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François Orlandi et le développement des territoires ruraux : "règlementations non adaptées au contexte local"


Rémi Di Caro le Samedi 16 Novembre 2019 à 16:17

C'est à l'occasion d'un séminaire portant sur la reconquête des territoires ruraux que de nombreux maires se sont réunis, ce samedi 16 avril, à la salle polyvalente de Borgo. Organisée par l'association de droit rural de la Corse (ADRC), en partenariat avec la SAFER et l'association des maires, cette journée d'échanges avait pour objectif de faire un point sur l'activité rurale de l'île. Les différents acteurs ont notamment accordé une place importante aux problématiques liées au foncier, qui se révèle être un véritable obstacle au bon développement de ces différents projets.



Après les allocutions du maire de Borgo, Anne-Marie Natali, et de Jean-Claude Bonnacorsi, président de l'ADRC, c'est l'intervention de Paul Grimaldi, président du Girtec, qui a retenu l'attention des élus communaux présents ce samedi. Ce Groupement d'intérêts public de reconstitution des titres de propriété de la Corse occupe un rôle majeur dans le règlement du désordre financier qui semble régner aujourd'hui dans de nombreuses communes. Biens présumés sans maître, terrains en indivision, l'organisation a délivré, en 10 ans, plus 8 000 titres de propriété en Corse.

Pour Paul Grimaldi, président de la Communauté des communes du Fium'orbu, "le constat dans la ruralité est l'effet d'abandon que la Corse connaît depuis 50 ans". "Il faut contrebalancer cette dynamique mortifère à l'aide de moyens règlementaires et juridiques" a-t-il précisé. Selon lui, la solution pourrait venir, en partie, des élus territoriaux, qui "pour peu qu'ils aient de la bonne volonté, ont déjà, à leur disposition, quelques moyens à mettre en place." 
Concernant, justement, ces solutions à mettre en place pour minimiser le frein que constitue le foncier, ce dernier a déclaré "qu'il est regrettable qu'un partenaire efficace, comme l'est aujourd'hui le Girtec, ne soit pas plus sollicité par les collectivités locales".


Autre problème, soulevé par Magalie Marin, représentante de la SAFER de Corse, la progression des terrains en friches qui prennent aujourd'hui le pas sur les terrains agricoles. Les causes peuvent être nombreuses. Du propriétaire non identifié à l'endettement bancaire, en passant par un morcellement excessif du territoire, "cet abandon des terres entraîne une chute significative du nombre d'exploitants agricoles, qui a diminué de 45% en 20 ans." C'est à ce titre qu'elle a présenté, ce samedi, 10 propositions d'orientation stratégiques et d'adaptations législatives à travers un "Projet Zéro Friche" dans lequel on retrouve notamment la mise en place d'une taxe sur les friches agricoles, ou encore la mise en inventaire des espaces en friche.

François Orlandi, maire de Tomino, a remis en cause des "règlementations qui ne sont pas adaptées au contexte local, et qui conduisent à des attentes spéculatives." Cependant, l'ancien président du Conseil départemental de Haute-Corse, s'est tout de même montré optimiste en affirmant que "malgré les nombreuses interrogations qui nous amènent ici, il existe des opportunités qu'il faut saisir." 
Par ailleurs, il a également déclaré, comme nombre de ses partenaires, "regretter l'absence de représentants de l'Etat, alors que ce problème va bien au-delà des communes".
En effet, alors que leurs interventions étaient initialement prévues dans la matinée, le préfet de Haute-Corse, François Ravier, et l'Office du Développement Agricole et Rural de La Corse (ODARC), n'étaient pas présents ce samedi à Borgo….-