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Jean-Philippe Ricci : "j'ai une relation viscérale avec la Corse"


Livia Santana le Samedi 14 Novembre 2020 à 13:38

Vous l'avez déjà sûrement remarqué dans Mafiosa, Un prophète, Disparus ou encore Quadras... l'acteur et comédien ajaccien, Jean-Philippe Ricci, tient le rôle principal dans "Aio Zitelli", un court métrage en pré-sélection aux oscars à Hollywood.
Au mois de mars, l'acteur corse se produira au théâtre de Bastia dans une pièce qui a déjà été présentée à Paris : "Intra-Muros", d'Alexis Michelik.
Le rôle qui l'a marqué, sa relation avec l'Ile de Beauté en passant par ses projets pro et perso, l'acteur raconte tout pour CNI.



Jean-Philippe Ricci ©Sylvia Borel
Jean-Philippe Ricci ©Sylvia Borel
- Aio Zitelli, en pré-sélection aux oscars des courts-métrages c’est déjà une consécration ? 
-C'était très inattendu. A présent, on est reconnu mondialement mais si on gagne un prix, à ce moment-là ça sera une véritable consécration, la cerise sur le gâteau.

- Quelle relation entretenez-vous avec l’Ile de Beauté ? 
- J'ai une relation viscérale avec la Corse, je l’ai aimée comme je l’ai haïe. Je suis parti quand j'avais 15 ans car j'avais besoin de passer la frontière de la mer pour m'exprimer. En vérité c'était partir pour mieux revenir, pour me nourrir d'expériences diverses. A 43 ans, j'ai maintenant envie d’y retourner, c'est comme un appel naturel, un retour aux sources qu’on a tous au fond de nous. 


- C’est un endroit où vous passez beaucoup de temps ? 
-Pas assez à mon goût.  Je fais plus souvent des allers-retours en Corse pour le boulot plutôt que pour le loisir. Avoir un pied à terre ici, c'est un projet sur lequel je travaille. 


- Vous avez souvent le rôle du « Corse », aimez-vous cette étiquette ? 
- J'ai été connu grâce à de très beaux films en Corse. Souvent c'était quand même des rôles très dramatiques. Mais petit à petit, c’est en train de changer je vais vers des rôles plus légers, de la comédie dans Hard ou Quadra. C'est un genre où je m'amuse beaucoup plus que de toujours jouer le voyou. J'aime avoir une palette de couleur différente et je suis content de pouvoir jouer les deux c'est un avantage. 


- Vous êtes plutôt scène ou grand écran ? 
- Les deux. Je n'ai pas de préférence puisque c'est deux choses qui se ressemblent mais en même temps se complètent. Le cinéma c'est un château de carte que l'on doit monter avec les autres. Dans la scène on ne pourra jamais remplacer l'énergie commune que l'on ressent grâce au spectateur. Dans ma carrière, le théâtre est arrivé à chaque fois au moment où j’en avais besoin. Je n'aime pas être enfermé dans une case. Il faut dire que je suis furieusement allergique à la routine. 


- Un rôle qui vous a marqué ? 
- Je les aimes tous. Je prends toujours autant de plaisir à les travailler. J’essaie de façonner le personnage comme une poterie. Vous savez c'est le rôle qui fait l’acteur. J'ai beaucoup aimé celui de Julien dans Quadra mais aussi celui d’Yvan Colona dans les Anonymes. Ce n'était pas un personnage fictif, ce personnage faisait partie d’une histoire déjà toute tracée. Il fallait trouver une liberté dans un carcan.


- Un réalisateur que vous admirez ? 
- Il y en a plein... Pierre Schoeller,  Jacques Audiard... il y en a tellement !  C’est très dure de n'en citer qu'un, je ne veux pas faire de jaloux (rires). 


- Et un avec lequel vous rêveriez de travailler ? 
- J'aimerais beaucoup travailler avec Albert Dupontel ou avec un réalisateur étranger. 


- Un rôle que vous aimeriez jouer ?
- J'aimerai un peu gratter le coté féminin. Pourquoi pas envisager des rôles comme ceux que proposent Almodovar avec des tenues de soirée. Ça me plairait bien de jouer un transsexuel.  


-Avec la crise sanitaire, comment se porte le monde de la culture ? 
- On est en train de subir et on se bat pour que la culture vive. C’est pas évident mais il y a des bons soldats. 
 
- Des projets ?
La pièce Intra-muros sera présentée  fin mars à Bastia et nous continuerons la tournée jusqu'à 2021 si la crise sanitaire nous le permettra.
Je vais également travailler avec Kévin Lameta, un réalisateur corse. Normalement il devrait aussi y avoir une série à l'internationale mais avec la conjoncture actuelle on ne sait pas de quoi demain sera fait.

Extrait de la pièce Intra-muros ©Christophe V’OOTZ
Extrait de la pièce Intra-muros ©Christophe V’OOTZ

Jean-Philippe Ricci : "j'ai une relation viscérale avec la Corse"