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Souvenir et recueillement à Ajaccio pour les victimes de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc


Marilyne SANTI le Mercredi 20 Mars 2019 à 07:45

Mardi 19 mars, devant le Mémorial Corse AFN, route des Sanguinaires, a eu une lieu une cérémonie hommage à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, présidée par Josiane Chevalier, Préfète de Corse, à laquelle étaient présentes les autorités civiles et militaires et les associations d’anciens combattants de Corse du Sud.



Un hommage présidé par la préfète de Corse / Photo Michel Luccioni
Un hommage présidé par la préfète de Corse / Photo Michel Luccioni
En novembre 2012, le Parlement a adopté une loi qui vise à reconnaître à la guerre d’Algérie son caractère central dans la construction de l’identité française moderne et à assurer une transmission apaisée de sa mémoire aux générations futures. Pour cela, a été instituée, le 19 mars, journée du cessez le feu en Algérie, date symbolique et historiquement significative, une journée nationale du souvenir et de recueillement, dédiée à toutes les victimes de ce conflit, civiles comme militaires.

Le dépôt de gerbes a suivi l’intervention de Ange-Mathieu Colonna, président du Mémorial AFN et la lecture du message ministériel par la préfète de Corse. Après la sonnerie aux Morts, la minute de silence et la Marseillaise, Josiane Chevalier et les personnalités qui l’accompagnaient ont été conviées par Jacques Vergellati, Directeur de l’ONACVG de la Corse-du-Sud, à venir saluer les porte-drapeaux, les délégations d’associations d’anciens combattants et les autorités civiles et militaires sous les sonorités de la Garde consulaire à Marengo.

Lecture du message de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées par la préfète de Corse.

« Se souvenir, se recueillir, rendre hommage, faire mémoire ! Tel est le sens de la journée nationale du 19 mars. Telles sont les raisons pour lesquelles les Français se rassemblent aujourd’hui.
Nous nous souvenons de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ; de la souffrance ; des drames qui ont endeuillé de part et d’autre la Méditerranée.
Nous nous recueillons en mémoire des victimes militaires. Ils étaient appelés et rappelés du contingent, militaires de carrière, forces de l’ordre, de métropole ou d’Afrique du Nord. Ils étaient aussi membres des forces supplétives et assimilés. 25 000 sont morts pour la France, 70 000 ont été blessés. Tous ont fait leur devoir avec courage et dévouement.
Nous nous recueillons également en mémoire des victimes civiles : hommes, femmes et familles, de toutes origines et de toutes confessions.
Le 19 mars 1962, c’est la fin tant attendue des combats. C’est la promesse d’un retour dans leurs foyers pour des milliers de soldats français. Près de deux millions d’appelés et de rappelés ont servi en Afrique du Nord, pendant 18, 28 ou 30 mois. Etudiants, jeunes cadres, ouvriers, paysans, employés, ils venaient de toutes les strates de la société française.
Aucun d’entre eux n’a oublié. Ceux qui en sont revenus sont souvent restés marqués par ce qu’ils ont vu, par ce qu’ils ont vécu, par la spirale dramatique de la guerre d’Algérie.
Le 19 mars 1962, l’indépendance d’un pays se préparait.
Au soulagement des uns fait écho la détresse des autres. La violence se transforme mais frappe encore. Des drames se nouent, des représailles éclatent.
La déchirure se concrétise pour des familles entières. Elles quittent leur terre natale - une terre aimée - pour refaire leur vie dans un pays que, pour la plupart, elles ne connaissaient pas.
Ces événements ont profondément bouleversé notre pays et notre société. Nous en sommes les héritiers aujourd’hui.
Certes, la mémoire de la guerre d’Algérie est plurielle et complexe. Certes, elle est parfois encore brûlante. Mais, elle est une part de notre identité commune. En la considérant avec vérité, nous y trouverons des leçons d’espérance ainsi que des appels à la paix et à la tolérance.
Voilà pourquoi il est essentiel que nous continuions à apporter à nos enfants, aux jeunes générations, des clefs de compréhension.
Voilà pourquoi il faut continuer, inlassablement, à témoigner, à expliquer, à faire savoir. Voilà pourquoi nous nous réunissons aujourd’hui. »
 
 

Photos Michel Luccioni