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L’Assemblée de Corse se dote d’une commission de déontologie


Julia Sereni le Jeudi 16 Juillet 2020 à 18:24

Fruit des travaux de l’Assemblée de Corse menés à l’initiative de son Président Jean-Guy Talamoni, une commission de déontologie a été mise en place ce jeudi 16 juillet. Instance de conseil, sans pouvoir de sanction, elle devra veiller à prévenir les situations de conflits d’intérêts au sein de l’assemblée. Elle sera présidée par l’ancien bâtonnier Camille Romani.



Photo Michel Luccioni
Photo Michel Luccioni
Depuis ce jeudi 16 juillet, l’Assemblée de Corse dispose, à l’instar de l’Assemblée nationale, de sa commission de déontologie. « J’ai souhaité créer cette commission pour répondre aux besoins de transparence et de probité. Aujourd’hui c’est une demande sociale et sociétale très importante » analyse le président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni.
Il revient sur la genèse de son projet : « Cela fait une dizaine d’année que je travaille sur ces sujets. Lorsque nous sommes parvenus aux responsabilités, j’ai voulu qu’on accélère les choses ».

Le président de l’Assemblée a ainsi porté un certain nombre de propositions visant à moderniser les pratiques institutionnelles de l’Assemblée, réunies dans un rapport voté à l’unanimité le 14 février dernier. La création d’une commission de déontologie fait partie des axes forts de ce rapport.  « Elle doit permettre aux élus de s’assurer qu’ils sont dans les clous en termes de conflits d’intérêts » explique Jean-Guy Talamoni. 


À sa tête, une autorité extérieure : Camille Romani
 « J’ai souhaité qu’elle soit présidée un bâtonnier qui serait désigné par les barreaux de Corse ». Et le choix s’est porté sur l’ancien bâtonnier Camille Romani.  

« Les élus ont des comptes à rendre à la population » Pour le tout nouveau président de la commission, l’enjeu est clair. « Le but de cette commission, c’est de réalimenter le capital confiance des citoyens ». C’est ce qui a motivé sa candidature : « Je me suis porté candidat car je crois sincèrement dans les sacrifices que ces hommes et ces femmes consentent dans leur vie personnelle pour la chose publique et je veux que leur blason soit redoré ». La tâche semble ardue, mais ne l’effraie pas.
 Sa mission, il l’envisage comme un rôle de conseil : « Ici il n’est pas question de jouer les procureurs, les juges ou les censeurs » prévient Camille Romani. « La commission n’aura aucun pouvoir de sanction, elle jouera le rôle de garde-fou, de pare-feu ». Un pouvoir limité, mais qui, pour le Président, aura son utilité : « Nous apporterons des réponses et nous fixerons des règles ».
 
Les deux autres axes forts du rapport seront également mis en oeuvre. Une questure, composée d’un collège de 4 questeurs issus pour moitié de la majorité, pour l’autre de l’opposition, verra le jour prochainement. « L’opposition aura ainsi accès à l’ensemble des éléments matériels et financiers donc c’est un élément de transparence » assure Jean-Guy Talamoni. Le comité d’évaluation des politiques publiques, qui existe déjà, sera quant à lui remanié : « L’heure est venue de refonder ce comité. Nous sommes en plein travail, je réunis les présidents de groupe pour poursuivre les travaux ».
 
 

Camille Romani, président de la commission
Camille Romani, président de la commission