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"La peur et la menace n’ont pas leur place dans le débat public" : vives réactions après les propos de Gilles Simeoni


MV le Mercredi 27 Janvier 2021 à 13:44

« S'il faut construire un rapport de force avec l'Etat, y compris par des moyens qui ne se limitent pas à l'action institutionnelle, on sait d'où l'on vient et ce que nous sommes capables de faire » a lancé le président de l’Exécutif Gilles Simeoni lors d’une conférence de presse ce mardi 26 janvier.
Ses mots ont sonné comme un véritable avertissement à l'Etat et provoqué de vives réactions.



"Les propos tenus hier par Gilles Simeoni sont inacceptables de la part d’un Président du Conseil Exécutif qui, à demi-mot, laisse planer l’éventualité d’un retour de la violence politique dont le sombre souvenir reste à jamais graver dans la mémoire collective." - lancent dans un communiqué conjoint le sénateur Jean-Jacques Panunzi et le député Jean-Jacques Ferrara qui critiquent le "stratégie clairement électoraliste de satisfaire les siens" de la majorité territoriale. Le clientélisme reproché par les nationalistes à leurs prédécesseurs revient en force pour Panunzi et Ferrara qui exhortent l'exécutif à "revenir à la raison et envisage" l’engagement politique comme un acte citoyen constructif au lieu de raviver des méthodes que nous espérons tous dernière nous." 

 
L'opposition territoriale
Le président du groupe Per l’Avvene Jean-Martin Mondoloni a notamment fait part dans un communiqué de son « indignation » face à « des manœuvres grossièrement politiciennes ». « Le président du conseil Exécutif a clairement fait passer un message indiquant que la majorité pourrait employer « des moyens ne se limitant pas à l’action institutionnelle ». Lesquels ? » s'interroge t-il. « Cette posture masque l’imposture : Elle a pour but politique inavoué et médiatiquement réussi de masquer, à l’heure du bilan, la faillite de l’exécutif » estime Jean-Martin Mondoloni.
 
Même son de cloche du côté du président d’Andà per Dumani Jean-Charles Orsucci : « Si le refrain de la responsabilité étatique était connu voire dépassé, le recours à peine voilé à des voies non démocratiques est nouveau depuis 2015 et suscite notre profonde inquiétude ». Fustigeant un « ton martial » et un discours « aux relents trumpistes », Jean-Charles Orsucci dénonce les menaces « du retour des années de plomb de la part d’hommes et de femmes démocratiquement élus ». « Faut-il que le désarroi soit si grand pour en arriver à tant d’irresponsabilité et de cynisme dans un climat mondial et national de crise sanitaire et économique ? » poursuit-il.
 
Les deux groupes enjoignent la majorité territoriale à « se mettre sérieusement au travail sur tous les dossiers en attente qui pourrissent le quotidien de nos concitoyens depuis des années », critiquant un ordre du jour de la prochaine session de l’Assemblée de Corse, jugé « indigent ».
Déchets, dossier maritime, autorité de la concurrence, autant de sujets « que la majorité se révèle incapable de régler depuis maintenant plus de cinq ans » regrette Jean-Martin Mondoloni. « Avant de prétendre faire Nation, il faut savoir faire gestion » conclut Jean-Charles Orsucci. L'ambiance de la prochaine session promet d'être électrique. 

Jean Zuccarelli pour la Gauche Républicaine Corse a aussi affirmé que « Les propos tenus par Gilles Simeoni à l’encontre de l’Etat sont des menaces inacceptables. Leur caractère ambigu ne masque pas leur sens très clair compte tenu du passé qui est invoqué. »

La vidéo de la conférence de presse