif car il repose sur un principe simple : appliquer le programme sur lequel on a été élus. C’est un bilan d’autant plus positif car il est partagé. C’est l’action d’une majorité de 26 élus à laquelle s’associent les 7 élus d’opposition lors des conseils municipaux dans 99 % des cas. Presque 100 % des centaines de délibérations que nous avons eu ont été votées à l’unanimité au cours des 18 derniers mois. C’est aussi le bilan positif d’une communauté car nous avons inlassablement cherché à faire deux choses à Porto-Vecchio : apaiser en sortant de décennies de conflits entre les Porto-vecchiais et rassembler puisqu’on ne construit rien de durable sans l’adhésion de la population.
- Quels sont les problématiques majeures auxquelles vous êtes confrontés ?
- Nous avons comme ailleurs une quantité de problématiques importantes notamment liées au territoire touristique. Je pense au problème du logement, à celui de la spéculation foncière et immobilière, aux carences en infrastructures publiques et en équipements. Nous avons commencé à apporter des réponses.
Concernant les logements, mon premier adjoint Michel Giraschi conduit une action collégiale en matière d’acquisition de foncier. Le dernier conseil municipal a acté l’achat d’un terrain en hyper centre pour réaliser du logement en Bail Réel Solidaire (BRS) avec un bailleur social reconnu. D’autres projets sont consacrés par une enveloppe de 7 millions d’euros du PUI via l’Office Foncier. Nous avons une stratégie de production de logements sous maîtrise d’œuvre communale qui est engagée pour une meilleure régulation des prix du marché.
Sur le plan de la spéculation, le BRS est une chose mais nous menons également des actions au niveau de l’agriculture pour multiplier quasiment par deux le nombre d’espaces stratégiques agricoles initialement prévus sur la commune.
- Vous visez donc un développement équilibré, entre tourisme extérieur et développement local ?
- Exactement. Nous visons un équilibre entre le tourisme, l’agriculture et le commerce de proximité. Nous voulons éviter à tout prix la prolifération des franchises et des grandes enseignes qui sont souvent la marque des cités balnéaires et tendre vers un modèle dont le tourisme est incontestablement le moteur mais dont les activités et les flux sont annualisés. Nous ne voulons pas d’une ville surfréquentée et suractive pendant six mois et en état de léthargie les six mois qui suivent.
- Justement, Porto-Vecchio est une des communes de Corse où la saisonnalité est la plus frappante, liée à un tourisme concentré sur une courte période. Comment favoriser l’étalement de la fréquentation comme vous le préconisez ?
- La réponse à la surfréquentation n’est pas la sous fréquentation mais l’annualisation. Pour cela nous privilégions trois pistes : continuer à structurer l’offre, former les acteurs du tourisme, développer et diversifier les voies de transport vers la Corse.
Nous avons une offre touristique qui s’est professionnalisé et dont la montée en compétence est incontestable, la commune doit continuer à l’accompagner par le biais de la formation, de l’aménagement du territoire et de la fiscalité. Nous pensons qu’il y a encore des trous dans la raquette concernant les offres de formation pour les métiers du tourisme et il est indispensable de générer une offre territorialisée de formation aux métiers du tourisme durable.
- Et au sujet des transports ?
- Au sujet des transports, si on invente de nouveaux produits touristiques et que la saison va s’étaler au-delà de l’été il faut une offre de transport qui correspond à cette réalité. Notre but est de diversifier les canaux et les voies de transport vers la Corse par les compagnies de service public et les compagnies low cost dans le strict respect du cahier des charges fixé par la collectivité et le territoire. Dans ce sens, le 24 novembre prochain nous organisons les premiers ateliers du tourisme durable à la médiathèque l’Animu de Porto-Vecchio. Cette journée va nous permettre de penser l’activité économique et le tourisme en des termes durables, ce dont nous avons largement les moyens.
- On parle beaucoup de flux touristiques extérieurs mais qu’en est-il du tourisme intérieur ?
- Nous accueillons toute l’année des gens qui viennent des quatre coins de l’île. Il faut continuer à travailler sur des produits mer-montagne et des connexions avec l’arrière-pays et ses communes. Il y a là un chemin de promotion et d’attractivité touristique déterminant auquel nous croyons beaucoup. C’est la raison pour laquelle notre stratégie en matière de tourisme et d’économie est essentiellement communautaire. On ne peut plus penser ces sujets à l’échelle d’une commune, aussi importante soit-elle. Porto-Vecchio doit penser son tourisme à l’échelle d’un territoire qui va de Bunifaziu à Solenzara et qui est naturellement connecté à la montagne et à l’Alta Rocca.
- Concernant le transport intérieur desservant Porto-Vecchio, une question revient souvent sur la table, celle de la voie ferroviaire ...
- Je vais être pragmatique. Je n’abandonne pas l’idée que nous puissions être desservie de cette manière mais je pense que la perspective est tellement mince et éloignée qu’on ne peut pas tabler dessus à court terme.
- Pour quelles raisons ?
- Ça nécessiterait tout d’abord une mise en ordre du foncier et des voies de l’époque qui selon moi ont été privatisées ou largement urbanisées depuis. Ensuite l’investissement serait assez colossal et je ne suis pas certain qu’il soit réaliste vu la marge de manœuvre de la collectivité de Corse et des Chemins de fer de la Corse. Je préfère que la collectivité nous aide sur la mise à niveau du réseau routier dont elle est propriétaire et sur les travaux de modernisation de l’aéroport de Figari que nous demandons. Il ne faut pas abandonner le ferroviaire à long terme mais pour l’instant on doit impérativement nous accompagner sur ces deux voies là. Cela facilitera le tourisme interne dons nous parlions et le désenclavement de l’intérieur.
- Quels sont les projets structurants qui seront mis en place pendant la mandature ?
- Sur la commune, on devrait investir de 160 à 180 millions d’euros entre 2021 et 2026, voir 2028. La halle des pêcheurs annoncée il y a quelques jours représente un investissement de 500 000 euros et devrait ouvrir au plus tard en juin 2022. L’EHPAD dont les travaux ont débuté ces derniers mois devrait être terminé en fin de mandature et avoir coûté 4 millions d’euros. Une nouvelle école dont le financement a été stabilisé est également prévue pour la fin de la mandature. Montant des travaux : 5 millions d’euros.
Le port de plaisance est le gros morceau de la décennie. Les travaux débuteront en avril 2022 et s’étaleront sur 6 ans avec un pic d’activité en 2024. C’est une enveloppe globale de plus de 100 millions d’euros qui permettra l’ajout de 450 anneaux, 2 500 mètres carrés de locaux commerciaux, une zone technique digne de ce nom, 1 500 places de parking. Pourtant nous ne sommes pas dans quelque chose d’exorbitant. On se rapprocherait d’un port moyen d’une commune de même strate répondant à un réel besoin. Nous avons une liste d’attente de 200 noms de plaisanciers locaux qui attendent un anneau. Le port est conçu et sera exploité intégralement en régie municipale. Nous voulons maîtriser ce gisement de recettes qui est également un point d’entrée privilégié sur notre territoire.
Nous avons un dernier bloc d’investissement qui concerne l’assainissement. Nous allons créer avec la commune de Sotta une station pluri-communale dont les travaux devraient commencer en 2023 tout en modernisant la station historique de Capu di Padula. Nous allons également créer une nouvelle file de potabilisation de l’eau avec un réservoir permettant de stocker plusieurs milliers de mètres cubes d’eau supplémentaire. Ces trois investissements cumulés représentent une enveloppe complémentaire de 25 millions d’euros co-financés par le PTIC (Plan de Transformation et d’Investissement pour la Corse) et l’agence de l’eau.
Aujourd’hui nous sommes prêts à mener ces chantiers grâce à 15 mois de travail pour phaser les travaux et trouver leur financement.