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La 7ème édition de Libri Mondi du 22 au 24 septembre au musée de Bastia


Philippe Jammes le Samedi 16 Septembre 2023 à 07:51

Du 22 au 24 septembre, le musée de Bastia se transformera en un lieu d'échange culturel à l'occasion de la 7ème édition des Rencontres Littéraires de Libri Mondi. Cette année, l'événement se démarque avec la présence de sept auteurs de renom, dont une majorité étrangers.



Organisateurs et partenaires ont présenté la 7ème édition de Libri Mondi
Organisateurs et partenaires ont présenté la 7ème édition de Libri Mondi
«  Depuis leur création, ces rencontres sont fondées sur la confiance », souligne Sébastien Bonifay, président de l'Association Libri Mondi en présentant cette édition 2023 au restaurant Côté Jardin à Bastia. « La confiance des partenaires et du public, qui vient parfois découvrir des auteurs qui lui sont inconnus. Nos partenaires, bien que peu nombreux, partagent une passion pour la lecture, qu'ils soient institutionnels comme la mairie de Bastia ou la CdC, ou des partenaires privés bienveillants ».

Pour cette édition 2023, la majorité des auteurs invités seront étrangers, avec la présence de deux Italiens, Carlo Lucarelli et Antonio Scurati, de l'Irlandais Sebastian Barry, et de l'Américain Jerry Stahl. Ils seront accompagnés de trois femmes à la renommée incontestable : Marie Vingtras, Noëlle Renaude et Pascale Robert-Diard. « Les choix d'invitation sont le fruit de la réflexion de notre bureau, composé de 6 membres. Chacun propose un auteur, et si ce dernier recueille deux avis favorables, nous l'invitons. Notre public est curieux, venant d'horizons divers. Il a confiance en nos choix, établissant ainsi un lien de respect mutuel. Nous avons des habitués qui forment la base de nos soirées, ainsi qu'une variété de personnes issues de différentes couches sociales. Notre objectif premier est que les livres se vendent, non pour notre bénéfice personnel car nous n'avons pas de retour financier, mais pour le plaisir de faire lire nos concitoyens. Cela démontre que notre message passe, et cela nous encourage ». explique Sébastien. Bonifay.


Le public sera sondé
Pour cette 7ème édition, le public aura également son mot à dire ! « Sept ans pour un événement littéraire, c'est l'âge de la maturité, mais c'est aussi l'âge où la tentation de se reposer sur ses lauriers se fait sentir. Nous avons donc estimé qu'il était temps de faire un premier bilan. Nous souhaitons en savoir plus sur les attentes du public vis-à-vis de Libri Mondi afin de continuer à évoluer en harmonie avec lui. Un petit questionnaire sera disponible à l'entrée des conférences, et nous examinerons attentivement les propositions du public ».

Libri Mondi s'engage également de plus en plus à sensibiliser le jeune public et les élèves. « Avec Dominique Mattei et Jocelyne Casta, nous travaillerons en amont avec les élèves dès le mois de janvier pour la prochaine édition, car notre manifestation se déroule en début d'année scolaire, ce qui rend difficile la collaboration avec les écoles en cette période ».

Pour Mattea Lacave, adjointe au maire de Bastia en charge de la culture « C'est un événement majeur. Nous sommes ravis de soutenir cette initiative car nous avons une totale confiance en ses organisateurs, de véritables professionnels. Ce qui distingue cette manifestation, c'est la proximité avec les auteurs. La ville ne peut qu'en bénéficier. De plus, c'est l'occasion pour le public de découvrir de nouveaux auteurs ». ​

Voici le programme
 



Les auteurs invités (entrée libre gratuite)
Vendredi 22 septembre à 18h30 (Jardins du Musée de Bastia) ouverture


Samedi 23 septembre

Sebastian Barry

Né en 1955 à Dublin, Sebastian Barry, poète, dramaturge, romancier, est considéré comme l’un des plus grands écrivains irlandais contemporains. Son Irlande natale, son histoire familiale complexe constituent ses socles d’inspiration, mais il explore également le monde de l’adolescence, interroge les traumatismes des guerres, celle de 14-18, la guerre du Golfe, ou la guerre de Sécession. Son dernier roman, « Au Bon vieux temps de Dieu », met en scène un ancien flic solitaire qui doit replonger dans un passé douloureux : si l’on retrouve les thèmes chers à Barry et sa prose captivante, l’écrivain irlandais sait toujours surprendre.
Samedi 23 septembre


16h : Noëlle Renaude
Noëlle Renaude est avant tout connue comme dramaturge. Durant près de quarante ans, elle a signé une trentaine de pièces qui ont fait d’elle l’une des figures majeures du théâtre contemporain, et qui lui ont valu d’être faite commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres en 2021. Peu à peu elle a également versé avec bonheur et talent dans le roman.
 
17h : Pascale Robert-Diard
Elle est l’une des chroniqueuses judiciaires les plus réputées de France. Dans les colonnes du Monde, elle relate les grands procès avec brio, depuis vingt ans. En parallèle, elle a publié plusieurs ouvrages remarquables sur le monde de la justice, en choisissant de raconter les êtres, plutôt que les rouages de la machine.  Il y a un an, elle a publié son premier roman, La petite Menteuse. L’autrice ne s’est pas pour autant éloignée des prétoires, et son livre reste fermement ancré dans les préoccupations de notre époque.  L’histoire d’une jeune fille de 20 ans, violée alors qu’elle était mineure et qui s’apprête à vivre le procès en appel. Elle change de défense, et veut être représentée par une femme…. Avec subtilité, audace, et un style indéniablement littéraire, Pascale Robert-Diard s’interroge sur le statut de la parole des victimes, et sur la place encore laissée au doute dans ce genre d’affaires.
 
18h : Jerry Stahl
Jerry Stahl est Juif américain. A travers son « Nein, nein, nein ! » il se lance dans « une tournée des camps de la mort ». En voyage organisé. Il y dénonce la transformation des lieux de mémoire de la Shoah en parcs d’attraction sur un ton drôle, grinçant, et cruellement lucide sur notre époque. Seul lui pouvait avoir l’idée d’un livre aussi casse-gueule que ce Nein, nein, nein !  Et, plus encore, seul lui pouvait le mener à bien avec un tel talent.
 

Dimanche 24 septembre

16h : Carlo Lucarelli
Depuis la mort d’Andrea Camilleri, avec qui il avait signé « Meurtre aux poissons rouges » en 2010, Carlo Lucarelli est peut-être l’auteur de Giallo le plus connu en France. Son œuvre, protéiforme, laisse une place importante au travail de mémoire, et porte un regard dur sur la société italienne, à travers les enquêtes de ses personnages récurrents, parmi lesquels le célèbre commissaire De Luca. Et c’est De Luca, policier « au service des méchants et non des bons », que l’on retrouve dans son dernier roman : « Péché mortel ». Nous sommes en 1943, le régime de Mussolini vacille, mais De Luca continue de faire son job. Et son job, c’est de comprendre à qui appartiennent ce corps sans tête, et cette tête sans corps, que l’on vient de retrouver à Bologne. Indifférent aux soubresauts de l’Histoire, le commissaire se concentre sur son enquête, mais celle-ci va l’amener à plonger dans les arcanes corrompus du système fasciste. L’auteur , passionné d’Histoire, est également journaliste d’investigation, et l’Italie actuelle a peu de secrets pour lui. Il n’est pas interdit de deviner dans « Péché mortel » un écho troublant à notre époque.
 
17h : Marie Vingtras
« Un jour, en marchant dans la rue, le début d’une histoire m’est venue ». Par ces mots simples, Marie Vingtras, originaire de Rennes, avocate à Paris, décrit la genèse de « Blizzard », son premier roman, publié aux Éditions de l’Olivier. Située en Alaska, l’intrigue du livre se veut également d’une simplicité troublante : Bess sort en pleine tempête avec un enfant. Le temps de refaire ses lacets – et de lâcher sa main – celui-ci disparaît. Par la suite, quatre personnages prennent tour à tour la parole au fil des chapitres. Déployant un art du monologue ciselé, « Blizzard » est maîtrisé de bout en bout. Évoquant aussi bien à Russell Banks que les espaces de désolation chez Ron Rash, Marie Vingtras signe un puissant roman sur la culpabilité. L’avalanche de prix qu’il a obtenus et le succès populaire qu’il a rencontré en ont fait l’une des découvertes de 2021.
 
18h : Antonio Scurati
Professeur à l’université de Milan, collaborateur régulier à La Stampa, Antonio Scurati mène en parallèle une carrière de romancier qui lui vaut de premières distinctions, notamment pour « Le Survivant » qui obtient le prix Campiello en 2005. En 2019, il débute « M », une saga consacrée à Benito Mussolini. D’emblée, le style de Scurati frappe les esprits : des chapitres courts dans lesquels une reconstitution minutieuse des faits se mêle à un puissant pouvoir fictionnel. « M, les derniers jours de l’Europe », le 3ème opus sorti il y a quelques jours reprend quant à lui le récit en 1938 et relate l’alignement sur l’Allemagne nazie, la mise en œuvre des lois raciales et la marche de l’Italie vers la guerre. À mi-chemin entre l’histoire et la littérature, Scurati signe un portrait total, et une nouvelle lecture du fascisme qui fait d’ores et déjà date.