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Biguglia : et si, comme à "Install'toit", les objets de seconde main devenaient des cadeaux de Noël ?


Livia Santana le Dimanche 19 Décembre 2021 à 15:47

La recyclerie Install'toit située à Biguglia récupère gratuitement les objets dont les particuliers ne se servent plus pour les revendre à moindre coûts et leur donner une seconde vie. Cette boutique solidaire emploie une vingtaine de salariés en insertion. Alors à l'approche de Noël, fête synonyme de consommation, et si on achetait un cadeau de seconde main, bon pour la planète ?



Nicole fait partie des fées qui redonnent une vie aux jouets
Nicole fait partie des fées qui redonnent une vie aux jouets

« Il faut prendre l’entrée du bowling et nous sommes juste à côté de Rico, le parc pour enfant à Biguglia », explique une dame au téléphone. Pour trouver Install’toit, une recyclerie solidaire aux 1 000 trésors, il faut s’armer de patience, mais le jeu en vaut la chandelle. Arrivé dans le hangar de 500 mètres carrés, c’est la caverne d’Alibaba. Vieilles lampes, vaisselle des années 70, miroirs anciens, fauteuils, canapé, linge de maison… ici les amoureux de seconde main y trouvent forcément leur compte. 
 
Si l’association est connue dans la région bastiaise par son antériorité puisqu’elle a été créée dans les années 2000, elle était à son ouverture et pendant longtemps réservée aux personnes avec peu de moyens. Cela fait seulement deux ans que ce lieu a été ouvert à tout le monde pour « plus de mixité sociale ». « Nous sommes devenus une recyclerie solidaire, ici on vend les objets à un tiers du prix du marché voire un quart, selon l’état cela peut-être moins », explique Dominique Thiers, coordinatrice chez Isatis, l’association qui gère Install’toit. L’électro-ménager et les objets de première nécessité restent toujours réservés aux plus démunis.
 
De l’emploi social et solidaire
 
Ici, une vingtaine d’employés en réinsertion professionnelle, récupèrent les dons des particuliers pour les nettoyer, les étiqueter, les réparer, si nécessaire, et les vendre. Une équipe d’hommes vient même récupérer en fourgon les meubles encombrants et la literie dans la région. « On nous appelle lorsque quelqu’un vient de décéder, qu’il faut vider un appartement ou tout simplement lorsque des personnes veulent se débarrasser d’anciens meubles », poursuit Dominique Thiers. Chaque jour, Install’toit reçoit 30 à 60 visiteurs dans sa boutique, « environ 9 000 par an », précise la coordinatrice chez Isatis qui peut compter sur Christian Mari pour encadrer les vendeurs et les ateliers de réparation. 
 
Lors de la période des fêtes, ce sont les jouets qui sont pris d’assaut. Pour contenter la demande, Nicole, Maryline, Céline et Isabelle s’activent dans l’étage supérieur du hangar, dans ce qu’on appelle « l’atelier des fées ». Coiffer les poupées, les habiller, compter les pions dans les jeux de société, emballer les coffrets…elles ont tout de vraies magiciennes !
« Ici nous faisons des compositions avec un poupon, sa poussette, son biberon. On fait en sorte que ça donne envie aux gens », lance Nicole Memon en terminant d’empaqueter un château de princesse qui sera vendu un peu moins d’une dizaine d’euros. L’employée est arrivée est arrivée chez Install’toit en janvier 2021 après une longue période de chômage. « Ça a été l’occasion de me remettre sur le chemin du travail, en plus le milieu associatif me plaît. Ici je me sens bien et j’ai déjà des projets pour la suite », confie Nicole Memon.
Chaque année, l’association emploie une vingtaine de personnes pour des contrats de 4 mois renouvelables jusqu’à deux ans. Lors de leur passage chez Isatis, ils peuvent bénéficier de formations financées mais aussi d’une conseillère en insertion. « Nous enregistrons environ 30% de sorties positives, de personnes qui ont trouvé un travail ou une formation après être passé chez nous », précise Dominique Thiers. 
 
Moins consommer 
 
Avec les confinements successifs, la mode du Do it yourself (DIY) ou faites-le vous-même, s’est rapidement installée. Chiner des objets anciens pour les intégrer dans des espaces modernes, ou les customiser est aussi devenu très tendance. Au-delà de la mode, acheter de seconde main permet de faire un geste pour la planète et de réduire sa consommation. « Au lieu de mettre à la poubelle et de créer de nouveaux déchets, c’est toujours mieux de donner une seconde vie aux objets », continue Dominique Thiers. 
 
Alors, et si à Noël on achetait un cadeau responsable et solidaire ?