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Corse : peut-on vraiment parler de reconfinement ?


Livia Santana le Dimanche 8 Novembre 2020 à 10:01

Embouteillages à perte de vue, enfants à l'école, services publics ouverts...
Le terme confinement est-il réellement adapté à ce nouveau "style de vie" ?



Durant la journée du 28 octobre dernier, à l'approche de l'allocution du Président Emmanuel Macron,  tout le monde se remémorait le confinement du printemps dernier.
Être reconfiné ? Personne n'était prêt. Pourtant, tout le monde savait que c'était un passage inévitable pour lutter contre la propagation incontrôlée de la Covid-19.

"Ce confinement sera différent du précédent", déclarait Emmanuel Macron. La sentence tombée, on était loin d'imaginer que l'acte deux aurait été si différent du premier confinement.  Et une semaine après sa mise en place, les propos présidentiels semblent véritablement prendre tout leur sens.

En voyant les rues de Bastia ce samedi 7 novembre, le mot confinement n'est pas vraiment celui qui nous vient à l'esprit. Des dizaines d’enfants  jouent sur la place Saint Nicolas pendant que leurs parents discutent, de nombreuses personnes âgées, agglutinées sur les bancs, profitent du soleil, d'autres se promènent en petit groupe. 
Ce jour dans les rues de Bastia les seuls absents sont les jeunes : il semblerait qu’ils soient les seuls à vraiment respecter ce reconfinement, soient les 13 à 30 ans,  souvent accusés de répandre la contagion à cause de leur comportement désinvolte.

 

Beaucoup de monde sur la place Saint Nicolas ce 7 novembre
Beaucoup de monde sur la place Saint Nicolas ce 7 novembre
Mais où sont passées les forces de l'ordre ?
Durant cette première semaine on comptait 3500 contrôles d'attestations pour 76 verbalisations en Haute-Corse.  Des chiffres bien moins importants que durant le premier confinement  (30.745 contrôles durant les quinze premiers jours).
Mais le préfet de la Haute-Corse met en garde "Les contrôles sont progressifs et s'intensifieront ce week-end".


Des situations ubuesques 
Nombreux sont ceux et celles qui dénoncent des mesures incohérentes : "Quand on voit tous ces gosses devant les établissements scolaires aux heures de pointe on a du mal à comprendre pourquoi nos commerces doivent rester fermés" lance une commerçante du boulevard Paoli qui ce samedi, devant sa boutique, attend une cliente pour lui livrer sa commande. "Pour survivre on a presque tous mis en place un service de clic and collect, mais cela n'est pas évident malgré la solidarité des Bastiais". 

Les enfants sont à l'école, les parents forcés de les y accompagner, les services publics ouverts, la vente à emporter ou le drive donnent lieu à de la circulation dans les rues, les queues aux caisses de supermarchés, les embouteillages à la sortie de la ville : finalement qui reste à la maison ? 
"Personne - répond Marguerite, une Bastiaise qui nous raconte avoir souvent oublié son masque, ou son attestation en sortant de chez elle, "ça ne m'était jamais arrivé pendant le premier confinement", s'étonne la jeune femme "de fait, durant la semaine tout semblait presque normal. "



 

8 heures du matin à Bastia devant un établissement scolaire
8 heures du matin à Bastia devant un établissement scolaire

Des hôpitaux proches de la saturation 

Si ce confinement est moins strict que le premier, le virus, lui, n'est pas confiné. Chaque jour le bilan de l'ARS de Corse nous renvoie à cette triste réalité : le coronavirus est bien là et il a déjà enterré une centaine de personnes sur notre île.
Alors ce "confinement" porte-t-il bien son nom ?
Et surtout, est-il sera suffisant ?