- En juin 2021 la Métropole de Lyon a lancé l’expérimentation du Revenu Solidarité Jeunes. Qu’est-ce que ce dispositif et quel en est l’objectif ?
- Le RSJ est un dispositif « filet de sécurité » qui va permettre à des personnes qui jusqu’à maintenant n’avaient pas droit à des accompagnements, parce qu’elles étaient trop jeunes pour le RSA, ou trop éloignées des codes des entreprises, de l’emploi et de la formation pour pouvoir prétendre à un dispositif de droit commun comme le Contrat d’engagement jeunes maintenant. En France, les jeunes sont majeurs d’un point de vue civil à 18 ans mais par contre d’un point de vue social, il faut attendre 25 ans pour être accompagné. C’est assez dommage. Au départ nous avions proposé à l’État d’expérimenter un RSA ouvert aux moins de 25 ans, mais il n’a pas souhaité répondre par la positive à notre demande. Donc nous avons créé notre propre dispositif avec des associations, des acteurs du territoire, et également des jeunes qui allaient être concernés et potentiellement éligibles à ce revenu.
- Cette tranche d’âge des 18-24 ans fait partie des personnes les plus touchées par la pauvreté en France. Pour vous, Métropole de Lyon, il était donc important de ne pas les laisser au bord de la route ?
- Effectivement, les jeunes sont beaucoup plus touchés par la pauvreté que les autres catégories de la population. Au niveau de la métropole de Lyon, mais je suppose aussi sur tous les territoires, nous avons 22,6% des jeunes qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté, donc effectivement cela nous a paru nécessaire de prendre nos responsabilités, et du coup d’agir et de créer ce dispositif. Et puis, encore une fois, les jeunes que nous visons avec ce dispositif, n’avaient droit à rien sans ce Revenu de Solidarité Jeunes. Ils n’avaient aucun accompagnement que ce soit financier ou pour aller vers un emploi ou une formation.
- Comment fonctionne ce RSJ ?
- Nous agissons sur trois volets. Le premier est une allocation de 300 ou 400€ mensuels, selon que l’on ait un revenu d’activité, qui doit être inférieur à 400 €, ou non. Du coup, de fait, cela encourage quand même à avoir une activité, même si celle-ci ne suffit pour vivre. Le deuxième volet porte sur un accompagnement continu qui va être réalisé par des associations qui accueillent des jeunes et les accompagnent à la fois pour créer leur dossier de RSJ, puis très régulièrement, pour au final les orienter sur une formation ou vers un emploi. Le troisième volet, ce sont des actions spécifiques qui vont être réalisées par d’autres associations qui vont pouvoir être mobilisées pour lever des freins à l’emploi. Cela peut par exemple porter sur l’accompagnement pour trouver un logement, l’accompagnement dans la santé, ou encore pour des problématiques liés à la garde des enfants.
- Ce dispositif existe donc depuis un peu plus d’un an. Quel bilan en tirez-vous pour le moment ?
- Nous avons fait un premier bilan au mois de mai. Les chiffres étaient déjà satisfaisants puisque nous avions sur an, plus de 1000 jeunes qui avaient accompagnés par le RSJ, et 90% d’entre eux nous ont dit que cela avait vraiment changé leur vie et avait pu les aider de différentes manières. Au niveau des chiffres que l’on avait au mois de mai, sur les 335 jeunes qui étaient sortis du RSJ sur l’année précédente, 42% ont retrouvé le chemin de l’emploi ou d’une formation, et 17% ont accédé à des dispositifs de droit commun qui existaient déjà, tels que le Contrat d’engagement jeunes, ou d’autres aides sociales. Et puis nous avons noté que souvent, les jeunes ne restent pas longtemps au RSJ : 54% de ceux qui ont été accompagnés ont eu moins de 3 mois de versement. Ils n’ont pas eu besoin de plus pour rebondir.
- Finalement, ce dispositif est un coup de pouce salutaire qui aide également ces jeunes à reprendre confiance en eux ?
- Oui, tout à fait. L’idée ce n’est pas que les jeunes restent au RSJ, de toutes façons personne n’est intéressé pour vivre avec 300 ou 400 euros par mois. L’idée est que cela leur fasse un filet de sécurité parce qu’à un moment donné dans leur vie ils ont eu un accident de parcours. Nous ne voulons pas attendre leurs 25 ans pour accompagner ces jeunes, et pouvoir leur permettre de repartir que ce soit directement sur un emploi, une formation ou sur une autre aide à laquelle ils n’étaient pas éligibles au départ. Parfois, par exemple, nous avons des jeunes qui étaient à la rue, et donc on ne peut pas imaginer qu’ils commencent une formation tout de suite, c’est compliqué. L’avantage du RSJ c’est que cela peut laisser jusqu’à 6 mois de sas pour se poser un peu et réfléchir à son avenir. Évidemment, il faut que le jeune soit volontaire et ait quand même l’objectif de s’engager dans un parcours d’insertion.
- Avant de mettre ce dispositif en place, vous avez souhaité dialoguer avec ces jeunes pour comprendre ce qu’ils attendaient. Une étape que vous jugez indispensable ?
- Tout à fait. À la Métropole de Lyon, nous avons vraiment la volonté d’accorder de l’importance à la parole des personnes concernées par les dispositifs que nous mettons en place. Nous avons ainsi un groupe qui s’appelle le GEPI, le Groupe d’Évaluation des Politiques d’Inclusion. L’avantage c’est que nous savons ainsi tout de suite si on fait quelque chose qui est complètement à côté de la plaque. L’idée c’est de ne pas faire uniquement pour eux, mais avec eux.
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- Le RSJ est un dispositif « filet de sécurité » qui va permettre à des personnes qui jusqu’à maintenant n’avaient pas droit à des accompagnements, parce qu’elles étaient trop jeunes pour le RSA, ou trop éloignées des codes des entreprises, de l’emploi et de la formation pour pouvoir prétendre à un dispositif de droit commun comme le Contrat d’engagement jeunes maintenant. En France, les jeunes sont majeurs d’un point de vue civil à 18 ans mais par contre d’un point de vue social, il faut attendre 25 ans pour être accompagné. C’est assez dommage. Au départ nous avions proposé à l’État d’expérimenter un RSA ouvert aux moins de 25 ans, mais il n’a pas souhaité répondre par la positive à notre demande. Donc nous avons créé notre propre dispositif avec des associations, des acteurs du territoire, et également des jeunes qui allaient être concernés et potentiellement éligibles à ce revenu.
- Cette tranche d’âge des 18-24 ans fait partie des personnes les plus touchées par la pauvreté en France. Pour vous, Métropole de Lyon, il était donc important de ne pas les laisser au bord de la route ?
- Effectivement, les jeunes sont beaucoup plus touchés par la pauvreté que les autres catégories de la population. Au niveau de la métropole de Lyon, mais je suppose aussi sur tous les territoires, nous avons 22,6% des jeunes qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté, donc effectivement cela nous a paru nécessaire de prendre nos responsabilités, et du coup d’agir et de créer ce dispositif. Et puis, encore une fois, les jeunes que nous visons avec ce dispositif, n’avaient droit à rien sans ce Revenu de Solidarité Jeunes. Ils n’avaient aucun accompagnement que ce soit financier ou pour aller vers un emploi ou une formation.
- Comment fonctionne ce RSJ ?
- Nous agissons sur trois volets. Le premier est une allocation de 300 ou 400€ mensuels, selon que l’on ait un revenu d’activité, qui doit être inférieur à 400 €, ou non. Du coup, de fait, cela encourage quand même à avoir une activité, même si celle-ci ne suffit pour vivre. Le deuxième volet porte sur un accompagnement continu qui va être réalisé par des associations qui accueillent des jeunes et les accompagnent à la fois pour créer leur dossier de RSJ, puis très régulièrement, pour au final les orienter sur une formation ou vers un emploi. Le troisième volet, ce sont des actions spécifiques qui vont être réalisées par d’autres associations qui vont pouvoir être mobilisées pour lever des freins à l’emploi. Cela peut par exemple porter sur l’accompagnement pour trouver un logement, l’accompagnement dans la santé, ou encore pour des problématiques liés à la garde des enfants.
- Ce dispositif existe donc depuis un peu plus d’un an. Quel bilan en tirez-vous pour le moment ?
- Nous avons fait un premier bilan au mois de mai. Les chiffres étaient déjà satisfaisants puisque nous avions sur an, plus de 1000 jeunes qui avaient accompagnés par le RSJ, et 90% d’entre eux nous ont dit que cela avait vraiment changé leur vie et avait pu les aider de différentes manières. Au niveau des chiffres que l’on avait au mois de mai, sur les 335 jeunes qui étaient sortis du RSJ sur l’année précédente, 42% ont retrouvé le chemin de l’emploi ou d’une formation, et 17% ont accédé à des dispositifs de droit commun qui existaient déjà, tels que le Contrat d’engagement jeunes, ou d’autres aides sociales. Et puis nous avons noté que souvent, les jeunes ne restent pas longtemps au RSJ : 54% de ceux qui ont été accompagnés ont eu moins de 3 mois de versement. Ils n’ont pas eu besoin de plus pour rebondir.
- Finalement, ce dispositif est un coup de pouce salutaire qui aide également ces jeunes à reprendre confiance en eux ?
- Oui, tout à fait. L’idée ce n’est pas que les jeunes restent au RSJ, de toutes façons personne n’est intéressé pour vivre avec 300 ou 400 euros par mois. L’idée est que cela leur fasse un filet de sécurité parce qu’à un moment donné dans leur vie ils ont eu un accident de parcours. Nous ne voulons pas attendre leurs 25 ans pour accompagner ces jeunes, et pouvoir leur permettre de repartir que ce soit directement sur un emploi, une formation ou sur une autre aide à laquelle ils n’étaient pas éligibles au départ. Parfois, par exemple, nous avons des jeunes qui étaient à la rue, et donc on ne peut pas imaginer qu’ils commencent une formation tout de suite, c’est compliqué. L’avantage du RSJ c’est que cela peut laisser jusqu’à 6 mois de sas pour se poser un peu et réfléchir à son avenir. Évidemment, il faut que le jeune soit volontaire et ait quand même l’objectif de s’engager dans un parcours d’insertion.
- Avant de mettre ce dispositif en place, vous avez souhaité dialoguer avec ces jeunes pour comprendre ce qu’ils attendaient. Une étape que vous jugez indispensable ?
- Tout à fait. À la Métropole de Lyon, nous avons vraiment la volonté d’accorder de l’importance à la parole des personnes concernées par les dispositifs que nous mettons en place. Nous avons ainsi un groupe qui s’appelle le GEPI, le Groupe d’Évaluation des Politiques d’Inclusion. L’avantage c’est que nous savons ainsi tout de suite si on fait quelque chose qui est complètement à côté de la plaque. L’idée c’est de ne pas faire uniquement pour eux, mais avec eux.
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