Avec plus de 12 000 habitants, les Quartiers Sud de Bastia sont un véritable vivier pour les candidats aux municipales. En cette période électorale, les têtes de listes et leurs colistiers arpentent les cages d'escaliers, tracts à la main, à la recherche de la moindre voix à prendre. Avec eux, dans leur sillage, des promesses d'embauche, des aides pour régler des factures impayées, des logements plus grands, des paniers repas, 50 € par vote.... autant de pratiques que les habitants de ces quartiers délaissés révèlent et dénoncent. Simplement ! Parfois avec colère, souvent avec résignation.
Rien n'est fait !
Cité Aurore, 15h30, Michel, la cinquantaine, et ses amis refont le monde sur un muret, canette de soda dans la main droite, cigarette dans la main gauche. "Regardez la façade de notre immeuble, les gaines électriques sortent, le portail est cassé, cela fait 4 ans qu'on le signale, mais rien n'est fait !", s'indigne cet habitant du bâtiment 25 C de la Cité Aurore. Cela fait plus de 10 ans qu'il réside à Lupinu. Dix ans, aussi, qu'il n'a jamais vu un seul élu dans le quartier. Sauf pour les élections ! Ce dimanche 28 juin, comme au premier tour, il n'ira pas voter.
Rien que des promesses !
Dans le parking au dessus, Emilia, sa voisine de 85 ans, effectue sa balade quotidienne. Cela fait 50 ans que cette Italienne vit au premier étage de cet HLM. Il y a quelques jours, l'Office de l'Habitat lui a adressé un courrier pour la prévenir de futurs travaux, mais elle reste dubitative : " A Lupinu, ils promettent souvent, mais ne font rien ! Les rénovations, on les attend toujours."
"Ils viennent pendant les élections et après, plus rien !"
Place Claude-Papi, 16h 30, Myriam de la Cité des Monts s'installe avec ses amies sur un banc en béton, à l'ombre d'un arbre, pour le rituel du café. Chaque jour, elles voient défiler à leur porte les colistiers des trois candidats avec des projets et de "belles paroles". Il y a quelques semaines, des personnes sont venues chez cette mère de famille, un sachet de courses à son nom en main. Immédiatement elle a refusé ce geste : "Les intérêts, ça reste à la banque ! Moi, je n'en veux pas !"
50 € pour une procuration !
Si elle est aussi remontée, c'est parce que ce n'est pas la première fois que l'on essaie d'acheter son vote. Avant le confinement, la même équipe était venue proposer à sa fille de 21 ans : 50 € pour une procuration !
Une tradition corse
Une pratique qui est loin d'étonner Jean-Pierre, habitant du 19 B, qui promène son chien à quelques mètres du groupe de femmes :"Vous savez acheter les voix, cela reste la tradition en Corse. On vous promet un logement plus grand, une place à la mairie, même de régler vos factures !", s'exclame-t-il.
Un vote contre une place
Romain, 22 ans, résidant du 22 de la Cité Aurore a pu le constater. En septembre prochain il terminera son CDD et sera à la recherche d'un emploi. "Plusieurs listes m'ont proposé une place d'agent municipal si je votais pour eux. A vrai dire, je n'y crois pas trop", avoue le jeune homme.
La voix de la misère
Si certains ont refusé les paniers repas, d'autres n'ont pas eu le choix, à l'instar d'Anna, retraitée, qui, pendant le confinement, s'est retrouvée isolée, dans une grande détresse financière. "Cela fait 53 ans que j'habite là et que les habitants de Lupinu se sentent délaissés. Pendant l'épidémie, c'était pire ! On m'a apporté trois colis d'aide alimentaire. Dimanche prochain, j'irai voter."
Rien n'est fait !
Cité Aurore, 15h30, Michel, la cinquantaine, et ses amis refont le monde sur un muret, canette de soda dans la main droite, cigarette dans la main gauche. "Regardez la façade de notre immeuble, les gaines électriques sortent, le portail est cassé, cela fait 4 ans qu'on le signale, mais rien n'est fait !", s'indigne cet habitant du bâtiment 25 C de la Cité Aurore. Cela fait plus de 10 ans qu'il réside à Lupinu. Dix ans, aussi, qu'il n'a jamais vu un seul élu dans le quartier. Sauf pour les élections ! Ce dimanche 28 juin, comme au premier tour, il n'ira pas voter.
Rien que des promesses !
Dans le parking au dessus, Emilia, sa voisine de 85 ans, effectue sa balade quotidienne. Cela fait 50 ans que cette Italienne vit au premier étage de cet HLM. Il y a quelques jours, l'Office de l'Habitat lui a adressé un courrier pour la prévenir de futurs travaux, mais elle reste dubitative : " A Lupinu, ils promettent souvent, mais ne font rien ! Les rénovations, on les attend toujours."
"Ils viennent pendant les élections et après, plus rien !"
Place Claude-Papi, 16h 30, Myriam de la Cité des Monts s'installe avec ses amies sur un banc en béton, à l'ombre d'un arbre, pour le rituel du café. Chaque jour, elles voient défiler à leur porte les colistiers des trois candidats avec des projets et de "belles paroles". Il y a quelques semaines, des personnes sont venues chez cette mère de famille, un sachet de courses à son nom en main. Immédiatement elle a refusé ce geste : "Les intérêts, ça reste à la banque ! Moi, je n'en veux pas !"
50 € pour une procuration !
Si elle est aussi remontée, c'est parce que ce n'est pas la première fois que l'on essaie d'acheter son vote. Avant le confinement, la même équipe était venue proposer à sa fille de 21 ans : 50 € pour une procuration !
Une tradition corse
Une pratique qui est loin d'étonner Jean-Pierre, habitant du 19 B, qui promène son chien à quelques mètres du groupe de femmes :"Vous savez acheter les voix, cela reste la tradition en Corse. On vous promet un logement plus grand, une place à la mairie, même de régler vos factures !", s'exclame-t-il.
Un vote contre une place
Romain, 22 ans, résidant du 22 de la Cité Aurore a pu le constater. En septembre prochain il terminera son CDD et sera à la recherche d'un emploi. "Plusieurs listes m'ont proposé une place d'agent municipal si je votais pour eux. A vrai dire, je n'y crois pas trop", avoue le jeune homme.
La voix de la misère
Si certains ont refusé les paniers repas, d'autres n'ont pas eu le choix, à l'instar d'Anna, retraitée, qui, pendant le confinement, s'est retrouvée isolée, dans une grande détresse financière. "Cela fait 53 ans que j'habite là et que les habitants de Lupinu se sentent délaissés. Pendant l'épidémie, c'était pire ! On m'a apporté trois colis d'aide alimentaire. Dimanche prochain, j'irai voter."