Paul-André Colombani, député nationaliste sortant, brigue un second mandat dans la 2ème circonscription de Corse-du-Sud lors de l’élection législative des 12 et 19 juin prochain.
- Pourquoi avez-vous décidé de briguer un second mandat ?
- Tout simplement parce que le travail, que nous avons accompli avec Michel Castellani et Jean Félix Acquaviva ces cinq dernières années, n’est pas terminé. Lorsque nous sommes arrivés en 2017 à l’Assemblée nationale, beaucoup de gens se demandaient en amont ce que nous allions faire là-bas, y compris dans nos propres rangs. Certains étaient sceptiques sur l’action des Nationalistes. Nous nous sommes très vite aperçus que les députés avaient un rôle clé dans l’architecture démocratique en France. Un président de région, qui travaille sans appui de députés, n’est souvent pas très entendu par le gouvernement. Quand nous avons débarqué à Paris, nous étions fiers de notre légitimité et de toutes les élections que nous avions gagnées, mais nous nous sommes très vite heurtés à un delta entre le Macron, qui était en campagne quelques semaines avant nous et qui se présentait comme un Girondin et un décentralisateur, et le véritable pouvoir macroniste qui s’est mis en place à l’Assemblée nationale. À partir de là, nous avons commencé un véritable lobbying sur la question de la Corse auprès de tous les autres parlementaires.
- Acquérir une légitimité, ce fut un vrai challenge ?
- On nous disait : « Vous allez être isolés, vous ne servirez à rien… ». Or, pendant toute la mandature, nous avons démontré que nous savions parler à tout l’échiquier politique français. Nous avons parlé avec tous, de Mélenchon à De Courson. Même si, au départ, nous étions non-inscrits, nous avons réussi à nous intégrer dans un groupe, et même à être l’un des moteurs pour le former avec, comme préambule, l’idée de défendre les territoires. Les députés, qui ont intégré le groupe, ont accepté de défendre l’autonomie de la Corse.
- Jean-Luc Mélenchon affirme que vous l’avez fait changer d’avis sur l’autonomie. Avoir mis la question Corse au centre du jeu français, est-ce l’acquis principal de votre mandat ?
- C’est le fruit de notre travail. Il y avait, au départ, encore trop d’idées préconçues, de préjugés à l’égard de la Corse. Jean-Luc Mélenchon était, à l’époque, pour nous Nationalistes, dans le Top 5 de ceux que l’on pouvait considérer comme des ennemis avec Michel Charasse, Jean-Pierre Chevènement et peut-être même Charles De Courson. Mais, grâce à des discussions franches et claires, il n’a pas attendu la campagne électorale présidentielle pour véritablement changer de position. Bien avant, il a dit, à plusieurs reprises, qu’il était prêt à inscrire la Corse dans l’article 74 de la Constitution. Il a même proposé, lors de la tentative avortée de la réforme de la Constitution en 2018, une forme de statut de résident pour la Corse. En fin de mandature, des députés ont fait remarquer qu’au début, on nous présentait comme des gens « non fréquentables ». Je pense qu’on n’a jamais, avant nous, aussi bien porté la question de la Corse à l’Assemblée nationale. Quand on écoute les explications de vote des groupes parlementaires qui ont voté, en février, la loi de Jean Félix Acquaviva sur la spéculation, tous ont des paroles bienveillantes vis-à-vis de la Corse. On est, enfin, sorti des clichés et des préjugés !
- Tout simplement parce que le travail, que nous avons accompli avec Michel Castellani et Jean Félix Acquaviva ces cinq dernières années, n’est pas terminé. Lorsque nous sommes arrivés en 2017 à l’Assemblée nationale, beaucoup de gens se demandaient en amont ce que nous allions faire là-bas, y compris dans nos propres rangs. Certains étaient sceptiques sur l’action des Nationalistes. Nous nous sommes très vite aperçus que les députés avaient un rôle clé dans l’architecture démocratique en France. Un président de région, qui travaille sans appui de députés, n’est souvent pas très entendu par le gouvernement. Quand nous avons débarqué à Paris, nous étions fiers de notre légitimité et de toutes les élections que nous avions gagnées, mais nous nous sommes très vite heurtés à un delta entre le Macron, qui était en campagne quelques semaines avant nous et qui se présentait comme un Girondin et un décentralisateur, et le véritable pouvoir macroniste qui s’est mis en place à l’Assemblée nationale. À partir de là, nous avons commencé un véritable lobbying sur la question de la Corse auprès de tous les autres parlementaires.
- Acquérir une légitimité, ce fut un vrai challenge ?
- On nous disait : « Vous allez être isolés, vous ne servirez à rien… ». Or, pendant toute la mandature, nous avons démontré que nous savions parler à tout l’échiquier politique français. Nous avons parlé avec tous, de Mélenchon à De Courson. Même si, au départ, nous étions non-inscrits, nous avons réussi à nous intégrer dans un groupe, et même à être l’un des moteurs pour le former avec, comme préambule, l’idée de défendre les territoires. Les députés, qui ont intégré le groupe, ont accepté de défendre l’autonomie de la Corse.
- Jean-Luc Mélenchon affirme que vous l’avez fait changer d’avis sur l’autonomie. Avoir mis la question Corse au centre du jeu français, est-ce l’acquis principal de votre mandat ?
- C’est le fruit de notre travail. Il y avait, au départ, encore trop d’idées préconçues, de préjugés à l’égard de la Corse. Jean-Luc Mélenchon était, à l’époque, pour nous Nationalistes, dans le Top 5 de ceux que l’on pouvait considérer comme des ennemis avec Michel Charasse, Jean-Pierre Chevènement et peut-être même Charles De Courson. Mais, grâce à des discussions franches et claires, il n’a pas attendu la campagne électorale présidentielle pour véritablement changer de position. Bien avant, il a dit, à plusieurs reprises, qu’il était prêt à inscrire la Corse dans l’article 74 de la Constitution. Il a même proposé, lors de la tentative avortée de la réforme de la Constitution en 2018, une forme de statut de résident pour la Corse. En fin de mandature, des députés ont fait remarquer qu’au début, on nous présentait comme des gens « non fréquentables ». Je pense qu’on n’a jamais, avant nous, aussi bien porté la question de la Corse à l’Assemblée nationale. Quand on écoute les explications de vote des groupes parlementaires qui ont voté, en février, la loi de Jean Félix Acquaviva sur la spéculation, tous ont des paroles bienveillantes vis-à-vis de la Corse. On est, enfin, sorti des clichés et des préjugés !
- Quel bilan législatif global pouvez-vous tirer de votre action collective ?
- Nous ne sommes pas privés de prendre position sur tous les sujets de société, que ce soit l’écologie, le pouvoir d’achat, la santé... Dès que le groupe a été constitué, nous avons su faire des propositions de loi dont certaines ont été votées. Deux ont été validées en première et deuxième lecture : la loi de Michel Castellani sur le 5 mai et la loi de Paul Molac sur les langues régionales. C’est un acquis considérable quand on est dans l’opposition de faire passer des lois en première et deuxième lecture avec le Sénat au milieu, c’est même un véritable exploit ! Le même jour, on fait voter en première lecture la déconjugalisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Le gouvernement sous Macron a estimé qu’un handicapé devait dépendre de son conjoint, c’est une profonde injustice ! Un handicapé a suffisamment à faire avec son handicap, on n’a pas en plus à accroître sa dépendance vis-à-vis des ressources de son conjoint. Ce sujet est revenu en fin de campagne électorale, Emmanuel Macron s’est permis de balancer dans la rue qu’il allait régler ce problème alors qu’il a eu tout le loisir de le régler à plusieurs reprises lors de son mandat et que sa majorité a refusé de le voter en seconde lecture. Il y a eu aussi évidemment le projet de loi de Jean-Félix Acquaviva sur la lutte contre la spéculation immobilière qui conclut le mandat par de belles choses. On peut toujours critiquer cette loi qui n’est pas parfaite, mais on a réussi à faire un texte à droit constant avec un droit de préemption renforcé de l’assemblée de Corse pour enlever la pression que peuvent subir les maires sur des terrains et avec des taxes sur la revente des résidences secondaires. Se loger est un énorme problème pour les jeunes Corses, nous avons essayé de trouver des solutions. Nous n’avons pas été des députés Playmobil, bien installés confortablement au cœur de leur groupe et de leur Commission, nous avons été actifs sur tous les sujets qui touchent la Corse et la vie quotidienne des gens.
- Cette mandature a été un bras de fer avec le gouvernement qui a essayé de vous bloquer sur tout. Que regrettez-vous le plus ?
- Nous avons beaucoup de regrets. Nous pouvions espérer certaines évolutions de la part d’un président jeune qui se disait girondin. Au final, il n’y a jamais eu dans la Vème République un gouvernement aussi centralisateur ! Nous avons probablement fait aussi des erreurs, mais nous avons prouvé que nous pouvons discuter avec tout le monde dans ce parlement. La seule personne en fin de mandature que nous avions contre nous le jour du vote de la loi de Jean Félix, c’était la ministre Gourault qui représentait le gouvernement. Elle reconnaissait qu’il y avait un problème de logement en Corse, mais elle refusait de donner les outils pour le régler, pour ne pas aller sur notre terrain. Ensuite, il y a eu le drame d’Yvan Colonna. C’est une catastrophe qui aurait dû être évitée ! Nous avions pris le parti de ne pas nous agiter dans les journaux sur ce sujet pour pouvoir travailler de façon sereine, au vu des engagements du président de la République sur le rapprochement des prisonniers politiques, quand il est venu à Aiacciu. Malheureusement rien n’a été fait ! Là encore, nous avons su amener les députés des différents groupes parlementaires à toucher du doigt ce qui se passait au niveau de l’État concernant la levée de DPS, le droit au rapprochement et même à l’aménagement des peines qui n’était pas respecté comme pour les autres prisonniers. Là encore, si nous n'avions pas obtenu la confiance des députés de gauche, de la droite et du centre, ils ne seraient jamais venus avec nous rencontrer Pierre Alessandri et Alain Ferrandi en prison pour constater la différence de traitement.
- Nous ne sommes pas privés de prendre position sur tous les sujets de société, que ce soit l’écologie, le pouvoir d’achat, la santé... Dès que le groupe a été constitué, nous avons su faire des propositions de loi dont certaines ont été votées. Deux ont été validées en première et deuxième lecture : la loi de Michel Castellani sur le 5 mai et la loi de Paul Molac sur les langues régionales. C’est un acquis considérable quand on est dans l’opposition de faire passer des lois en première et deuxième lecture avec le Sénat au milieu, c’est même un véritable exploit ! Le même jour, on fait voter en première lecture la déconjugalisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Le gouvernement sous Macron a estimé qu’un handicapé devait dépendre de son conjoint, c’est une profonde injustice ! Un handicapé a suffisamment à faire avec son handicap, on n’a pas en plus à accroître sa dépendance vis-à-vis des ressources de son conjoint. Ce sujet est revenu en fin de campagne électorale, Emmanuel Macron s’est permis de balancer dans la rue qu’il allait régler ce problème alors qu’il a eu tout le loisir de le régler à plusieurs reprises lors de son mandat et que sa majorité a refusé de le voter en seconde lecture. Il y a eu aussi évidemment le projet de loi de Jean-Félix Acquaviva sur la lutte contre la spéculation immobilière qui conclut le mandat par de belles choses. On peut toujours critiquer cette loi qui n’est pas parfaite, mais on a réussi à faire un texte à droit constant avec un droit de préemption renforcé de l’assemblée de Corse pour enlever la pression que peuvent subir les maires sur des terrains et avec des taxes sur la revente des résidences secondaires. Se loger est un énorme problème pour les jeunes Corses, nous avons essayé de trouver des solutions. Nous n’avons pas été des députés Playmobil, bien installés confortablement au cœur de leur groupe et de leur Commission, nous avons été actifs sur tous les sujets qui touchent la Corse et la vie quotidienne des gens.
- Cette mandature a été un bras de fer avec le gouvernement qui a essayé de vous bloquer sur tout. Que regrettez-vous le plus ?
- Nous avons beaucoup de regrets. Nous pouvions espérer certaines évolutions de la part d’un président jeune qui se disait girondin. Au final, il n’y a jamais eu dans la Vème République un gouvernement aussi centralisateur ! Nous avons probablement fait aussi des erreurs, mais nous avons prouvé que nous pouvons discuter avec tout le monde dans ce parlement. La seule personne en fin de mandature que nous avions contre nous le jour du vote de la loi de Jean Félix, c’était la ministre Gourault qui représentait le gouvernement. Elle reconnaissait qu’il y avait un problème de logement en Corse, mais elle refusait de donner les outils pour le régler, pour ne pas aller sur notre terrain. Ensuite, il y a eu le drame d’Yvan Colonna. C’est une catastrophe qui aurait dû être évitée ! Nous avions pris le parti de ne pas nous agiter dans les journaux sur ce sujet pour pouvoir travailler de façon sereine, au vu des engagements du président de la République sur le rapprochement des prisonniers politiques, quand il est venu à Aiacciu. Malheureusement rien n’a été fait ! Là encore, nous avons su amener les députés des différents groupes parlementaires à toucher du doigt ce qui se passait au niveau de l’État concernant la levée de DPS, le droit au rapprochement et même à l’aménagement des peines qui n’était pas respecté comme pour les autres prisonniers. Là encore, si nous n'avions pas obtenu la confiance des députés de gauche, de la droite et du centre, ils ne seraient jamais venus avec nous rencontrer Pierre Alessandri et Alain Ferrandi en prison pour constater la différence de traitement.
- Concernant la campagne électorale, deux candidats de droite se sont déclarés dans votre circonscription. Cette guerre à droite est-elle un bon point pour vous ?
- C’est le jeu normal démocratique. À titre personnel, je n’ai absolument aucune animosité envers ces deux candidats. J’espère que nous ferons une campagne tout à fait propre et dans le respect mutuel, comme en 2017. Sur le plan politique, il y a des divergences. Il y a même une forme de schizophrénie chez ces deux candidats qui étaient alliés et même suppléants et qui, aujourd’hui, s’affrontent, l’un avec l’étiquette LR et l’autre a rejoint le parti Horizons. Un ralliement tardif ! Les électeurs jugeront. Comme j’ai déjà dit, l’élection présidentielle en Corse a été marquée par un vote sanction contre un homme et contre une façon de gouverner. Il va falloir être courageux pour défendre en Corse le président Macron !
- Les Nationalistes sont, tout autant, confrontés à une guerre de tranchées. Pensez-vous bénéficier, comme en 2017, du soutien de l’ensemble du mouvement national ?
- Le mot « guerre de tranchées » est beaucoup trop fort ! On ne va pas employer de langue de bois, des divergences sont apparues depuis 2017 dans le mouvement national, mais pas à Paris entre députés nationalistes. Le dogme que nous avons établi au PNC depuis plusieurs mois, c’est de dire que là où il y a un député nationaliste sortant, on ne présente pas de candidature contre. C’est, au moment où je vous parle, la voie sur laquelle semble également s’engager nos amis de Femu. Je le dis clairement : pour gagner cette circonscription, j’ai besoin du vote de toute la famille nationaliste comme en 2017, j’ai besoin également d’élargir ce vote aux gens qui ne sont pas nationalistes. J’ai essayé de respecter au mieux le contrat de mandature Pè a Corsica. Je ne pense pas que je sois attaquable là-dessus. Les engagements que j'ai pris, je les ai tenus. J’ai toujours travaillé de façon claire avec tout le monde, avec tous les gens qui m’ont sollicité. Je discute tous les jours, que ce soit avec Corsica Libera, Core in Fronte ou les différentes associations du monde nationaliste. Je n’ai pas de difficulté avec qui que ce soit. Après, je suis autonomiste, pas indépendantiste, j’ai essayé de faire le mieux que j’ai pu pour représenter le mouvement national. C’est clair que si je ne retrouve pas les voix de la famille nationaliste comme en 2017, cette élection pourrait se compliquer.
- Repartez-vous avec le même suppléant ou y-aura-t-il quelqu’un d’autre ?
- C’est trop tôt pour le dire !
- Comment comptez-vous articuler votre campagne ?
- Tout n’est pas encore fixé. Vers le 10 mai, nous inaugurerons une permanence à Aiacciu. Nous allons essayer de passer dans toutes les communes pour présenter le bilan et les actions à venir. Pendant deux ans, à cause de la crise COVID, nous n’avons pas pu aller à la rencontre des gens, comme nous avions l’intention de le faire, dans les 96 communes de ma circonscription. Nous avons un bilan et nous n’avons pas peur de dire que nous avons fait du travail.
- Vous êtes favori dans cette élection, êtes-vous confiant ?
- Nous sommes bien évidemment plus confiants qu’en 2017. Nous avons renforcé nos positions dans de nombreuses communes du Sud de la Corse, mais pas seulement. Des communes importantes, comme Porto-Vecchio et Zonza, sont des soutiens que nous n’avions pas alors. Mais, les électeurs voteront, d’abord, sur le bilan que je vais présenter et sur l’action que je vais mener. J’ai toujours essayé de garder ma personnalité et mon métier. C’est très important pour moi de conserver mon activité médicale et le lien avec les réalités de la vie, même si j’ai dû réduire mon temps au cabinet, c’est le prix de mon indépendance. Quand on met les pieds dans un deuxième mandat, si on commence à se couper de son milieu professionnel, c’est plus compliqué ensuite d’y revenir, cela peut ouvrir la porte à une certaine forme de compromission politique. Et de cela, je n’en veux pas !
- Si vous êtes réélu, resterez-vous dans le même groupe Liberté & Territoires ?
- Bien évidemment ! Au regard des présidentielles, nous pensons même que le groupe devrait sortir renforcer de ces législatives.
- C’est le jeu normal démocratique. À titre personnel, je n’ai absolument aucune animosité envers ces deux candidats. J’espère que nous ferons une campagne tout à fait propre et dans le respect mutuel, comme en 2017. Sur le plan politique, il y a des divergences. Il y a même une forme de schizophrénie chez ces deux candidats qui étaient alliés et même suppléants et qui, aujourd’hui, s’affrontent, l’un avec l’étiquette LR et l’autre a rejoint le parti Horizons. Un ralliement tardif ! Les électeurs jugeront. Comme j’ai déjà dit, l’élection présidentielle en Corse a été marquée par un vote sanction contre un homme et contre une façon de gouverner. Il va falloir être courageux pour défendre en Corse le président Macron !
- Les Nationalistes sont, tout autant, confrontés à une guerre de tranchées. Pensez-vous bénéficier, comme en 2017, du soutien de l’ensemble du mouvement national ?
- Le mot « guerre de tranchées » est beaucoup trop fort ! On ne va pas employer de langue de bois, des divergences sont apparues depuis 2017 dans le mouvement national, mais pas à Paris entre députés nationalistes. Le dogme que nous avons établi au PNC depuis plusieurs mois, c’est de dire que là où il y a un député nationaliste sortant, on ne présente pas de candidature contre. C’est, au moment où je vous parle, la voie sur laquelle semble également s’engager nos amis de Femu. Je le dis clairement : pour gagner cette circonscription, j’ai besoin du vote de toute la famille nationaliste comme en 2017, j’ai besoin également d’élargir ce vote aux gens qui ne sont pas nationalistes. J’ai essayé de respecter au mieux le contrat de mandature Pè a Corsica. Je ne pense pas que je sois attaquable là-dessus. Les engagements que j'ai pris, je les ai tenus. J’ai toujours travaillé de façon claire avec tout le monde, avec tous les gens qui m’ont sollicité. Je discute tous les jours, que ce soit avec Corsica Libera, Core in Fronte ou les différentes associations du monde nationaliste. Je n’ai pas de difficulté avec qui que ce soit. Après, je suis autonomiste, pas indépendantiste, j’ai essayé de faire le mieux que j’ai pu pour représenter le mouvement national. C’est clair que si je ne retrouve pas les voix de la famille nationaliste comme en 2017, cette élection pourrait se compliquer.
- Repartez-vous avec le même suppléant ou y-aura-t-il quelqu’un d’autre ?
- C’est trop tôt pour le dire !
- Comment comptez-vous articuler votre campagne ?
- Tout n’est pas encore fixé. Vers le 10 mai, nous inaugurerons une permanence à Aiacciu. Nous allons essayer de passer dans toutes les communes pour présenter le bilan et les actions à venir. Pendant deux ans, à cause de la crise COVID, nous n’avons pas pu aller à la rencontre des gens, comme nous avions l’intention de le faire, dans les 96 communes de ma circonscription. Nous avons un bilan et nous n’avons pas peur de dire que nous avons fait du travail.
- Vous êtes favori dans cette élection, êtes-vous confiant ?
- Nous sommes bien évidemment plus confiants qu’en 2017. Nous avons renforcé nos positions dans de nombreuses communes du Sud de la Corse, mais pas seulement. Des communes importantes, comme Porto-Vecchio et Zonza, sont des soutiens que nous n’avions pas alors. Mais, les électeurs voteront, d’abord, sur le bilan que je vais présenter et sur l’action que je vais mener. J’ai toujours essayé de garder ma personnalité et mon métier. C’est très important pour moi de conserver mon activité médicale et le lien avec les réalités de la vie, même si j’ai dû réduire mon temps au cabinet, c’est le prix de mon indépendance. Quand on met les pieds dans un deuxième mandat, si on commence à se couper de son milieu professionnel, c’est plus compliqué ensuite d’y revenir, cela peut ouvrir la porte à une certaine forme de compromission politique. Et de cela, je n’en veux pas !
- Si vous êtes réélu, resterez-vous dans le même groupe Liberté & Territoires ?
- Bien évidemment ! Au regard des présidentielles, nous pensons même que le groupe devrait sortir renforcer de ces législatives.
- Si vous êtes réélu, quelle seraient votre priorité pour le début de ce nouveau mandat ?
- Si le président Macron n’écoute pas ce qui s’est passé pendant cette campagne électorale, cela risque de s’agiter très rapidement au plan national. Ce ne sera pas, pour lui, un mandat de tout repos ! Des sujets très importants nous attendent, comme le débat sur les retraites et le réchauffement climatique. Au niveau de la Corse, il y a le gros problème des droits de succession avec les Arrêtés Miot qui arrivent bientôt à échéance, ce sera le moment de rediscuter de tout cela. La question aussi d’un CHU, comme l’avions demandé lors du débat sur le numerus clausus. La ville de Orléans, qui avait demandé la même chose, devrait l’obtenir, si j’en crois les conclusions d’un rapport d’experts qui vient sortir, alors que cette ville est à 1h de Tours et est entourée de CHU. Enfin, il y a bien évidemment la question de l’autonomie qui va nous accaparer rapidement.
- Cette question de l’autonomie est-elle le grand enjeu de la prochaine mandature parlementaire ?
- L’autonomie, il faut d’abord expliquer ce que l’on met dedans. Il y a plusieurs sujets. Pour nous, c’est un moyen de s’attaquer à certains problèmes de la vie quotidienne des Corses, que ce soit la spéculation immobilière, l’aménagement des services public, le prix de l’essence… L’autonomie se joue sur deux aspects. D’abord, il faut modifier la Constitution. Pour cela, il va falloir convaincre, pas seulement le gouvernement, mais aussi le Sénat qui a une majorité bien ancrée chez Les Républicains. L’autonomie, c’est aussi évidemment d’inscrire la Corse dans un article de la Constitution, que ce soit l’article 74 ou un nouvel article, sans évidemment toucher aux pouvoirs régaliens. Ensuite, il faut une discussion sans tabou sur tout. La Polynésie vient de voter des droits d’acquisition de terrain différents et beaucoup plus élevé pour les non-résidents. En Polynésie aujourd’hui - et c’est dans la Constitution française - trois rois reçoivent un salaire de plus de 5000 € par mois de la République française. Il y a également un statut de citoyen Kanak dans la Constitution française. Alors, comme je l’ai dit à Gérald Darmanin et à son représentant, il n’est pas question d’aborder la négociation avec des tabous. L’histoire de la Corse n’a pas commencé il y a 200 ans quand elle est devenue française, il y a donc une question d’histoire, de culture, de langue à intégrer et à écrire dans la Constitution française. On sait très bien qu’il faudra faire des concessions mais, au moment où l’on démarre une discussion, il faut tout poser sur la table, sinon on ira, encore une nouvelle fois, à l’échec.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Si le président Macron n’écoute pas ce qui s’est passé pendant cette campagne électorale, cela risque de s’agiter très rapidement au plan national. Ce ne sera pas, pour lui, un mandat de tout repos ! Des sujets très importants nous attendent, comme le débat sur les retraites et le réchauffement climatique. Au niveau de la Corse, il y a le gros problème des droits de succession avec les Arrêtés Miot qui arrivent bientôt à échéance, ce sera le moment de rediscuter de tout cela. La question aussi d’un CHU, comme l’avions demandé lors du débat sur le numerus clausus. La ville de Orléans, qui avait demandé la même chose, devrait l’obtenir, si j’en crois les conclusions d’un rapport d’experts qui vient sortir, alors que cette ville est à 1h de Tours et est entourée de CHU. Enfin, il y a bien évidemment la question de l’autonomie qui va nous accaparer rapidement.
- Cette question de l’autonomie est-elle le grand enjeu de la prochaine mandature parlementaire ?
- L’autonomie, il faut d’abord expliquer ce que l’on met dedans. Il y a plusieurs sujets. Pour nous, c’est un moyen de s’attaquer à certains problèmes de la vie quotidienne des Corses, que ce soit la spéculation immobilière, l’aménagement des services public, le prix de l’essence… L’autonomie se joue sur deux aspects. D’abord, il faut modifier la Constitution. Pour cela, il va falloir convaincre, pas seulement le gouvernement, mais aussi le Sénat qui a une majorité bien ancrée chez Les Républicains. L’autonomie, c’est aussi évidemment d’inscrire la Corse dans un article de la Constitution, que ce soit l’article 74 ou un nouvel article, sans évidemment toucher aux pouvoirs régaliens. Ensuite, il faut une discussion sans tabou sur tout. La Polynésie vient de voter des droits d’acquisition de terrain différents et beaucoup plus élevé pour les non-résidents. En Polynésie aujourd’hui - et c’est dans la Constitution française - trois rois reçoivent un salaire de plus de 5000 € par mois de la République française. Il y a également un statut de citoyen Kanak dans la Constitution française. Alors, comme je l’ai dit à Gérald Darmanin et à son représentant, il n’est pas question d’aborder la négociation avec des tabous. L’histoire de la Corse n’a pas commencé il y a 200 ans quand elle est devenue française, il y a donc une question d’histoire, de culture, de langue à intégrer et à écrire dans la Constitution française. On sait très bien qu’il faudra faire des concessions mais, au moment où l’on démarre une discussion, il faut tout poser sur la table, sinon on ira, encore une nouvelle fois, à l’échec.
Propos recueillis par Nicole MARI.