Les 51 candidats de la liste Pè A Corsica autour de leur chef de file, Gilles Simeoni.
L’émotion. C’est le sentiment qui dominait, jeudi soir, au meeting de Pè a Corsica. L’émotion, pour beaucoup, notamment chez les Indépendantistes, mais aussi chez les autonomistes, de vivre, enfin, un moment attendu depuis des décennies, celui d’une marche unie vers une possible victoire. L’émotion dans le public qui a envahi un chapiteau agrandi pour la circonstance et archi-comble, et qui ne cachait pas sa joie. L’émotion aussi sur l’estrade où des leaders, qui, avant-hier, se saluaient avec peine et s’affrontaient à l’occasion, se sont retrouvés côte à côte, tout à la fois heureux et graves, face à cette foule de militants emplis d’espoir, qui les a portés là et qu’il ne faut pas décevoir. Et, surtout face à l’enthousiasme d’une jeunesse venue en masse, dont la détermination à vouloir cette union a obligé les ainés à dépasser leurs antagonismes. La diversité des forces politiques et syndicales nationalistes était représentée, Rinnovu inclus. Mais pas seulement ! Dans l’assistance, des élus et des candidats proches d’Emmanuelle de Gentili et de Jean-Charles Orsucci, comme Baby Niellini, conseillère territoriale sortante. A tous, les différents orateurs vont expliquer que le temps est enfin venu : le temps de la foi, du travail, de la détermination, de la réconciliation, de la responsabilité et de la victoire.
Pas d’aventure !
La foi, c’est ce que propose, aux Corses, la conseillère territoriale sortante de Corsica Libera, Josépha Giacometti, qui, en ouvrant le meeting, donne le ton et répond, avec force, aux critiques et imprécations de ses adversaires : « Non ! Notre engagement n'est pas artificiel. Il prend ses racines, il y a près de cinq décennies quand des hommes et des femmes ont décidé de s’engager au service de la défense d’un peuple qui voulait vivre digne sur sa terre, parler sa langue, simplement être debout. Des différences, nous en avons, certaines subsisteront, mais ce qui nous unit, aujourd’hui, est bien plus fort ». Contre la droite et la gauche qui tentent d’alarmer l’opinion contre « l’aventure » proposée par les Nationalistes, elle rétorque, cinglante : « Mais, de quoi parlent-ils ? Nous sommes les seuls à afficher clairement les objectifs de notre contrat de mandature. Nous voulons rendre aux Corses le droit de vivre, de travailler et de se loger dignement. La seule aventure que nous proposons aux Corses est celle de maîtriser leur destin ».
Un engagement solennel
Opposant un système politique qui « par ses dysfonctionnements, sa soumission aux logiques parisiennes, ses collusions, veut maintenir des hommes et des femmes dans l’assistanat par le chantage à l’emploi et à la subvention » à leur programme « qui veut faire des femmes et des hommes libres », elle affirme qu’en cas de victoire les Nationalistes seront « exemplaires dans notre gestion et notre gouvernance. Nous en prendrons l’engagement solennel devant notre peuple, alors ne parlons pas d'aventure, mais de confiance envers ceux qui se sont engagés au service de l’intérêt collectif ». Et lance, in lingua nustrale, « una chjama » aux Corses : « Nous sommes la seule alternative pour ce pays ! Aidez-nous à poser la première pierre de notre construction commune ! A tous les Corses, nous vous lançons un seul message : partagez notre foi, dimanche pour la Corse, nous vaincrons ! »
La nécessité de travailler
Le temps est au travail, pour l’économiste Nanette Maupertuis, il n’est plus à la discussion, à l’explication, mais à l’action pour sortir la Corse de l’impasse. « Certains candidats continuent de dire que tout va bien dans le meilleur des mondes », ironise-t-elle avant de dresser un tableau noir de la situation et de perspectives actuelles de la Corse. Et de demander : « Que devons-nous faire ? Nous devons travailler, changer ce système qui marche sur la tête, et nous ne serons jamais assez pour travailler à reconstruire ce pays. Il n'y a que du travail à faire et à donner ». Elle revient, encore une fois, sur la création de la collectivité unique et sur la nécessité de créer des institutions « fortes, mais adaptées à ce que nous sommes avec une fiscalité spécifique… Nous pouvons avoir tous les montages institutionnels qui soient, si nous n'avons pas en main les clés de notre destin économique, il y aura maldonne ! ». Pour elle, dimanche, le choix est très clair : « Soit nous changeons la donne en matière de gouvernement et nous permettons à notre économie d'enclencher un cercle vertueux de croissance et de développement durable, soit nous continuons sur la trajectoire actuelle qui ne cesse d’accroître notre vulnérabilité économique, sociale et culturelle. Oui, il est possible de vivre heureux sur cette terre ! ». Et lance aussi un appel à la population : « Venez travaillez avec nous ! Il y a un pays à construire, il y a du travail pour tout le monde ».
Un combat inégal
Le temps est à la détermination pour le conseiller territorial sortant de Femu a Corsica, Jean Christophe Angelini, il est « à la conquête lente, patiente, mais déterminée de chacun des suffrages qui, dimanche, dans l'urne, vont faire la différence. Nous avons gagné la bataille des idées et, dimanche, nous gagnerons les élections. Ce sera un changement démocratique serein, sans violence, sans conflits, sans insultes, sans critiques, mais avec compétence et intégrité ». Il stigmatise « les systèmes qui se sont déchaînés, ces derniers temps avec des procurations, menaces, pressions, promesses folles d’emploi et de distribution d’argent public... Nous, en face, avec des idées, des convictions, des projets, la liberté et la dignité. Le combat est inégal, injuste et disproportionné, mais, c’est pour cela qu’au nom de la liberté retrouvée du peuple corse, nous allons le gagner ! ».
Plus de temps à perdre !
Réaffirmant une volonté d’ouverture, il fustige ses adversaires et leur union de façade : « Paul Giacobbi est le seul président d’une majorité sortante à ne recevoir le soutien d’aucun de ses anciens colistiers » dont certains « sont, aujourd’hui, prêts, à passer désormais à autre chose… ». Puis s’en prend à Camille de Rocca Serra : « Il paraît qu’il ne comprend pas ce qu’on dit ! Nous, chaque fois qu'il a parlé de désanctuarisation, de tout-tourisme, de développement économique ouvert, de pistes à l’aune de son PADDUC, des diktats de Nicolas Sarkozy pour organiser la desserte aérienne de la Corse, nous avons compris qu’il voulait mener ce pays sur les voies de la dépossession, de la précarité, de l'abandon, d’un désert économique, d’une absence totale de capacité à produire, à entreprendre, à innover… Nous n'avons pas le droit de reconduire ceux qui ont échoué, et vous ne les reconduirez pas ! ». Il appelle les militants à se mobiliser : « Il n’y a plus de temps à perdre ! Cette liste va nous permettre d'assumer notre destin et de réaliser nos rêves… Allez dire et expliquez que dimanche s'écrira une page majeure de notre histoire faite de justice, d'émancipation et de liberté ».
Le seul mouvement rassembleur
Le temps est à la réconciliation, pour le conseiller territorial sortant, leader de Corsica Libera, Jean-Guy Talamoni, il est à l’union et à la victoire. « Les Nationalistes unis sont en mesure de gagner et d’accéder aux responsabilités… Après quatre décennies de conflits, il nous faut écrire une nouvelle page apaisée, constructive. Nous allons mettre toutes nos forces dans la bataille pour consolider la paix et construire un pays moderne et prospère. Pendant des années, notre mouvement a été clivant au sein de la société corse… Aujourd’hui, il est rassembleur et est même le seul à pouvoir rassembler une large majorité de Corses, à être en mesure de proposer un projet politique ouvert à l'ensemble des Corses autour des valeurs de solidarité, d’équité, de partage et de construction en commun ». Il s’étonne que ceux, avec qui Corsica Libera a dialogué et travaillé sur tous les sujets, depuis cinq ans, à l’Assemblée de Corse, puissent, soudain, le rejeter comme « dangereux, peu fréquentable. Plus personne ne peut croire que la présence des Indépendantistes est un frein, alors qu’elle a été un atout pour proposer un projet commun. Ils ont tous travaillé avec nous ! … L'aventure, c’est de continuer avec des élus qui étaient, soit incompétents, soit malhonnêtes, et parfois les deux ».
Priorité au développement
Il revient sur la question de l’indépendance qui agite le landerneau électoral et que des candidats « ont voulu, de mauvaise foi, instrumentaliser pour tenter de détourner quelques électeurs de la candidature commune des Nationalistes ». Il fait une mise au point claire : « La volonté d'indépendance peut être discutée, refusée, mais elle ne peut pas être un épouvantail… Ce sont des discours totalement hors de saison que l’on veut servir aux Corses ! » ? Pour lui, c’est encore loin d’être une priorité : « Nous sommes très clairs sur l'accord politique de mandature que nous avons passé avec Femu a Corsica devant le peuple. Il ne porte pas sur l'indépendance, mais sur la gouvernance de la CTC, un projet audacieux de réformes et la rupture avec tous les archaïsmes qui ont fait tant de mal à la Corse… Comment peut-on imaginer qu'une majorité de Corses votent l'indépendance s’ils n’ont pas la certitude de pouvoir construire un pays et de vivre de la façon la plus sereine, la plus sûre et la plus confortable sur le plan matériel ! Les Indépendantistes savent, depuis des années, que la priorité est de construire, de rompre avec les affairismes et de mettre en œuvre un projet de développement. Nous sommes les seuls à pouvoir changer les choses. C’est pour cela que, dimanche, nous devons gagner ! ».
Les derniers mots
Le temps est à la responsabilité, pour le conseiller territorial sortant, leader de Femu a Corsica et tête de liste de Pè a Corsica, Gilles Simeoni. C’est, dans un silence devenu impressionnant, qu’il adresse les « derniers mots » aux Corses avant dimanche : « Que chaque Corse, avant de voter, s'arrête une seconde et réfléchisse à ce qu'est ce pays, à ce qu'il a été, il y a plus de deux siècles, là sur cette terre, montrée du doigt, décriée, méprisée souvent. Des hommes et des femmes ont eu le courage de se lever comme nous le faisons aujourd’hui. Ce peuple et ce pays ont eu la force, il y a deux siècles, d’emprunter les chemins de la démocratie et de la liberté, de donner le droit de vote aux femmes, d'attirer le regard de l'Europe, d’inspirer les premières constitutions écrites... Je voudrais que chaque Corse se rappelle ce qui s’est passé depuis 50 ans, la somme de lutte, de courage et de rêve de ceux qui se sont battus pour nous. Je voudrais que chaque Corse imagine, dimanche, que son seul bulletin de vote est celui qui va décider de tout, du présent et de l’avenir ».
L’enjeu d’un vote
Il prend des engagements : « Nous nous présentons devant vous avec nos erreurs, nos contradictions, parfois nos disputes, mais avec notre foi, notre idéal, notre détermination, notre certitude que nos idées sont les bonnes. Nous nous mettons ensemble et solennellement au service de la paix. Qui mieux que les hommes et les femmes qui sont ici savent ce qu'est le coût du conflit, des prisons, des armes. La paix, nous voulons la construire tout de suite. Notre deuxième engagement est de nous battre pour ce pays avec les armes de la démocratie et pour des idées partagées, aujourd’hui, par la grande majorité des Corses. Nous sommes prêts… Les Corses n’auront pas peur. Ils savent exactement, dans ce petit pays, qui est qui ! ».
Il revient sur l’importance de l’enjeu : « Dimanche, il y aura quatre listes, quatre bulletins, mais il n'y a aura que deux choix. Le premier choix, que le bulletin porte le nom de Paul Giacobbi ou de José Rossi, sera celui du passé, de l'échec, d'un système qui nous a conduit dans l'impasse et ne pourra pas aider la Corse à faire face aux défis qui l’attendent. Ils ne pourront pas défendre les arrêtés Miot, pas gagner la bataille de la coofficialité, pas construire l’économie, pas inscrire la Corse dans la Constitution, pas obtenir l’autonomie, parce qu’ils ne sont pas convaincus, comme nous le sommes, que ces combats sont d'une nécessité vitale. Ce choix, les Corses, résolument, l'écarteront. Le second choix, c'est le choix de la paix, de l'espoir, de la jeunesse, d'une Corse qui se construit, réconciliée avec elle-même, d'une économie et d’une démocratie qui respirent… ».
Et Gilles Simeoni de conclure que le temps est désormais à la victoire : « Dimanche, nous avons rendez-vous avec l’histoire ! ».
N.M.
Pas d’aventure !
La foi, c’est ce que propose, aux Corses, la conseillère territoriale sortante de Corsica Libera, Josépha Giacometti, qui, en ouvrant le meeting, donne le ton et répond, avec force, aux critiques et imprécations de ses adversaires : « Non ! Notre engagement n'est pas artificiel. Il prend ses racines, il y a près de cinq décennies quand des hommes et des femmes ont décidé de s’engager au service de la défense d’un peuple qui voulait vivre digne sur sa terre, parler sa langue, simplement être debout. Des différences, nous en avons, certaines subsisteront, mais ce qui nous unit, aujourd’hui, est bien plus fort ». Contre la droite et la gauche qui tentent d’alarmer l’opinion contre « l’aventure » proposée par les Nationalistes, elle rétorque, cinglante : « Mais, de quoi parlent-ils ? Nous sommes les seuls à afficher clairement les objectifs de notre contrat de mandature. Nous voulons rendre aux Corses le droit de vivre, de travailler et de se loger dignement. La seule aventure que nous proposons aux Corses est celle de maîtriser leur destin ».
Un engagement solennel
Opposant un système politique qui « par ses dysfonctionnements, sa soumission aux logiques parisiennes, ses collusions, veut maintenir des hommes et des femmes dans l’assistanat par le chantage à l’emploi et à la subvention » à leur programme « qui veut faire des femmes et des hommes libres », elle affirme qu’en cas de victoire les Nationalistes seront « exemplaires dans notre gestion et notre gouvernance. Nous en prendrons l’engagement solennel devant notre peuple, alors ne parlons pas d'aventure, mais de confiance envers ceux qui se sont engagés au service de l’intérêt collectif ». Et lance, in lingua nustrale, « una chjama » aux Corses : « Nous sommes la seule alternative pour ce pays ! Aidez-nous à poser la première pierre de notre construction commune ! A tous les Corses, nous vous lançons un seul message : partagez notre foi, dimanche pour la Corse, nous vaincrons ! »
La nécessité de travailler
Le temps est au travail, pour l’économiste Nanette Maupertuis, il n’est plus à la discussion, à l’explication, mais à l’action pour sortir la Corse de l’impasse. « Certains candidats continuent de dire que tout va bien dans le meilleur des mondes », ironise-t-elle avant de dresser un tableau noir de la situation et de perspectives actuelles de la Corse. Et de demander : « Que devons-nous faire ? Nous devons travailler, changer ce système qui marche sur la tête, et nous ne serons jamais assez pour travailler à reconstruire ce pays. Il n'y a que du travail à faire et à donner ». Elle revient, encore une fois, sur la création de la collectivité unique et sur la nécessité de créer des institutions « fortes, mais adaptées à ce que nous sommes avec une fiscalité spécifique… Nous pouvons avoir tous les montages institutionnels qui soient, si nous n'avons pas en main les clés de notre destin économique, il y aura maldonne ! ». Pour elle, dimanche, le choix est très clair : « Soit nous changeons la donne en matière de gouvernement et nous permettons à notre économie d'enclencher un cercle vertueux de croissance et de développement durable, soit nous continuons sur la trajectoire actuelle qui ne cesse d’accroître notre vulnérabilité économique, sociale et culturelle. Oui, il est possible de vivre heureux sur cette terre ! ». Et lance aussi un appel à la population : « Venez travaillez avec nous ! Il y a un pays à construire, il y a du travail pour tout le monde ».
Un combat inégal
Le temps est à la détermination pour le conseiller territorial sortant de Femu a Corsica, Jean Christophe Angelini, il est « à la conquête lente, patiente, mais déterminée de chacun des suffrages qui, dimanche, dans l'urne, vont faire la différence. Nous avons gagné la bataille des idées et, dimanche, nous gagnerons les élections. Ce sera un changement démocratique serein, sans violence, sans conflits, sans insultes, sans critiques, mais avec compétence et intégrité ». Il stigmatise « les systèmes qui se sont déchaînés, ces derniers temps avec des procurations, menaces, pressions, promesses folles d’emploi et de distribution d’argent public... Nous, en face, avec des idées, des convictions, des projets, la liberté et la dignité. Le combat est inégal, injuste et disproportionné, mais, c’est pour cela qu’au nom de la liberté retrouvée du peuple corse, nous allons le gagner ! ».
Plus de temps à perdre !
Réaffirmant une volonté d’ouverture, il fustige ses adversaires et leur union de façade : « Paul Giacobbi est le seul président d’une majorité sortante à ne recevoir le soutien d’aucun de ses anciens colistiers » dont certains « sont, aujourd’hui, prêts, à passer désormais à autre chose… ». Puis s’en prend à Camille de Rocca Serra : « Il paraît qu’il ne comprend pas ce qu’on dit ! Nous, chaque fois qu'il a parlé de désanctuarisation, de tout-tourisme, de développement économique ouvert, de pistes à l’aune de son PADDUC, des diktats de Nicolas Sarkozy pour organiser la desserte aérienne de la Corse, nous avons compris qu’il voulait mener ce pays sur les voies de la dépossession, de la précarité, de l'abandon, d’un désert économique, d’une absence totale de capacité à produire, à entreprendre, à innover… Nous n'avons pas le droit de reconduire ceux qui ont échoué, et vous ne les reconduirez pas ! ». Il appelle les militants à se mobiliser : « Il n’y a plus de temps à perdre ! Cette liste va nous permettre d'assumer notre destin et de réaliser nos rêves… Allez dire et expliquez que dimanche s'écrira une page majeure de notre histoire faite de justice, d'émancipation et de liberté ».
Le seul mouvement rassembleur
Le temps est à la réconciliation, pour le conseiller territorial sortant, leader de Corsica Libera, Jean-Guy Talamoni, il est à l’union et à la victoire. « Les Nationalistes unis sont en mesure de gagner et d’accéder aux responsabilités… Après quatre décennies de conflits, il nous faut écrire une nouvelle page apaisée, constructive. Nous allons mettre toutes nos forces dans la bataille pour consolider la paix et construire un pays moderne et prospère. Pendant des années, notre mouvement a été clivant au sein de la société corse… Aujourd’hui, il est rassembleur et est même le seul à pouvoir rassembler une large majorité de Corses, à être en mesure de proposer un projet politique ouvert à l'ensemble des Corses autour des valeurs de solidarité, d’équité, de partage et de construction en commun ». Il s’étonne que ceux, avec qui Corsica Libera a dialogué et travaillé sur tous les sujets, depuis cinq ans, à l’Assemblée de Corse, puissent, soudain, le rejeter comme « dangereux, peu fréquentable. Plus personne ne peut croire que la présence des Indépendantistes est un frein, alors qu’elle a été un atout pour proposer un projet commun. Ils ont tous travaillé avec nous ! … L'aventure, c’est de continuer avec des élus qui étaient, soit incompétents, soit malhonnêtes, et parfois les deux ».
Priorité au développement
Il revient sur la question de l’indépendance qui agite le landerneau électoral et que des candidats « ont voulu, de mauvaise foi, instrumentaliser pour tenter de détourner quelques électeurs de la candidature commune des Nationalistes ». Il fait une mise au point claire : « La volonté d'indépendance peut être discutée, refusée, mais elle ne peut pas être un épouvantail… Ce sont des discours totalement hors de saison que l’on veut servir aux Corses ! » ? Pour lui, c’est encore loin d’être une priorité : « Nous sommes très clairs sur l'accord politique de mandature que nous avons passé avec Femu a Corsica devant le peuple. Il ne porte pas sur l'indépendance, mais sur la gouvernance de la CTC, un projet audacieux de réformes et la rupture avec tous les archaïsmes qui ont fait tant de mal à la Corse… Comment peut-on imaginer qu'une majorité de Corses votent l'indépendance s’ils n’ont pas la certitude de pouvoir construire un pays et de vivre de la façon la plus sereine, la plus sûre et la plus confortable sur le plan matériel ! Les Indépendantistes savent, depuis des années, que la priorité est de construire, de rompre avec les affairismes et de mettre en œuvre un projet de développement. Nous sommes les seuls à pouvoir changer les choses. C’est pour cela que, dimanche, nous devons gagner ! ».
Les derniers mots
Le temps est à la responsabilité, pour le conseiller territorial sortant, leader de Femu a Corsica et tête de liste de Pè a Corsica, Gilles Simeoni. C’est, dans un silence devenu impressionnant, qu’il adresse les « derniers mots » aux Corses avant dimanche : « Que chaque Corse, avant de voter, s'arrête une seconde et réfléchisse à ce qu'est ce pays, à ce qu'il a été, il y a plus de deux siècles, là sur cette terre, montrée du doigt, décriée, méprisée souvent. Des hommes et des femmes ont eu le courage de se lever comme nous le faisons aujourd’hui. Ce peuple et ce pays ont eu la force, il y a deux siècles, d’emprunter les chemins de la démocratie et de la liberté, de donner le droit de vote aux femmes, d'attirer le regard de l'Europe, d’inspirer les premières constitutions écrites... Je voudrais que chaque Corse se rappelle ce qui s’est passé depuis 50 ans, la somme de lutte, de courage et de rêve de ceux qui se sont battus pour nous. Je voudrais que chaque Corse imagine, dimanche, que son seul bulletin de vote est celui qui va décider de tout, du présent et de l’avenir ».
L’enjeu d’un vote
Il prend des engagements : « Nous nous présentons devant vous avec nos erreurs, nos contradictions, parfois nos disputes, mais avec notre foi, notre idéal, notre détermination, notre certitude que nos idées sont les bonnes. Nous nous mettons ensemble et solennellement au service de la paix. Qui mieux que les hommes et les femmes qui sont ici savent ce qu'est le coût du conflit, des prisons, des armes. La paix, nous voulons la construire tout de suite. Notre deuxième engagement est de nous battre pour ce pays avec les armes de la démocratie et pour des idées partagées, aujourd’hui, par la grande majorité des Corses. Nous sommes prêts… Les Corses n’auront pas peur. Ils savent exactement, dans ce petit pays, qui est qui ! ».
Il revient sur l’importance de l’enjeu : « Dimanche, il y aura quatre listes, quatre bulletins, mais il n'y a aura que deux choix. Le premier choix, que le bulletin porte le nom de Paul Giacobbi ou de José Rossi, sera celui du passé, de l'échec, d'un système qui nous a conduit dans l'impasse et ne pourra pas aider la Corse à faire face aux défis qui l’attendent. Ils ne pourront pas défendre les arrêtés Miot, pas gagner la bataille de la coofficialité, pas construire l’économie, pas inscrire la Corse dans la Constitution, pas obtenir l’autonomie, parce qu’ils ne sont pas convaincus, comme nous le sommes, que ces combats sont d'une nécessité vitale. Ce choix, les Corses, résolument, l'écarteront. Le second choix, c'est le choix de la paix, de l'espoir, de la jeunesse, d'une Corse qui se construit, réconciliée avec elle-même, d'une économie et d’une démocratie qui respirent… ».
Et Gilles Simeoni de conclure que le temps est désormais à la victoire : « Dimanche, nous avons rendez-vous avec l’histoire ! ».
N.M.