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Corse-du-Sud : De l’utilité d’un Département à sa remise en question…


José Fanchi le Lundi 23 Juin 2014 à 18:47

La séance ordinaire du Conseil Général de la Corse du Sud qui s’est tenue lundi matin au Palais Lantivy devait être entièrement consacrée au compte administratif. Un volumineux dossier comme chacun sait, mais Jean-Jacques Panunzi, dans son allocution d’ouverture, a fait allusion à d’autres dossiers comme le rôle important du Département auprès des habitants et la réforme qui se pointe, avant de revenir sur la perquisition à la suite des élections municipales



Corse-du-Sud : De l’utilité d’un Département à sa remise en question…

Ce n’est pas la première fois que le président du conseil général de la Corse-du-Sud revient sur le dossier récurrent de la réforme et certainement pas la dernière.  Une façon comme une autre de marquer son attachement à l’institution et surtout à ses différents services et aux personnels dont il a longuement salué la qualité, l’efficacité et le dévouement : « Ils font preuve d’un grand dévouement au quotidien. Je sais le climat de trouble qui entoure depuis quelques mois nos personnels, depuis que le Gouvernement - après quelques valses-hésitations - a fini par annoncer la suppression du Département pour 2020. J’entends la désinvolture avec laquelle on les traite ; lorsque par exemple, dans un récent hommage aux fonctionnaires, le Premier Ministre n’a pas un seul mot pour les centaines de milliers d’agents des départements alors même qu’ils incarnent le visage du service public. Je veux, Monsieur le Directeur Général des Services, que vous assuriez l’ensemble de nos agents, chefs de services et directeurs, de ma confiance et de mon soutien, mais aussi de ma détermination à défendre notre institution et à poursuivre l’action du conseil général en faveur des intérêts de notre territoire et de ses habitants. »

Faire croire qu’on améliorera l’action publique…
Jean-Jacques Panunzi a insisté lourdement sur ce qu’il considère comme un « injuste procès » dont les agents sont les victimes. Il leur a adressé un message dans lequel il les encourage à poursuivre avec plus d’ardeur et de conviction encore le travail qu’ils effectuent chaque jour au service de nos populations : « Le département est utile, il est une instance fondamentale qui sert d’amortisseur social et économique à la crise. Aujourd’hui, cet édifice est de nouveau remis en question. Le voici promis maintenant, après avoir subi un premier charcutage, à la dévitalisation via un transfert progressif de ses compétences puis à la disparition pure et simple. Le chemin est encore long d’ici à 2020. Les départements ne peuvent pas être vidés de sens aussi vite que d’aucuns le voudraient. Les étapes seront nombreuses. Ce qui est sûr, c’est que faire croire que l’on améliorera l’action publique et qu’on réduira les déficits de l’Etat par évaporation ou la suppression du département, est une mystification… »

Jean-Jacques Panunzi a néanmoins souligné qu’il n’était absolument pas contre les réformes mais, dit-il : « Je souhaite qu’elles aillent dans le sens du progrès, d’une amélioration du quotidien et pourvu qu’elles se fassent dans la concertation, pas à marche forcée ! »

Vous avez dit Perquisition…
Le président du conseil général est revenu ensuite sur ce qui s’est passé il y a quelques jours au siège du département, à savoir la visite d’enquêteurs dans le cadre de la plainte déposée par l’ancien maire d’Ajaccio, Simon Renucci. Jean-Jacques Panunzi a simplement déclaré : « Une procédure est en cours. Je ne la commenterai pas, même si c’est avec sérénité que j’en attends les conclusions. Ce que je peux dire en revanche, c’est qu’en tant que président du conseil général, je n’accepte pas que le travail, mais aussi la probité de nos agents dans lesquels j’ai toute confiance, soit mises en doute. Je me réserve dans cette affaire la possibilité d’engager des poursuites à l’encontre de celles et ceux qui porteraient contre nos agents ou notre collectivité, des allégations ou des propos diffamatoires. »

Un compte marqué par la crise
Jean-Jacques Panunzi a évoqué, aussi, l’arrivée au sein du département des deux conseillères générales, à savoir Aghitella Pietri-Mistre et Marie-Thérèse Baranovski et leur a de nouveau souhaité la bienvenue : « C’est avec un réel plaisir que nous vous accueillons parmi nous. Je sais que vous vous êtes toutes deux attelées sans attendre aux dossiers et que vous vous impliquez pleinement dans les politiques de notre collectivité. »

Retour ensuite à l’examen du compte administratif dont le moins que l’on puisse dire est qu’il constitue le reflet d’une année budgétaire marquée lourdement par un contexte de crise économique et financier persistant et par une raréfaction des ressources du département comme l’a souligné le président Panunzi : « Pour autant, il affiche l’attitude offensive qui a été celle de notre Assemblée l’an dernier. Nous avons tout mis en œuvre pour lutter contre l’érosion et l’autofinancement de notre collectivité, pour contenir les dépenses de fonctionnement afin de soutenir l’investissement. Le volume de nos dépenses d’investissement qui, avec 58 millions d’euros, hors remboursement du capital, a représenté un gros effort. Bien qu’en légère baisse, ce niveau reste élevé. Il contribue à faire du département, dans un climat difficile, un acteur majeur en termes de soutien à l’économie locale et à l’emploi. »

Il faut rappeler en effet que plus de 32 millions d’euros ont été investis dans la modernisation et la sécurisation des routes, mais aussi plus de 12 millions d’euros ont été apportés aux communes et aux structures intercommunales et 5,5 millions au secteur de l’AEP. Les recettes de fonctionnement n’ont quasiment pas progressé, diminuant même de 0,45% par rapport à l’année 2012.


Une situation saine
Jean-Jacques Panunzi a rappelé qu’il a fallu composer avec les droits de mutation en baisse ; 20,2 millions contre 25 en 2012 : « Ce sont près de 5 millions d’euros de moins et à cela, s’ajoute le reversement de 1,6 million de DMTO au titre de la péréquation horizontale. Les perspectives financières étant plus que jamais caractérisées par une absence de visibilité sur les recettes, il importe de veiller à un autofinancement qui nous tienne toujours éloigné le plus longtemps possible de la zone rouge où sont déjà arrivés plusieurs départements français… »

Il a rappelé que si le CG 2A a pu contenir ses dépenses de moyens généraux, la solidarité et l’aide sociale demeuraient globalement marquées par un mouvement haussier, en particulier celles liées à l’insertion : « Au final, nos grands équilibres sont cependant encore bien préservés et notre situation reste saine. »

J. F.


Conflit de la Poste à Ajaccio : Jean-Jacques Panunzi saisit le Préfet et en appelle à la reprise de l'activité

Alors que la grève au centre de distribution postal d'Ajaccio est entrée dans son deuxième mois, le Président du Conseil général de Corse-du-Sud saisit le Préfet de région. Inquiet face à cette situation, Jean-Jacques Panunzi demande, dans un courrier, à ce que les mesures qui s'imposent soient prises en vue de la reprise immédiate de l'activité.


"Ce conflit social risque d'avoir des conséquences dramatiques pour notre économie. Déjà fragilisés dans le contexte de crise actuel, nos entreprises et nos artisans se trouvent dans une situation financière extrêmement tendue en raison de la non-distribution du courrier. Certains socio-professionnels ne recevant plus le règlement de leurs factures ne pourront bientôt plus payer  les salaires de leurs employés et leurs cotisations patronales. 

Il est également à craindre que cette grève, qui touche aussi les particuliers, suscite de la colère et des troubles sociaux. Il y a donc urgence pour trouver un aboutissement à ce conflit qui n'aurait jamais dû être aussi long. 

J'en appelle à la responsabilité de chacun, salariés grévistes, direction de l'entreprise, mais aussi à celle de l'actionnaire majoritaire, l'Etat, et à travers lui à son représentant dans l'île, pour que le service public postal dans notre département soit rétabli au plus tôt. 

Au moment où le gouvernement demande aux entreprises, avec le Pacte de responsabilité, d'être responsables et de s'engager pour l'emploi, il serait naturel que l'Etat donne lui aussi l'exemple, au travers de ses propres sociétés, en s'assurant de leur capacité à mener les missions qui leur sont dévolues."