Après avoir écouté attentivement, et suivi de près les divers échanges entre les instances dirigeantes de la Communauté de communes de la Vallée du Golo et les communes "dissidentes" de la vallée de la Casaluna (Aiti,Carticasi,Lano,Saliceto,San-Lorenzo,Gavignano), il nous paraissait opportun d'écrire ces courtes lignes qui n'ont pas vocation à entretenir une quelconque polémique, mais plutôt d'apporter quelques réflexions et quelques interrogations sur certains sujets qui animent l'actualité.
La première réflexion est celle de simples contribuables et concerne notamment le montant des taxes sur les ordures ménagères.
Relevant de la compétence de la communauté des communes nouvellement créée, la tarification des ordures ménagères est aujourd'hui devenue l'un des sujets de discorde de nos élus.
Si effectivement, nous avons pu constater une augmentation de la redevance, chose pour laquelle
aucun contribuable de France et de Navarre ne se réjouit, que devrions-nous dire sur ces nombreuses années où la gestion et la tarification des ordures ménagères étaient de compétence des communes de la vallée, organisées en syndicat intercommunal à vocation unique. Certes la redevance demeurait moins importante mais se souvient-on de ces nombreuses années d'administration chaotique?
En effet, doit-on rappeler aux élus de ces communes aujourd'hui "dissidentes", la gestion calamiteuse de cet outil, ô combien important et nécessaire pour notre vallée, dont ils étaient, parmi d'autres, les garants? Doit-on également rappeler dans quel état d'abandon manifeste le site de l'incinérateur s'était-il retrouvé ? Doit-on évoquer leurs errances en termes d'impact environnemental de ce dernier ? Doit-on rappeler la gestion désolante des ressources humaines? En somme doit-on rappeler de quelle manière ont-ils construit le contre-exemple de ce que peut être une gestion rigoureuse, raisonnée et durable, chose aujourd'hui qu'ils réclament curieusement, à haute voix à la Communauté des communes à laquelle ils appartiennent.
La deuxième réflexion est celle de simples citoyennes et citoyens, se questionnant sur la démission des représentants de ces communes de leur poste de conseiller communautaire.
Autre sujet brulant, contrariant nos représentants locaux, la représentativité de nos communes au sein du conseil de la CCVG. Le mode de scrutin à la "proportionnelle", privilégié mais surtout imposé par l'Etat au sein du conseil communautaire étant contesté par les élus "frondeurs" pourtant fervents défenseurs des valeurs démocratiques et républicaines. N'étaient-ils pas au courant de ce mode de scrutin ? Il semblerait que oui. Pourquoi ne pas avoir soulevé ce problème avant leur prise de fonction ?
Permettez-nous de nous interroger.
S'il existe certainement un problème de gouvernance au sein de la nouvelle communauté des communes de la vallée du Golo, peut-il cependant justifier des démissions ? Nos représentants communaux ont donc fait ce choix d'abandonner leurs responsabilités au sein du conseil, se protégeant derrières de vagues arguments, ces derniers ressemblant étrangement, à de petites vengeances intestines. Laissant leurs électrices et leurs électeurs, dont ils sont les représentants légitimement élus dans l'incompréhension la plus totale.
Le triste théâtre de la "pulitichella" ressurgit, avec ses acteurs assoiffés par la quête d'un petit pouvoir. Celle qui a fait tant de ravages dans notre vallée continue donc inexorablement à hanter les esprits...
Enfin il y a l'interrogation de femmes et d'hommes, forces vives, retraités, jeunes, anciens, observant
depuis des décennies le déclin de leur région. Une vallée devenue un véritable désert humain, économique, culturel, social peut-elle encore survivre à de petits calculs politiciens et à un isolement délibéré?
A l'heure du grand débat sur l'évolution institutionnelle de l'ile, et la question sur la création d'une
grande région Corse, il semblerait nécessaire que nos élus ruraux soient enfin dignes des territoires
qu'ils administrent, et non plus ancrés dans l'inertie et les combinaisons algébriques permanentes.
Que nos représentants locaux, observent, écoutent et ciblent les vrais problèmes de la ru ra lité, qu'ils assument véritablement leurs responsabilités et fassent preuve d'un peu plus de courage et nous n'aborderons que dans de meilleurs conditions le périlleux virage que la réforme des territoires annonce.