Femu a Corsica : "la meilleure séquence politique" des discussions avec Paris" (Photo Michel Luccioni)
C'est à la veille d'une date symbolique que le parti de la majorité insulaire a choisi de faire le point sur l'avancée des discussions avec Paris. Le 2 mars 2023, un an après l'agression subie par Yvan Colonna à la prison d'Arles qui a conduit à son décès quelques jours plus tard, Femu a Corsica invite les Corses à se regrouper au pied des églises ou des cathédrales, notamment à Aiacciu, à 18 heures.
Avant, le parti nationaliste a souhaité faire part de son analyse de la réunion historique du vendredi 24 février dernier à Paris, la troisième depuis l'ouverture des discussions entre les élus insulaires et le gouvernement. "Notre formation politique attendait un signe important pour donner son poids au processus politique qui avait démarré, et il est intervenu par la présence du Président et un discours qui manifeste un changement de ton, se satisfait Romain Colonna, qui faisait partie de la délégation corse Place Beauvau. Bien que nous restions prudents au regard de l'histoire de notre peuple, Emmanuel Macron a engagé une discussion ouverte et honnête."
Un échange durant lequel le parti a rappelé vouloir aborder "tous les sujets" liés au processus politique engagé, ainsi que l'existence du peuple corse et son besoin de reconnaissance. "Le Président de la République a répondu qu'il entendait ce besoin de reconnaissance, rapporte Romain Colonna. Il dit vouloir trouver un chemin de débouché politique à construire ensemble, dédramatiser la question institutionnelle et inscrire la Corse dans son environnement méditerranéen. C'est important, car on sait que l'autonomie est la règle dans les îles méditerranéennes."
Avant, le parti nationaliste a souhaité faire part de son analyse de la réunion historique du vendredi 24 février dernier à Paris, la troisième depuis l'ouverture des discussions entre les élus insulaires et le gouvernement. "Notre formation politique attendait un signe important pour donner son poids au processus politique qui avait démarré, et il est intervenu par la présence du Président et un discours qui manifeste un changement de ton, se satisfait Romain Colonna, qui faisait partie de la délégation corse Place Beauvau. Bien que nous restions prudents au regard de l'histoire de notre peuple, Emmanuel Macron a engagé une discussion ouverte et honnête."
Un échange durant lequel le parti a rappelé vouloir aborder "tous les sujets" liés au processus politique engagé, ainsi que l'existence du peuple corse et son besoin de reconnaissance. "Le Président de la République a répondu qu'il entendait ce besoin de reconnaissance, rapporte Romain Colonna. Il dit vouloir trouver un chemin de débouché politique à construire ensemble, dédramatiser la question institutionnelle et inscrire la Corse dans son environnement méditerranéen. C'est important, car on sait que l'autonomie est la règle dans les îles méditerranéennes."
"Sans tabou ni ligne rouge"
"Nous estimons que globalement, la séquence de vendredi dernier est peut-être la meilleure séquence politique dans le cadre des rapports entre la Corse et Paris depuis 2015 et notre accession aux responsabilités, ose affirmer Don Joseph Luccioni, membre du groupe Fà Populu Inseme. Nous devons toutefois rester prudents, vigilants et exigeants quant à la traduction concrète du chemin proposé par Emmanuel Macron. Ce processus doit permettre de traiter tous les sujets sans tabou ni ligne rouge. Or, l'État en pose deux - nous zéro - : la Corse doit être dans la République et ne pas créer deux catégories de citoyens. On rappelle que l'objet du processus n'est pas l'indépendance. Le point d'équilibre qui a été trouvé à ce stade est l'autonomie. On est attachés à des principes universels, mais dans la Constitution, des droits sont parfois reconnus à certaines catégories de citoyens. Il faut faire preuve d'audace."
Le parti nationaliste a également rappelé que son projet d'autonomie, formalisé durant les six derniers mois, consistait en l'acquisition du pouvoir législatif dans les domaines non régaliens. "C'est pourquoi nous proposons un nouveau Titre au sein de la Constitution française consacrant le statut de la Collectivité autonome de Corse de demain, dévoile François Martinetti, le secrétaire national de Femu a Corsica. Ce titre a un double intérêt politique et juridique. Il permet de consacrer les spécificités géographiques, historiques, linguistiques, économiques, sociales et culturelles de notre île, tout en nous distinguant de la Nouvelle Calédonie, la Polynésie française, des DROM et de la France hexagonale."
Le parti nationaliste a également rappelé que son projet d'autonomie, formalisé durant les six derniers mois, consistait en l'acquisition du pouvoir législatif dans les domaines non régaliens. "C'est pourquoi nous proposons un nouveau Titre au sein de la Constitution française consacrant le statut de la Collectivité autonome de Corse de demain, dévoile François Martinetti, le secrétaire national de Femu a Corsica. Ce titre a un double intérêt politique et juridique. Il permet de consacrer les spécificités géographiques, historiques, linguistiques, économiques, sociales et culturelles de notre île, tout en nous distinguant de la Nouvelle Calédonie, la Polynésie française, des DROM et de la France hexagonale."
Le parti doit convaincre
Désormais, le parti nationaliste doit convaincre. Car bien que majoritaire dans les urnes, il ne fait pas l'unanimité sur son projet d'autonomie actuel. Pour cela, les élus de Femu a Corsica comptent s'appuer sur leur logique de "Giri citadini è paisani", en allant rencontrer les Corses pour expliquer l'intérêt du statut qui leur est si cher. Les premiers échanges auront lieu le 25 mars à Corti, avant que d'autres ne suivent au cours d'un calendrier qui s'étalera jusqu'en juin.
"A compter de la semaine prochaine, nous comptons engager un cycle de discussions avec les autres forces nationalistes puis avec l'ensemble des forces politiques, syndicales, culturelles et associatives, prévoit François Martinetti. Les gens ont espoir et on n'a pas le droit d'échouer. Paris doit enfin prendre acte du fait démocratique qui s'exprime depuis près d'une décennie. Ça a pris du temps, beaucoup, peut-être trop. Peut-être qu'on aurait évité des drames si ça avait été fait avant. Mais de notre côté, nous sommes prêts."
L'évocation par Emmanuel Macron d'un chantier institutionnel en 2024 auquel il veut rattacher la Corse, a débouché sur un nouveau rendez-vous pris cet été, entre fin juin et début juillet, pour tenter de faire émerger la fameuse "solution politique commune".
"A compter de la semaine prochaine, nous comptons engager un cycle de discussions avec les autres forces nationalistes puis avec l'ensemble des forces politiques, syndicales, culturelles et associatives, prévoit François Martinetti. Les gens ont espoir et on n'a pas le droit d'échouer. Paris doit enfin prendre acte du fait démocratique qui s'exprime depuis près d'une décennie. Ça a pris du temps, beaucoup, peut-être trop. Peut-être qu'on aurait évité des drames si ça avait été fait avant. Mais de notre côté, nous sommes prêts."
L'évocation par Emmanuel Macron d'un chantier institutionnel en 2024 auquel il veut rattacher la Corse, a débouché sur un nouveau rendez-vous pris cet été, entre fin juin et début juillet, pour tenter de faire émerger la fameuse "solution politique commune".