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À Ghisonaccia, l’inclusion fait un bond en avant


M-A.-I le Lundi 23 Juin 2025 à 10:38

Mercredi dernier à Ghisonaccia, la section basket fauteuil du BBG a fait ses premiers pas sur la scène sportive insulaire. Une manifestation qui a permis de mettre en lumière la pratique mais aussi de relever l’investissement de bénévoles face à l’enjeu de l’inclusion.



Les bénévoles du BBG et les acteurs autour d'une mêmepassion, celle du partage
Les bénévoles du BBG et les acteurs autour d'une mêmepassion, celle du partage
Plus de deux cents de personnes ont répondu présentes pour cette demi-journée placée sous le sceau de l’engagement et du partage. Pourtant le pari aurait pu paraître fou. En effet, passée l’émulation autour des jeux paralympiques, il était permis de croire qu’il aurait fallu attendre 4 ans avant d’entendre à nouveau parler du handisport.
En Plaine orientale, une équipe de bénévole ne l’a pas entendu de la même oreille. Initié par le BBG et Corsica Sensi Handicap, ce sont Céline Pellegrini, Sébastien Mesnil et Mickaël Ingrand qui ont permis à ce projet de basket fauteuil d’émerger. « L’objectif est de pouvoir constituer une équipe dès le mois de septembre, espère Céline. Cela fait 2 mois qu'on travaille pour la création de cette section, ajoute-t-elle. Nous voulions faire découvrir le basket fauteuil et partager l’esprit sportif de la discipline. Nous voulions aussi montrer qu’il est possible d’être en situation de handicap et de faire du sport. Nous voulons humblement apporter un plus pour donner une chance aux gens en situation de handicap de faire du sport », assure-t-elle.

Anne-Sophie Rubier
Anne-Sophie Rubier
La future squadra nustrale ?

Si les bénévoles ont réussi à compter sur la présence d’une joueuse de l’équipe de France basket fauteuil, c’est grâce au potentiel de ce club en devenir. En effet, Sébastien Mesnil, coach de ce qui pourrait devenir la future squadra nustrale, est aussi le Manager de l'équipe de France féminine basket fauteuil. Ainsi Anne-Sophie Rubler s’est prêtée au jeu sur le parquet Ghisonacciais. Joueuse nationale et licenciée à Marseille, la jeune femme aux yeux noisettes pétille de vie. Victime d’un accident de la route en 2013, celle qui fit de la boxe avant de devenir paraplégique affiche une joie de vivre communicative. Venue spécialement pour l'opération, « je trouve super de chercher à développer le basket fauteuil sur l'île, se réjouit la trentenaire. Toutes les actions destinées à développer notre sport, à le médiatiser et donc à le rendre plus visible sont à encourager. Il faudrait d’autres actions comme celle-ci, tant pour trouver de potentiels de joueurs, que pour développer le handisport. Mais surtout pour changer l'image sur le handicap. » Admirative devant l’engagement des bénévoles du BBG, Anne-Sophie espère que « d’autres sections suivront l’exemple ». Et ainsi, offrir la possibilité à tous de faire du sport. Le vénacais Didier Lamy l’envisage d’ailleurs.

Céline et Sébastien ont joué le jeu
Céline et Sébastien ont joué le jeu
Faire entendre la voix de l'inclusion

Amputé d’une jambe après un accident de la route, le néo-quinquagénaire a pris part aux festivités « après avoir vu l’affiche à Aleria ». J'apprécie lorsque des animations pour le handicap sont organisées. Cela permet de rompre avec l’isolement. On n'est pas tout seul sur l'île ! » rappelle-t-il avec force. Mais le but de Didier visait aussi à « se mettre un peu à faire du sport. »


Mais il ne faut pas croire que l’exclusive du basket fauteuil est réservée aux personnes à mobilité réduite. S’adressant aussi aux valides, tout le monde peut s’adonner à la pratique.
Michel’Andria 17 ans, licencié au BBG, a ainsi testé et son regard a forcément changé. « Ça change du basket que je pratique depuis 3 ans au club. C'est vachement plus dur selon moi. Il développe : On n’a pas l’usage de nos jambes et c’est perturbant. »
Il faut préciser que les règles restent les mêmes et que la hauteur des paniers est identique. Une indication qui explique que Michel’Andria ait perçu l’opportunité de la journée comme un moyen « d’apprendre techniquement un autre sport ».
Si les communes de Ghisonaccia et Aléria, l’ARS, France Travail et l’APF apportent déjà leur concours à l’action, les autres acteurs économiques et politiques, voire les administrations insulaires resteront-ils sourds-muets aux besoins de tous les clubs investis dans l’inclusion ?  

Michel'Andria (à droite) en pleine action
Michel'Andria (à droite) en pleine action