Clandestinité, marginalité, opposition, gouvernance. La mouvance nationaliste corse est passée par bien des étapes avant d’être reine sur l’échiquier politique insulaire. Avec près de 70 % des votes en leur faveur lors de ces élections territoriales 2021, les Nationalistes, qu’ils soient autonomistes ou indépendantistes, mesurent, aujourd’hui, l'effet de la véritable lame de fond qui a ébranlé, il y a six ans, les bases multi-générationnelles du système politique corse.
Exit le Parti Socialiste, Les Républicains, le Parti Communiste, le Rassemblement National et le parti présidentiel En Marche... Les partis traditionnels français semblent désarmés face à l’ogre nationaliste en ordre de marche continue qui progresse inexorablement depuis sa première grande victoire en 2014 avec la prise de la mairie de Bastia par Gilles Simeoni. Face à une majorité d’élus à l’Assemblée de Corse représentant les quatre partis nationalistes de l'île, ne subsiste qu'une seule coalition de droite, qui n'émane d'aucun parti véritablement, mais tente de rassembler autour de Laurent Marcangeli ce qu'il reste de la famille libérale insulaire. Dans ce nouveau paysage politique, confirmé par les urnes, le nationalisme, longtemps simple point de repère, est devenu le centre omnipotent du système.
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L’autonomisme, centre du système politique corse
« On peut probablement dire qu’aujourd’hui l’autonomisme est le centre du système politique corse » analyse André Fazi, politologue et maître de conférences en science politique à l'Université de Corse, à la sortie de ce deuxième tour électoral. Les Indépendantistes compteront 7 élus. Six pour Core In Fronte et Josepha Giacometti-Pinedda pour Corsica Libera. En totalisant 39 des 63 élus de l’Assemblée de Corse, les Autonomistes, menés par Gilles Simeoni et Jean-Christophe Angelini, représentent le courant majoritaire de cette nouvelle mandature. Un courant qui pourrait dépasser les clivages politiques et rassembler l’ensemble des partis insulaires à plus long terme. Pour André Fazi « à l’avenir, les forces non nationalistes pourraient se rallier à la revendication d’une autonomie législative », lui donnant le statut de nouveau point de convergence de l’ensemble des forces politiques corses.
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Seule certitude aujourd’hui, les nationalistes réalisent un nouveau maximum historique avec « un score qu’on ne retrouve nulle part ailleurs en Europe, même au Pays Basque », affirme André Fazi.
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Création d’un nouvel écosystème politique ?
Au fil des élections et des victoires, avec surtout l'exercice des responsabilités, l’idéologie de chaque parti nationaliste affine sa propre identité politique. L'un glisse vers l'Extrême gauche, l'autre se libéralise, d'autres campent au centre, un peu plus à gauche ou à droite. L'idéologie évolue et creuse parfois entre partenaires de profondes divergences de fond. Peut-on parler de la création d’un nouvel écosystème politique corse avec le nationalisme comme seul point de repère d'orientations politiques diverses ?
« Pas encore » répond André Fazi. « Depuis les années 1960, il y a eu des Autonomistes qui avaient des orientations plutôt marxistes, et d’autres plus modérées, centristes comme le sont aujourd’hui Gilles Simeoni et Jean-Christophe Angelini. Les idées de gauche à l’Assemblée de Corse existeront toujours, mais seront portées par les indépendantistes de Core in Fronte » estime le politologue.
Lire aussi, Paul-Félix Benedetti : "Nous sommes là pour que la Corse bouge".
« Pas encore » répond André Fazi. « Depuis les années 1960, il y a eu des Autonomistes qui avaient des orientations plutôt marxistes, et d’autres plus modérées, centristes comme le sont aujourd’hui Gilles Simeoni et Jean-Christophe Angelini. Les idées de gauche à l’Assemblée de Corse existeront toujours, mais seront portées par les indépendantistes de Core in Fronte » estime le politologue.
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Une perte de pluralité au sein de l’hémicycle
Répartition en pourcentage des sièges de la nouvelle assemblée de Corse. Source : CNI
Ceci dit, l'absence marquée de partis autres que nationalistes, hormis la famille libérale, on assiste à une perte de pluralité idéologique et politique à l'Assemblée de Corse. « C’est un enjeu très important pour le fonctionnement démocratique de la société de retrouver d’autres formes de pluralité politique » ajoute André Fazi. Si cette perte de pluralité pourrait représenter un risque pour le fonctionnement démocratique de l’institution, c’est bien la démocratie qui a réparti les pouvoirs de cette nouvelle mandature. Avec un taux de participation de 58, 91 % au second tour, contre 52,63 % en 2017, les Corses ont voté.
Peut-on parler pour autant, comme l'ont déclaré certains politiques, d'un vote massif ? Avec ferveur ?
Pas pour André Fazi : « avec moins de 60 % de participation je pense que ferveur électorale n’est pas le bon terme ». Il rappelle, à juste titre, que la participation a reculé de 10 points par rapport à 2015. Si la Corse a été championne de France du taux de participation lors des ces élections régionales, départementales et territoriales, il est néanmoins important de relever qu’ici aussi pour le politologue, « l’attrait pour la politique est en baisse ».
Lire aussi : la composition de la nouvelle assemblée de Corse
Les urnes ont parlé. C'est, donc, une nouvelle assemblée de Corse, en partie renouvelée, qui réélira, jeudi, Gilles Simeoni, à la présidence du Conseil exécutif. Un conseil qui, lui, devrait subir un profond remaniement. Tout comme la présidence de l’assemblée qui devrait être occupée par une femme. Place, donc, maintenant, au troisième tour.
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