Bianca Fazi, conseillère exécutive en charge de la santé à la Collectivité de Corse et médecin ugentiste à l'hôpital d'Ajaccio. Photo Michel Luccioni
« Ce Ségur n’est pas à la hauteur ». Bianca Fazi, conseillère exécutive en charge de la santé, ne mâche pas ses mots. « Les réponses ne sont pas suffisantes par rapport aux attentes créées par cette crise sanitaire ». Les mesures dévoilées par le ministre de la Santé Olivier Véran ne l’ont donc pas vraiment convaincue. « On va attendre l’opérationnalité » tempère t-elle, mais « le compte n’y est pas ».
Sur l’augmentation des salaires, par exemple : « pour nos soignants, 183 euros au lieu des 300 demandés, alors qu’il s’agissait simplement de s’aligner sur le niveau de l’OCDE, ce n'est pas suffisant ». Quant aux 4 000 lits « flottants » qui pourront être demandés ponctuellement par les hôpitaux en cas de pics d’activité, Bianca Fazi les juge inadaptés. Un constat qu’elle illustre par l’exemple : « À Ajaccio nous avions besoin d’ouvrir des lits, mais il n’y a pas le personnel disponible. Donc de manière pragmatique c’est une mesure compliquée à mettre en oeuvre et qui ne correspond pas à l’attente des hôpitaux, et surtout pas en Corse ».
Au delà de ces mesures, la conseillère exécutive regrette la méthode utilisée par le Gouvernement : « Il aurait fallu plus de temps » martèle t-elle. Et pour cause, pour elle, le malaise du monde hospitalier ne date pas d’hier : « Il y a 30 ans de rattrapage à faire. En France, l’offre de soin a fortement diminué depuis 1995. Tout le monde s’est acharné à faire disparaitre l’hôpital public, nous avons pu mesurer les conséquences de cela ».
Plus de temps mais aussi plus de concertation : « Ils n’ont pas entendu les territoires et encore moins la Corse ».
Pourtant la collectivité avait apporté sa contribution au Ségur : « Nous avions relisté un certain nombre de mesures qui sont des demandes fortes depuis des années : lutte contre les déserts médicaux, accès aux soins, revalorisation du coefficient géographique, développement des partenariats public/privé, modernisation des hôpitaux…» détaille Bianca Fazi. Pour la conseillère exécutive, il suffirait de peu pour aller vers un système plus performant : « Il faut améliorer l’existant et surtout adapter l’offre de soin, en oncologie et cancérologie par exemple, pour éviter les fuites vers le continent ». La création d’un centre hospitalier universitaire (CHU) est également cruciale pour Bianca Fazi : « Il n’y a pas de raison que nous ne l’ayons pas » commente t-elle.
Pour ce faire, la conseillère exécutive avoue ne pas forcément compter sur le soutien de l’État : « Pendant la crise du COVID-19, les hôpitaux ont poussé les murs, les personnels se sont mobilisés, seuls. Heureusement qu’on n’a pas attendu l’État pour s’organiser ».
Sur l’augmentation des salaires, par exemple : « pour nos soignants, 183 euros au lieu des 300 demandés, alors qu’il s’agissait simplement de s’aligner sur le niveau de l’OCDE, ce n'est pas suffisant ». Quant aux 4 000 lits « flottants » qui pourront être demandés ponctuellement par les hôpitaux en cas de pics d’activité, Bianca Fazi les juge inadaptés. Un constat qu’elle illustre par l’exemple : « À Ajaccio nous avions besoin d’ouvrir des lits, mais il n’y a pas le personnel disponible. Donc de manière pragmatique c’est une mesure compliquée à mettre en oeuvre et qui ne correspond pas à l’attente des hôpitaux, et surtout pas en Corse ».
Au delà de ces mesures, la conseillère exécutive regrette la méthode utilisée par le Gouvernement : « Il aurait fallu plus de temps » martèle t-elle. Et pour cause, pour elle, le malaise du monde hospitalier ne date pas d’hier : « Il y a 30 ans de rattrapage à faire. En France, l’offre de soin a fortement diminué depuis 1995. Tout le monde s’est acharné à faire disparaitre l’hôpital public, nous avons pu mesurer les conséquences de cela ».
Plus de temps mais aussi plus de concertation : « Ils n’ont pas entendu les territoires et encore moins la Corse ».
Pourtant la collectivité avait apporté sa contribution au Ségur : « Nous avions relisté un certain nombre de mesures qui sont des demandes fortes depuis des années : lutte contre les déserts médicaux, accès aux soins, revalorisation du coefficient géographique, développement des partenariats public/privé, modernisation des hôpitaux…» détaille Bianca Fazi. Pour la conseillère exécutive, il suffirait de peu pour aller vers un système plus performant : « Il faut améliorer l’existant et surtout adapter l’offre de soin, en oncologie et cancérologie par exemple, pour éviter les fuites vers le continent ». La création d’un centre hospitalier universitaire (CHU) est également cruciale pour Bianca Fazi : « Il n’y a pas de raison que nous ne l’ayons pas » commente t-elle.
Pour ce faire, la conseillère exécutive avoue ne pas forcément compter sur le soutien de l’État : « Pendant la crise du COVID-19, les hôpitaux ont poussé les murs, les personnels se sont mobilisés, seuls. Heureusement qu’on n’a pas attendu l’État pour s’organiser ».