François Filoni, représentant du RN en Corse, candidat dans la 2nde circonscription de Corse du Sud pour les élections législatives des 12 et 19 juin.
- Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter aux législatives ?
- Tout simplement parce que je suis persuadé qu’une autre politique est possible pour redonner à la France sa grandeur dans tous les domaines. Et, qu’il nous faut agir sans délai pour sauver notre modèle de société et de cohésion sociale. La situation de la Corse, avec les risques d’indépendance, a aussi beaucoup pesé pour mon engagement dans cette campagne.
- On vous attendait sur la 1ère circonscription de Corse du Sud. Pourquoi avez-vous décidé de partir sur la 2nde ?
- Mon logement principal est dans la 2ème circonscription d’Ajaccio. C’est le résultat du charcutage électoral de Charles Pasqua qui avait coupé une Ajaccio en deux pour des besoins de bassesse électorale. Député, je mettrai tout en œuvre pour mettre fin à cette injustice.
- Qui avez-vous choisi comme suppléant ?
- Pierre Giacometti, un jeune talent aux multiples facettes, qui représente la Corse qui travaille et veut aller de l’avant dans le respect de ce que nous sommes.
- La vague RN déferle sur la Corse à chaque présidentielle depuis 2012 sans jamais se concrétiser sur une législative. Pensez-vous avoir vos chances aujourd’hui ?
- Le monde change. Quatre Français sur 10 ont voté pour le RN à la présidentielle. C’est du jamais vu, et 6 sur 10 en Corse. C’est le travail d’enracinement du RN en Corse depuis deux ans après une mise en sommeil durant plusieurs années. Oui, nous aurons des candidats au 2nd tour, nous faisons tout pour ça, et l’accueil des gens est très bon.
- Vous vous présentez face à un député sortant grand favori dans un territoire où les Nationalistes dominent. Comment comptez-vous faire entendre votre voix ?
- Simplement avec la démonstration que nous avons un programme complet qui touche tous les sujets de la société et qu’en 5 ans le député sortant n’a pas de bilan, qu’il n’a pas agi contre les monopoles et l’affairisme qui gangrènent l’île. Dès mon élection, je proposerai une loi contre les monopoles et la porosité des élus avec les milieux affairistes ou maffieux. Pour le reste, en tous domaines, déchets, énergie, transport maritime, droits de succession et zone franche, j’ai des projets aboutis.
- Quel est, pour vous, l’enjeu premier de ce scrutin ?
- Ma priorité sera de défendre la place de la Corse dans la République, de sortir du face à face que certains veulent nous imposer. Le débat sur les institutions de la Corse doit avoir lieu au grand jour et en toute transparence. Je veux aussi rappeler aux Corses durant cette campagne que nous avons, voilà plus de deux siècles, au travers des représentants de la Corse, participé à la constitution de la France. Il s'agit d'un des premiers exemples au monde de la volonté du peuple souverain de se constituer en nation. « L'union libre à la nation française n'est pas la servitude, mais la participation de droit », disait Christophe Saliceti, représentant de la Corse. Ce choix des Corses a été validé par Pasquale Paoli dans un discours devant l’Assemblée nationale à Paris « Ce jour est le plus heureux de ma vie. Je l’ai passé à rechercher la liberté, et j’en vois, ici, le plus noble spectacle. J’avais quitté ma patrie asservie, je la retrouve libre, je n’ai plus rien à souhaiter… Je jure obéissance et fidélité au peuple français, au roi et aux décrets de l’Assemblée nationale ». Je fais mienne la volonté de Pasquale Paoli et Christophe Saliceti de construire un concordat permettant à la communauté historique et à nos compatriotes de vivre côte à côte en paix, dans une Corse fière de ses racines, de ses traditions et de sa culture dans une France souveraine.
- Quelle est votre position sur le processus d’autonomie qui s’ouvre ?
- Si je suis élu député, je proposerai une évolution des institutions de la Corse avec davantage de décentralisation pour rendre efficient le fonctionnement de la Collectivité de Corse. Mais je le dis clairement, je combattrai la piste proposée par le Gouvernement au travers du ministre de l’Intérieur, M. Darmanin, de l’autonomie de la Corse de type polynésien au travers de l’article 74 de la Constitution. Cette solution ouvrirait la voie de l’indépendance de la Corse conformément à la Constitution Française et son préambule. Je rappelle que l’Assemblée générale de l’ONU a inscrit la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser lors de son assemblée plénière du 17 mai 2013.
- Que reprochez-vous au statut de la Polynésie ?
- Le statut de la Polynésie, choisi comme modèle de discussion par le Gouvernement et le député Colombani, est une erreur grossière. Comme je l’ai dit, outre les risques institutionnels pour la Corse, les conséquences de ce statut sont terribles pour les Polynésiens : 55 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et la Polynésie, selon une étude internationale, occupe la place de numéro deux derrière le Japon comme pays le plus cher de la planète pour se loger ou accéder à un logement. Le coût de la vie en Polynésie est 27 % plus élevé qu’en France. Le pouvoir d’achat local y est d’ailleurs 58 % moins élevé. Ces indicateurs devraient faire réfléchir les Corses. Il nous faut être lucide, ce statut offrirait, avec l’environnement spéculatif, affairiste et maffieux que connait la Corse, les clés de celle-ci à des forces occultes. Malgré notre score de 58 % sur la Corse, nous n’avons pas été invités aux discussions. Jordan Bardella a saisi le ministre de l’Intérieur de ce déni de démocratie.
- Vous avez tweeté sur la langue corse, pourtant Marine Le Pen y est opposée. Comment concilier deux visions, locales et nationales, qui s’opposent ?
- Il n’existe pas de différence entre Marine Le Pen et moi-même sur la langue corse. Mon tweet est la position officielle du RN. Le projet de loi sur la langue corse avait été plébiscité par l’Assemblée nationale et le Sénat. Deux semaines plus tard, 60 députés de la majorité La République en Marche, qui avaient pourtant voté pour, ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel qui a annulé deux articles. Le double langage n’est pas du côté du RN. Je le répète donc, nous sommes pour le renforcement de l’enseignement du corse et l’enseignement de l’histoire de la Corse dans le programme d’histoire de l’Education nationale.
- Sur quels thèmes ferez-vous campagne ?
- Le chemin de la paix et de la prospérité pour la Corse et, bien sûr, le pouvoir d’achat avec en priorité le sauvetage de notre modèle social de retraite. Nous devons être à la hauteur des dix millions de pauvres, sortir de l’assistanat pour un modèle de développement par l’emploi. Le localisme doit conduire nos pas, chaque jour produire au plus près des gens. C’est bon pour l’emploi et c’est bon pour l’environnement.
- Quelles sont les mesures locales que vous défendrez, si vous élu ?
- Stopper par un financement national, avant la fin de la mandature, l’enfouissement de nos déchets par la valorisation énergétique. Ensuite, la zone franche pour donner un outil fiscal adapté aux Corses et lutter contre la concurrence déloyale qui leur est faite. Enfin, proposer une loi sur les droits de succession pour mettre fin à la dépossession des Corses de leur terre.
- Quelle sera votre priorité en tant que député de la Corse ?
- Représenter la majorité silencieuse qui a voté à 58 % Marine Le Pen à la présidentielle et donner un espoir dans l’avenir aux 75 000 personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté et à notre jeunesse qui souhaite pouvoir vivre et travailler au pays.
- Que vous inspire la nouvelle mandature d’Emmanuel Macron ?
- Il est élu démocratiquement grâce à la trahison de Mélenchon dont les ambitions personnelles sont sans limites.
- Comment se déroulera votre campagne ?
- Sur le terrain, tous les jours à la rencontre de nos concitoyens pour proposer nos solutions.
- Pensez-vous être au 2ème tour ?
- Je l’espère pour ceux qui souffrent, pour ceux qui se lèvent tôt pour aller travailler, et pour ceux qui aiment viscéralement la Corse.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Tout simplement parce que je suis persuadé qu’une autre politique est possible pour redonner à la France sa grandeur dans tous les domaines. Et, qu’il nous faut agir sans délai pour sauver notre modèle de société et de cohésion sociale. La situation de la Corse, avec les risques d’indépendance, a aussi beaucoup pesé pour mon engagement dans cette campagne.
- On vous attendait sur la 1ère circonscription de Corse du Sud. Pourquoi avez-vous décidé de partir sur la 2nde ?
- Mon logement principal est dans la 2ème circonscription d’Ajaccio. C’est le résultat du charcutage électoral de Charles Pasqua qui avait coupé une Ajaccio en deux pour des besoins de bassesse électorale. Député, je mettrai tout en œuvre pour mettre fin à cette injustice.
- Qui avez-vous choisi comme suppléant ?
- Pierre Giacometti, un jeune talent aux multiples facettes, qui représente la Corse qui travaille et veut aller de l’avant dans le respect de ce que nous sommes.
- La vague RN déferle sur la Corse à chaque présidentielle depuis 2012 sans jamais se concrétiser sur une législative. Pensez-vous avoir vos chances aujourd’hui ?
- Le monde change. Quatre Français sur 10 ont voté pour le RN à la présidentielle. C’est du jamais vu, et 6 sur 10 en Corse. C’est le travail d’enracinement du RN en Corse depuis deux ans après une mise en sommeil durant plusieurs années. Oui, nous aurons des candidats au 2nd tour, nous faisons tout pour ça, et l’accueil des gens est très bon.
- Vous vous présentez face à un député sortant grand favori dans un territoire où les Nationalistes dominent. Comment comptez-vous faire entendre votre voix ?
- Simplement avec la démonstration que nous avons un programme complet qui touche tous les sujets de la société et qu’en 5 ans le député sortant n’a pas de bilan, qu’il n’a pas agi contre les monopoles et l’affairisme qui gangrènent l’île. Dès mon élection, je proposerai une loi contre les monopoles et la porosité des élus avec les milieux affairistes ou maffieux. Pour le reste, en tous domaines, déchets, énergie, transport maritime, droits de succession et zone franche, j’ai des projets aboutis.
- Quel est, pour vous, l’enjeu premier de ce scrutin ?
- Ma priorité sera de défendre la place de la Corse dans la République, de sortir du face à face que certains veulent nous imposer. Le débat sur les institutions de la Corse doit avoir lieu au grand jour et en toute transparence. Je veux aussi rappeler aux Corses durant cette campagne que nous avons, voilà plus de deux siècles, au travers des représentants de la Corse, participé à la constitution de la France. Il s'agit d'un des premiers exemples au monde de la volonté du peuple souverain de se constituer en nation. « L'union libre à la nation française n'est pas la servitude, mais la participation de droit », disait Christophe Saliceti, représentant de la Corse. Ce choix des Corses a été validé par Pasquale Paoli dans un discours devant l’Assemblée nationale à Paris « Ce jour est le plus heureux de ma vie. Je l’ai passé à rechercher la liberté, et j’en vois, ici, le plus noble spectacle. J’avais quitté ma patrie asservie, je la retrouve libre, je n’ai plus rien à souhaiter… Je jure obéissance et fidélité au peuple français, au roi et aux décrets de l’Assemblée nationale ». Je fais mienne la volonté de Pasquale Paoli et Christophe Saliceti de construire un concordat permettant à la communauté historique et à nos compatriotes de vivre côte à côte en paix, dans une Corse fière de ses racines, de ses traditions et de sa culture dans une France souveraine.
- Quelle est votre position sur le processus d’autonomie qui s’ouvre ?
- Si je suis élu député, je proposerai une évolution des institutions de la Corse avec davantage de décentralisation pour rendre efficient le fonctionnement de la Collectivité de Corse. Mais je le dis clairement, je combattrai la piste proposée par le Gouvernement au travers du ministre de l’Intérieur, M. Darmanin, de l’autonomie de la Corse de type polynésien au travers de l’article 74 de la Constitution. Cette solution ouvrirait la voie de l’indépendance de la Corse conformément à la Constitution Française et son préambule. Je rappelle que l’Assemblée générale de l’ONU a inscrit la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser lors de son assemblée plénière du 17 mai 2013.
- Que reprochez-vous au statut de la Polynésie ?
- Le statut de la Polynésie, choisi comme modèle de discussion par le Gouvernement et le député Colombani, est une erreur grossière. Comme je l’ai dit, outre les risques institutionnels pour la Corse, les conséquences de ce statut sont terribles pour les Polynésiens : 55 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et la Polynésie, selon une étude internationale, occupe la place de numéro deux derrière le Japon comme pays le plus cher de la planète pour se loger ou accéder à un logement. Le coût de la vie en Polynésie est 27 % plus élevé qu’en France. Le pouvoir d’achat local y est d’ailleurs 58 % moins élevé. Ces indicateurs devraient faire réfléchir les Corses. Il nous faut être lucide, ce statut offrirait, avec l’environnement spéculatif, affairiste et maffieux que connait la Corse, les clés de celle-ci à des forces occultes. Malgré notre score de 58 % sur la Corse, nous n’avons pas été invités aux discussions. Jordan Bardella a saisi le ministre de l’Intérieur de ce déni de démocratie.
- Vous avez tweeté sur la langue corse, pourtant Marine Le Pen y est opposée. Comment concilier deux visions, locales et nationales, qui s’opposent ?
- Il n’existe pas de différence entre Marine Le Pen et moi-même sur la langue corse. Mon tweet est la position officielle du RN. Le projet de loi sur la langue corse avait été plébiscité par l’Assemblée nationale et le Sénat. Deux semaines plus tard, 60 députés de la majorité La République en Marche, qui avaient pourtant voté pour, ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel qui a annulé deux articles. Le double langage n’est pas du côté du RN. Je le répète donc, nous sommes pour le renforcement de l’enseignement du corse et l’enseignement de l’histoire de la Corse dans le programme d’histoire de l’Education nationale.
- Sur quels thèmes ferez-vous campagne ?
- Le chemin de la paix et de la prospérité pour la Corse et, bien sûr, le pouvoir d’achat avec en priorité le sauvetage de notre modèle social de retraite. Nous devons être à la hauteur des dix millions de pauvres, sortir de l’assistanat pour un modèle de développement par l’emploi. Le localisme doit conduire nos pas, chaque jour produire au plus près des gens. C’est bon pour l’emploi et c’est bon pour l’environnement.
- Quelles sont les mesures locales que vous défendrez, si vous élu ?
- Stopper par un financement national, avant la fin de la mandature, l’enfouissement de nos déchets par la valorisation énergétique. Ensuite, la zone franche pour donner un outil fiscal adapté aux Corses et lutter contre la concurrence déloyale qui leur est faite. Enfin, proposer une loi sur les droits de succession pour mettre fin à la dépossession des Corses de leur terre.
- Quelle sera votre priorité en tant que député de la Corse ?
- Représenter la majorité silencieuse qui a voté à 58 % Marine Le Pen à la présidentielle et donner un espoir dans l’avenir aux 75 000 personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté et à notre jeunesse qui souhaite pouvoir vivre et travailler au pays.
- Que vous inspire la nouvelle mandature d’Emmanuel Macron ?
- Il est élu démocratiquement grâce à la trahison de Mélenchon dont les ambitions personnelles sont sans limites.
- Comment se déroulera votre campagne ?
- Sur le terrain, tous les jours à la rencontre de nos concitoyens pour proposer nos solutions.
- Pensez-vous être au 2ème tour ?
- Je l’espère pour ceux qui souffrent, pour ceux qui se lèvent tôt pour aller travailler, et pour ceux qui aiment viscéralement la Corse.
Propos recueillis par Nicole MARI.