- Conseiller municipal de Sorbollano, vice-président du district de l'Alta-Rocca, conseiller général de Tallano-Scopamene, conseiller à l'assemblée Corse, vice-président puis président du conseil général de Corse-du-Sud et sans doute demain sénateur… Voilà un parcours politique, déjà, bien rempli pour quelqu'un qui a moins de 60 ans?
- C’est un parcours qui peut paraître en effet assez riche pour quelqu’un qui est entré dans la vie publique il y a vingt ans. Cela n’a pour autant rien d’exceptionnel comparé à la trajectoire d’autres hommes ou femmes politiques. Si je me suis engagé en politique, c’est parce que j’avais la chose publique chevillée au corps, l’envie d’agir au service des autres et le sens de l’intérêt général. Devenir demain sénateur peut paraître comme une suite logique. C’est surtout pour moi un moyen de porter encore plus haut mes idées, mes valeurs et un moyen de faire mieux entendre encore la voix de la Corse au niveau national.
- Peut-on dire de vous que vous étiez l'homme qu'il fallait, là où il fallait et au moment où il le fallait lors de la disparition de Roland Francisci, une position confirmée par votre réélection à la tête de la collectivité départementale en 2008 ?
- La bonne personne à la bonne place ? Peut être. Je vous laisse juge de vos propos. Ce qui est sûr c’est que lorsque Roland Francisci nous a brutalement quittés, quelques temps à peine après son élection, il m’a fallu – en tant que premier vice-président du Conseil général – assumer très rapidement mes responsabilités. Au-delà de la douleur de la perte d’un ami cher, il m’a fallu, avec l’aide de ma majorité, stabiliser l’institution et lui fixer un cap, alors que celle-ci était confrontée à une situation financière critique. Nous l’avons fait. La confiance qui m’a été accordée alors n’a pas été décrétée. Elle s’est construite à force de conviction, d’échanges et de travail, sans esprit partisan. J’ai la modestie de croire que ce sont ces qualités qui m’ont été reconnues et qui m’ont ensuite permis d’être élu président du conseil général en 2008 puis en 2011.
- Qu'est ce qui vous a incité à entrer en politique : est-ce cette défense du monde rural auquel vous semblez très attaché et que vous soutenez avec beaucoup de conviction aujourd'hui encore?
- Comme je vous l’ai dit, mon engagement politique a été marqué, et demeure marqué, par une indéfectible volonté d’agir au service de nos concitoyens et de nos territoires, en particulier les plus fragiles. Enfant du rural, j’en connais les potentialités mais aussi les difficultés. Le fait est, qu’années après années, j’ai vu la fracture entre le rural et l’urbain s’accentuer. J’ai vu la désertification de nos campagnes s’accélérer. J’ai vu des pans de notre population décrocher. Pour autant, jamais je ne me suis laissé convaincre qu'une proportion non négligeable de notre territoire pouvait être abandonnée, avec au final le risque de laisser naître le dangereux sentiment de nouveaux déserts. C’est pourquoi, depuis que je suis élu, je mets toute mon énergie au service d’actions structurantes pouvant contribuer à un aménagement et un développement le plus équilibré possible de nos territoires. Même s’il y a encore beaucoup à faire, je pense que la Corse-du-Sud a nettement progressé dans ces domaines.
- C'est pour ce même motif que vous vous êtes élevé contre les projets de réforme territoriale du gouvernement ?
- Depuis 2012, le Gouvernement ne cesse de malmener notre pays. Après avoir clivé la société, au lieu de la rassembler, avec des sujets comme le Mariage pour Tous ou la Théorie du genre à l’école, il s’en est pris à l’organisation territoriale de la France, opposant cette fois les territoires les uns aux autres. La vérité, c’est que le président de la République cherche à tout prix la martingale pour 2017. A défaut d’avoir su conduire les réformes structurelles qui s’imposent, il pense l’avoir trouvée avec la réforme territoriale dont il veut faire le marqueur fort de sa mandature. Je ne nie pas la nécessité que les collectivités doivent contribuer elles aussi à l’effort national. Elles y participent déjà et même bien plus largement que l’Etat. Ou qu’il faille réfléchir sur les différents niveaux d’administration. Encore faut-il le voir par le bon bout de la lorgnette, en ayant une vision juste et globale qui parte de la commune jusqu’à l’Europe, pas en improvisant ou en stigmatisant le seul Département comme c’est le cas actuellement au risque de détruire ce qui fonctionne encore dans notre pays et auquel nos concitoyens sont très attachés !
- Elu sénateur, votre champ de compétences serait, bien sûr, autre, mais resterez-vous vous autant attaché aux difficultés de la ruralité ?
- Le Sénat, c’est la chambre des collectivités locales. Il est l’expression nationale permanente de nos territoires. Il va s’en dire que le combat que je mène depuis des années pour la défense de nos territoires et plus largement de la Corse, tant sur la réforme territoriale que sur les dotations aux collectivités ou l’inflation des normes, trouvera, si je suis élu, une suite naturelle et un écho encore plus fort au Palais du Luxembourg.
- La Corse et plus particulièrement la Corse-du-Sud sont en proie à bien d'autres problèmes. Quel est selon vous leur ordre de priorité ?
- Parmi les problèmes que rencontre actuellement la Corse, ce sont ceux qui touchent très directement à la vie quotidienne de nos concitoyens auxquels il nous appartient de répondre le plus vite. L’emploi, bien sûr en premier lieu, mais aussi la vie chère, le logement et les transports. C’est pourquoi il faut remettre l’économie en tête des priorités. Force est de constater que, depuis 2010, elle a été négligée par la majorité territoriale au profit de débats politiques stériles. La preuve : après une décennie très positive, l’économie corse a sombré depuis 2010. Même si le contexte international s’est aggravé depuis, le fait est que rien qu’entre 2013 et 2014, 1 000 emplois ont été détruits dans le secteur privé, soit l'équivalent de 230 000 emplois pour la France ! Et les perspectives pour les trois prochaines années ne sont pas meilleures. Il est donc urgent que l’économie revienne au cœur de l’action publique.
- Auxquels, ou auquel, sénateur, donneriez-vous la priorité ?
- Avec une croissance nulle et un taux de chômage qui explose, c’est au redressement du pays qu’il faut nous atteler. Le redressement du pays passe notamment par un véritable pacte de confiance avec celles et ceux qui créent aujourd’hui la richesse en France, c’est-à-dire les entreprises. Pas, comme l’a fait dernièrement le Premier ministre, en tenant un jour un langage offensif devant les chefs d’entreprises et un autre devant les députés. A ce titre, il me parait indispensable que le Sénat se penche davantage sur les entreprises car le territoire, composé de commerçants, d’artisans, de TPE, de PME ou PMI, est le berceau de la croissance.
- Revenons à la Corse : Quel est votre sentiment sur l'évolution institutionnelle que préconise l'assemblée de Corse ?
- Notre société change, elle fait fasse à des enjeux nouveaux. Il est normal que nous nous interrogions sur notre organisation territoriale. Cette réflexion, je l’ai dit, doit d’abord partir d’un diagnostic précis puis s’inscrire dans une stratégie globale qui ne saurait se limiter au seul aspect structurel des choses. Elle doit ensuite être réfléchie et porteuse de sens de sorte que les corses en soient les bénéficiaires. Tel n’est malheureusement pas le chemin emprunté par la CTC avec son projet de collectivité unique, bâti nuitamment à la hâte sur un coin de table, sans que ne soient définis les besoins ou le niveau de service public souhaité, sans étude d’impact mais également sans concertation avec les collectivités concernées. Quant à l’avis du peuple… Admettez que cela n’est pas très sérieux ni très démocratique. Savez-vous que l’Alsace, la Martinique et la Guyane, engagées elles aussi dans un processus de rapprochement de leurs collectivités, ont elles travaillées quatre années durant avant que d’aboutir, ou pas d’ailleurs, à la création d’une collectivité unique ? De toute façon, le calendrier électoral et les garanties apportées par le Gouvernement sur le maintien des départements ruraux rendent désormais caduque la concrétisation de ce projet à court terme.
- Et votre sentiment sur la coofficialité de la langue ? Sur le statut de résident ?
- Ma position sur ces questions n’a pas varié. Je considère toujours que ce sont de mauvaises réponses apportées à de vrais sujets. Il existe une palette de mesures qui peuvent être aisément mises en œuvre pour généraliser l’usage de notre langue dans la société, sans pour autant passer par la contrainte ou la discrimination. Il en va de même s’agissant de l’accès au logement ou du foncier sans que nous ayons à nous mettre en défaut par rapport aux principes fondamentaux qui régissent le droit national ou européen. Qui plus est la position du Gouvernement sur la question est claire. Elle a été rappelée cet été par le ministre de l’Intérieur : c’est niet.
- Anticipons un peu. Vous entrez au Palais du Luxembourg : quel sera votre premier acte ?
- Le hasard du calendrier veut que ce soit sur le projet de réforme territoriale que j’ai à me prononcer dès Octobre. Refusant tout ce qui pourrait concourir à la dévitalisation de l’échelon départemental, et affaiblir ainsi la proximité, les solidarités et les services publics, je serai évidemment très vigilant sur les conditions du maintien des conseils départementaux en zone rurale mais également sur les relations entre l’Etat et les collectivités, notamment financières, qui depuis 2012 se sont très nettement dégradées.
- Ce sera aussi l'occasion de mesurer le chemin parcouru depuis votre premier mandat de conseiller municipal de Sorbollano…
- Si je sais d’où je viens, ce n’est pas dans mon tempérament que de regarder dans le rétroviseur. Ce qui m’intéresse, c’est l’ici et le maintenant pour mieux construire ensuite l’avenir.
- C’est un parcours qui peut paraître en effet assez riche pour quelqu’un qui est entré dans la vie publique il y a vingt ans. Cela n’a pour autant rien d’exceptionnel comparé à la trajectoire d’autres hommes ou femmes politiques. Si je me suis engagé en politique, c’est parce que j’avais la chose publique chevillée au corps, l’envie d’agir au service des autres et le sens de l’intérêt général. Devenir demain sénateur peut paraître comme une suite logique. C’est surtout pour moi un moyen de porter encore plus haut mes idées, mes valeurs et un moyen de faire mieux entendre encore la voix de la Corse au niveau national.
- Peut-on dire de vous que vous étiez l'homme qu'il fallait, là où il fallait et au moment où il le fallait lors de la disparition de Roland Francisci, une position confirmée par votre réélection à la tête de la collectivité départementale en 2008 ?
- La bonne personne à la bonne place ? Peut être. Je vous laisse juge de vos propos. Ce qui est sûr c’est que lorsque Roland Francisci nous a brutalement quittés, quelques temps à peine après son élection, il m’a fallu – en tant que premier vice-président du Conseil général – assumer très rapidement mes responsabilités. Au-delà de la douleur de la perte d’un ami cher, il m’a fallu, avec l’aide de ma majorité, stabiliser l’institution et lui fixer un cap, alors que celle-ci était confrontée à une situation financière critique. Nous l’avons fait. La confiance qui m’a été accordée alors n’a pas été décrétée. Elle s’est construite à force de conviction, d’échanges et de travail, sans esprit partisan. J’ai la modestie de croire que ce sont ces qualités qui m’ont été reconnues et qui m’ont ensuite permis d’être élu président du conseil général en 2008 puis en 2011.
- Qu'est ce qui vous a incité à entrer en politique : est-ce cette défense du monde rural auquel vous semblez très attaché et que vous soutenez avec beaucoup de conviction aujourd'hui encore?
- Comme je vous l’ai dit, mon engagement politique a été marqué, et demeure marqué, par une indéfectible volonté d’agir au service de nos concitoyens et de nos territoires, en particulier les plus fragiles. Enfant du rural, j’en connais les potentialités mais aussi les difficultés. Le fait est, qu’années après années, j’ai vu la fracture entre le rural et l’urbain s’accentuer. J’ai vu la désertification de nos campagnes s’accélérer. J’ai vu des pans de notre population décrocher. Pour autant, jamais je ne me suis laissé convaincre qu'une proportion non négligeable de notre territoire pouvait être abandonnée, avec au final le risque de laisser naître le dangereux sentiment de nouveaux déserts. C’est pourquoi, depuis que je suis élu, je mets toute mon énergie au service d’actions structurantes pouvant contribuer à un aménagement et un développement le plus équilibré possible de nos territoires. Même s’il y a encore beaucoup à faire, je pense que la Corse-du-Sud a nettement progressé dans ces domaines.
- C'est pour ce même motif que vous vous êtes élevé contre les projets de réforme territoriale du gouvernement ?
- Depuis 2012, le Gouvernement ne cesse de malmener notre pays. Après avoir clivé la société, au lieu de la rassembler, avec des sujets comme le Mariage pour Tous ou la Théorie du genre à l’école, il s’en est pris à l’organisation territoriale de la France, opposant cette fois les territoires les uns aux autres. La vérité, c’est que le président de la République cherche à tout prix la martingale pour 2017. A défaut d’avoir su conduire les réformes structurelles qui s’imposent, il pense l’avoir trouvée avec la réforme territoriale dont il veut faire le marqueur fort de sa mandature. Je ne nie pas la nécessité que les collectivités doivent contribuer elles aussi à l’effort national. Elles y participent déjà et même bien plus largement que l’Etat. Ou qu’il faille réfléchir sur les différents niveaux d’administration. Encore faut-il le voir par le bon bout de la lorgnette, en ayant une vision juste et globale qui parte de la commune jusqu’à l’Europe, pas en improvisant ou en stigmatisant le seul Département comme c’est le cas actuellement au risque de détruire ce qui fonctionne encore dans notre pays et auquel nos concitoyens sont très attachés !
- Elu sénateur, votre champ de compétences serait, bien sûr, autre, mais resterez-vous vous autant attaché aux difficultés de la ruralité ?
- Le Sénat, c’est la chambre des collectivités locales. Il est l’expression nationale permanente de nos territoires. Il va s’en dire que le combat que je mène depuis des années pour la défense de nos territoires et plus largement de la Corse, tant sur la réforme territoriale que sur les dotations aux collectivités ou l’inflation des normes, trouvera, si je suis élu, une suite naturelle et un écho encore plus fort au Palais du Luxembourg.
- La Corse et plus particulièrement la Corse-du-Sud sont en proie à bien d'autres problèmes. Quel est selon vous leur ordre de priorité ?
- Parmi les problèmes que rencontre actuellement la Corse, ce sont ceux qui touchent très directement à la vie quotidienne de nos concitoyens auxquels il nous appartient de répondre le plus vite. L’emploi, bien sûr en premier lieu, mais aussi la vie chère, le logement et les transports. C’est pourquoi il faut remettre l’économie en tête des priorités. Force est de constater que, depuis 2010, elle a été négligée par la majorité territoriale au profit de débats politiques stériles. La preuve : après une décennie très positive, l’économie corse a sombré depuis 2010. Même si le contexte international s’est aggravé depuis, le fait est que rien qu’entre 2013 et 2014, 1 000 emplois ont été détruits dans le secteur privé, soit l'équivalent de 230 000 emplois pour la France ! Et les perspectives pour les trois prochaines années ne sont pas meilleures. Il est donc urgent que l’économie revienne au cœur de l’action publique.
- Auxquels, ou auquel, sénateur, donneriez-vous la priorité ?
- Avec une croissance nulle et un taux de chômage qui explose, c’est au redressement du pays qu’il faut nous atteler. Le redressement du pays passe notamment par un véritable pacte de confiance avec celles et ceux qui créent aujourd’hui la richesse en France, c’est-à-dire les entreprises. Pas, comme l’a fait dernièrement le Premier ministre, en tenant un jour un langage offensif devant les chefs d’entreprises et un autre devant les députés. A ce titre, il me parait indispensable que le Sénat se penche davantage sur les entreprises car le territoire, composé de commerçants, d’artisans, de TPE, de PME ou PMI, est le berceau de la croissance.
- Revenons à la Corse : Quel est votre sentiment sur l'évolution institutionnelle que préconise l'assemblée de Corse ?
- Notre société change, elle fait fasse à des enjeux nouveaux. Il est normal que nous nous interrogions sur notre organisation territoriale. Cette réflexion, je l’ai dit, doit d’abord partir d’un diagnostic précis puis s’inscrire dans une stratégie globale qui ne saurait se limiter au seul aspect structurel des choses. Elle doit ensuite être réfléchie et porteuse de sens de sorte que les corses en soient les bénéficiaires. Tel n’est malheureusement pas le chemin emprunté par la CTC avec son projet de collectivité unique, bâti nuitamment à la hâte sur un coin de table, sans que ne soient définis les besoins ou le niveau de service public souhaité, sans étude d’impact mais également sans concertation avec les collectivités concernées. Quant à l’avis du peuple… Admettez que cela n’est pas très sérieux ni très démocratique. Savez-vous que l’Alsace, la Martinique et la Guyane, engagées elles aussi dans un processus de rapprochement de leurs collectivités, ont elles travaillées quatre années durant avant que d’aboutir, ou pas d’ailleurs, à la création d’une collectivité unique ? De toute façon, le calendrier électoral et les garanties apportées par le Gouvernement sur le maintien des départements ruraux rendent désormais caduque la concrétisation de ce projet à court terme.
- Et votre sentiment sur la coofficialité de la langue ? Sur le statut de résident ?
- Ma position sur ces questions n’a pas varié. Je considère toujours que ce sont de mauvaises réponses apportées à de vrais sujets. Il existe une palette de mesures qui peuvent être aisément mises en œuvre pour généraliser l’usage de notre langue dans la société, sans pour autant passer par la contrainte ou la discrimination. Il en va de même s’agissant de l’accès au logement ou du foncier sans que nous ayons à nous mettre en défaut par rapport aux principes fondamentaux qui régissent le droit national ou européen. Qui plus est la position du Gouvernement sur la question est claire. Elle a été rappelée cet été par le ministre de l’Intérieur : c’est niet.
- Anticipons un peu. Vous entrez au Palais du Luxembourg : quel sera votre premier acte ?
- Le hasard du calendrier veut que ce soit sur le projet de réforme territoriale que j’ai à me prononcer dès Octobre. Refusant tout ce qui pourrait concourir à la dévitalisation de l’échelon départemental, et affaiblir ainsi la proximité, les solidarités et les services publics, je serai évidemment très vigilant sur les conditions du maintien des conseils départementaux en zone rurale mais également sur les relations entre l’Etat et les collectivités, notamment financières, qui depuis 2012 se sont très nettement dégradées.
- Ce sera aussi l'occasion de mesurer le chemin parcouru depuis votre premier mandat de conseiller municipal de Sorbollano…
- Si je sais d’où je viens, ce n’est pas dans mon tempérament que de regarder dans le rétroviseur. Ce qui m’intéresse, c’est l’ici et le maintenant pour mieux construire ensuite l’avenir.