Bastia devient "Ville ambassadrice du don d'organes"

" Bastia veut s'engager pour améliorer et augmenter le don d'organes". Pierre Savelli et la mairie de Bastia ont adhéré au collectif Greffes+ pour faire de la commune une "Ville ambassadrice du don d'organes". Ce lundi 17 juin, la municipalité et l'association étaient aux côtés du Centre Hospitalier de Bastia, représenté par son directeur, Christophe Arnould et par la Coordination Hospitalière des prélèvements d'Organes et de Tissus, afin de signer la Charte de la "Ville ambassadrice du don d'organes".


L'action a été lancée le 1ᵉʳ janvier 2023. Plus de 200 villes ont adhéré à ce label. Le but de cette opération est "de sensibiliser au maximum la population avec la pose de panneaux routiers pour inciter à la réflexion, mais surtout (re)lancer les discussions", souligne l'adjointe à la mairie déléguée à la Santé, Laura Orsini-Sauli. D'autres actions en partenariat avec l'hôpital vont être organisées pour rassembler les Bastiais autour du ruban vert. Notamment à l'occasion de la Journée mondiale du don d'organes, le 22 juin. 

Anne-Charlotte Santelli, membre de l'association Grégory Lemarchal et du collectif Greffes+, est très engagée dans cette sensibilisation au don. Faire de Bastia une Ville ambassadrice du don d'organes est son idée. Etpour cause, il y a 12 ans, cette Bastiaise atteinte de mucoviscidose a été greffée des poumons. "La fonction de la Ville ambassadrice est d'amener du dialogue dans les familles, car on parle de la vie et pas de la mort", souligne Anne-Charlotte Santelli. En effet, peu de discussions intrafamiliales sur le don sont amorcées.


Lors d'un décès, la loi sur la bioéthique exige que l'équipe médicale doive consulter la famille sur la volonté du défunt, de donner ou non, ses organes et tissus, lorsque c'est possible. Plus de 80% de la population française et corse est favorable. La moitié des personnes ne l'ont jamais mentionné à leurs proches. Et dans le doute, lors d'un décès tragique, l'entourage s'oppose à un prélèvement dans un tiers des cas. Anne-Charlotte Santelli, rappelle l'importance d'étendre cette cause au grand public, car "une personne peut sauver sept vies". 

"L'hôpital est un lieu où l'on soigne des maladies, mais il peut aussi donner de l'espérance" souligne le directeur du Centre Hospitalier de Bastia, Christophe Arnould. L'institution soutient pleinement cette "initiative exemplaire qui a le mérite de toucher la population tous les jours". 
Le service de la Coordination Hospitalière des Prélèvements d'Organes et de Tissus, dispose d'une équipe mobilisée qui collabore avec un grand réseau pour sauver des vies. Leur mission commune consiste à recenser les donneurs et d'assurer l'intégralité de la prise en charge du donneur potentiel. Mais aussi de sécuriser l'activité et le respect du protocole de prélèvement ainsi que la formation du personnel. 
En 2023, sept donneurs potentiels ont été recensés sur le territoire insulaire. Cinq prélèvements ont été réalisés et 21 personnes ont été greffées. 
Au 1ᵉʳ janvier 2024, 17 patients attendent une greffe sur l'île de Beauté, selon l'Agence de Biomédecine.