- Fabrice Moreau, vos liens avec la Corse ?
- Je n’ai malheureusement pas la moindre goutte de sang corse. Je suis né à Blois en 1962 et j’ai grandi à 7km de Chambord. Tous Solognots du côté de ma mère, et Parisiens transplantés en Sologne du côté de mon père. Je suis donc plutôt un « ligérien », un gars du Centre, un gars des plaines. À ma grande honte, et malgré les nombreux voyages que j’ai pu faire dans ma vie, je ne connaissais pas la Corse avant de faire ce livre. Ça a été une découverte fantastique, largement à la hauteur de la réputation de beauté de l’île. J’ai une amie parisienne qui a près de 70 ans, qui va en Corse en vacances depuis son enfance. Grâce à elle, je connaissais quelques « bribes » de la Corse, qui fait partie de sa vie depuis toujours. Elle habite maintenant à l’année à l’île-Rousse, tout près des lieux de son enfance. A l’occasion de ce livre, je suis allé la voir souvent et elle m’a indiqué de beaux endroits à croquer.
- Comment votre travail s'est-il articulé ? Le choix des sites, par exemple ?
- Un an après le début du travail de dessin pour ce livre, je peux dire que j’ai une assez bonne connaissance de l’ensemble de la Corse. J’ai fait six voyages de 12 jours environ, carte et guides en main, pour ne rien oublier. Avant de partir, j’ai étudié les guides classiques de voyage et analysé les cartes. Ce travail est important: il me permet de bien répartir géographiquement, nos livres ont un développement géographique, les sites intéressants et aussi d’éviter de multiplier des vues trop similaires dans une zone donnée. Ça me permet aussi, bien sûr, de ne pas oublier les sites à voir absolument. Disons que cette liste de sites incontournables représente 80% environ des lieux « imposés ». Je trouve les 20% restants au gré de mes pérégrinations, en fonction de la lumière du moment et en fonction de l’intérêt documentaire des sites, leur valeur « universelle », leur grande typicité même s’ils sont modestes ou peu connus. Souvent aussi, en chemin, je discute avec des habitants qui m’indiquent des lieux intéressants ou parfois étonnants, différents. L’occasion d’un rapport humain sympathique. Souvent les Corses me disaient: « À la fin, vous la connaitrez mieux que nous, la Corse! ». Il y a du vrai dans cette boutade. L’île est si montagneuse, les déplacements si longs, que chacun a tendance à rester dans son petit coin, sa vallée. Bien rare qu’un Corse du Nebbio connaisse le Sartenais ! Ne parlons pas des Niolins ou des gens d’Asco !
- Votre technique de travail ?
- Comme un photographe, je me lève avec le jour et arrête de travailler à la nuit, été comme hiver, pour bénéficier les plus belles lumières. J’aime aussi les lumières dures d’été, à midi, plus facile à restituer à l’aquarelle qu’en photo, durcissement excessif des ombres. En juin, je dessine donc de 6h du matin à 22h… Je ne vois pas le temps passer; ces aquarelles demandent beaucoup de temps parfois. De 4 à 20 heures. Mon record est 28 heures, en 2 jours, en Sicile. Je porte un sac à dos banal, peu volumineux, dans lequel se trouvent ma boîte d’aquarelles, mon trépied pliant, de l’eau et ma documentation allégée. Sous mon bras, deux étuis pour les feuilles de papier: un moyen et un grand, en longueur, pour les dessins panoramiques des double-pages. Le but est de voyager léger, être le plus fluide possible car parfois je dois marcher longtemps pour accéder à un lieu. Pas possible de monter au lac de Melu avec un barda de 40kg sur le dos! Et puis j’aime bien l’idée d’arriver à extraire du réel une image parfois très complexe et très détaillée, avec le minimum de matériel. Léger au monde ! Le mystère de la main humaine. J’utilise des tubes d’aquarelle (de marque anglaise). Je n’aime pas les godets car j’aime les aquarelles fortes et surtout pas délavées. Ça va plus vite avec des tubes. Le papier est italien: Fabriano. Les pinceaux, dits « à lavis », sont classiques, de type chinois mais de marques italiennes ou françaises. L’eau, il faut toujours en avoir un peu en réserve: un aquarelliste sans eau est un homme mort. Ça m’arrive souvent de peindre à l’eau de mer. Je réalise dessin (très fouillé, complet) et couleur sur place. Quand il pleut, je sors mon parapluie ou je dessine dans la voiture. Voilà, c’est simple. J’arrache à la réalité des morceaux de paysages, je fixe des instants, je fais mon miel des lumières qui me frappent. Le soir, je regarde avec un œil critique ces vues et m’endors vite en pensant néanmoins que je pourrais faire mieux le lendemain. Au fur et à mesure que mon « enquête » progresse, le livre commence à m’apparaître. Je le construis piano piano. Un dessin en longueur ici, un carré là, un vertical plus loin; attention aux sujets qui se répètent dans un même chapitre; revenir en automne pour varier les lumières, etc. Un travail jubilatoire. Les livres de la collection « Aquarelles » comportent entre 130 et 150 aquarelles.
- Comment la collaboration avec Belinda a t'elle vu le jour ?
- Comment la collaboration avec Fabrice a t'elle vu le jour ? Comment avez-vous travaillé pour poser vos textes sur ses aquarelles ?
- Ce sont les éditions du Pacifique, qui font ces livres d’aquarelles avec Fabrice Moireau depuis deux décennies, qui m’ont contactée, sachant que j’avais des liens forts avec la Corse, et qui m’ont présenté le travail de Fabrice, puis Fabrice lui-même. A ce moment-là, à la fin 2020, il avait déjà passé un an à travailler sur place et quand je suis arrivée dans l’aventure, les aquarelles étaient prêtes. Je n’ai pas vraiment « posé » le texte sur les œuvres. J’ai plutôt écrit ce que j’avais à écrire sur ma passion pour la Corse. Mais je l’ai fait parce que je trouvais les aquarelles merveilleuses, et leur excellence m’a stimulée et m’a incitée à faire le plus beau texte possible.
- Vos projets ?
- En septembre va paraître chez Gallimard un essai autour du tango. Je dis « autour » parce que ce que je traite, au fond, c’est surtout la question de notre façon d’être en relation. L’essai s’intitulera Petit éloge de l’embrassement. Actuellement j’ai commencé un roman, mais ça, c’est un vrai chantier pour l’instant.
- Je n’ai malheureusement pas la moindre goutte de sang corse. Je suis né à Blois en 1962 et j’ai grandi à 7km de Chambord. Tous Solognots du côté de ma mère, et Parisiens transplantés en Sologne du côté de mon père. Je suis donc plutôt un « ligérien », un gars du Centre, un gars des plaines. À ma grande honte, et malgré les nombreux voyages que j’ai pu faire dans ma vie, je ne connaissais pas la Corse avant de faire ce livre. Ça a été une découverte fantastique, largement à la hauteur de la réputation de beauté de l’île. J’ai une amie parisienne qui a près de 70 ans, qui va en Corse en vacances depuis son enfance. Grâce à elle, je connaissais quelques « bribes » de la Corse, qui fait partie de sa vie depuis toujours. Elle habite maintenant à l’année à l’île-Rousse, tout près des lieux de son enfance. A l’occasion de ce livre, je suis allé la voir souvent et elle m’a indiqué de beaux endroits à croquer.
- Comment votre travail s'est-il articulé ? Le choix des sites, par exemple ?
- Un an après le début du travail de dessin pour ce livre, je peux dire que j’ai une assez bonne connaissance de l’ensemble de la Corse. J’ai fait six voyages de 12 jours environ, carte et guides en main, pour ne rien oublier. Avant de partir, j’ai étudié les guides classiques de voyage et analysé les cartes. Ce travail est important: il me permet de bien répartir géographiquement, nos livres ont un développement géographique, les sites intéressants et aussi d’éviter de multiplier des vues trop similaires dans une zone donnée. Ça me permet aussi, bien sûr, de ne pas oublier les sites à voir absolument. Disons que cette liste de sites incontournables représente 80% environ des lieux « imposés ». Je trouve les 20% restants au gré de mes pérégrinations, en fonction de la lumière du moment et en fonction de l’intérêt documentaire des sites, leur valeur « universelle », leur grande typicité même s’ils sont modestes ou peu connus. Souvent aussi, en chemin, je discute avec des habitants qui m’indiquent des lieux intéressants ou parfois étonnants, différents. L’occasion d’un rapport humain sympathique. Souvent les Corses me disaient: « À la fin, vous la connaitrez mieux que nous, la Corse! ». Il y a du vrai dans cette boutade. L’île est si montagneuse, les déplacements si longs, que chacun a tendance à rester dans son petit coin, sa vallée. Bien rare qu’un Corse du Nebbio connaisse le Sartenais ! Ne parlons pas des Niolins ou des gens d’Asco !
- Votre technique de travail ?
- Comme un photographe, je me lève avec le jour et arrête de travailler à la nuit, été comme hiver, pour bénéficier les plus belles lumières. J’aime aussi les lumières dures d’été, à midi, plus facile à restituer à l’aquarelle qu’en photo, durcissement excessif des ombres. En juin, je dessine donc de 6h du matin à 22h… Je ne vois pas le temps passer; ces aquarelles demandent beaucoup de temps parfois. De 4 à 20 heures. Mon record est 28 heures, en 2 jours, en Sicile. Je porte un sac à dos banal, peu volumineux, dans lequel se trouvent ma boîte d’aquarelles, mon trépied pliant, de l’eau et ma documentation allégée. Sous mon bras, deux étuis pour les feuilles de papier: un moyen et un grand, en longueur, pour les dessins panoramiques des double-pages. Le but est de voyager léger, être le plus fluide possible car parfois je dois marcher longtemps pour accéder à un lieu. Pas possible de monter au lac de Melu avec un barda de 40kg sur le dos! Et puis j’aime bien l’idée d’arriver à extraire du réel une image parfois très complexe et très détaillée, avec le minimum de matériel. Léger au monde ! Le mystère de la main humaine. J’utilise des tubes d’aquarelle (de marque anglaise). Je n’aime pas les godets car j’aime les aquarelles fortes et surtout pas délavées. Ça va plus vite avec des tubes. Le papier est italien: Fabriano. Les pinceaux, dits « à lavis », sont classiques, de type chinois mais de marques italiennes ou françaises. L’eau, il faut toujours en avoir un peu en réserve: un aquarelliste sans eau est un homme mort. Ça m’arrive souvent de peindre à l’eau de mer. Je réalise dessin (très fouillé, complet) et couleur sur place. Quand il pleut, je sors mon parapluie ou je dessine dans la voiture. Voilà, c’est simple. J’arrache à la réalité des morceaux de paysages, je fixe des instants, je fais mon miel des lumières qui me frappent. Le soir, je regarde avec un œil critique ces vues et m’endors vite en pensant néanmoins que je pourrais faire mieux le lendemain. Au fur et à mesure que mon « enquête » progresse, le livre commence à m’apparaître. Je le construis piano piano. Un dessin en longueur ici, un carré là, un vertical plus loin; attention aux sujets qui se répètent dans un même chapitre; revenir en automne pour varier les lumières, etc. Un travail jubilatoire. Les livres de la collection « Aquarelles » comportent entre 130 et 150 aquarelles.
- Comment la collaboration avec Belinda a t'elle vu le jour ?
- C’est mon éditeur qui trouve les auteurs. Par le biais d’amis éditeurs, ils ont rencontré cette auteure d’origine corse par sa mère. Je ne la connaissais pas avant. Une femme intellectuelle et chaleureuse qui a écrit beaucoup et publié chez les meilleurs.
- Vos projets ?
- Étant un des auteurs « maison », comme on dit, depuis plus de 20 ans pour les Éditions du Pacifique, j’ai toujours un sujet de livre à traiter pour eux, en une année, notre rythme de parution dans la collection « Aquarelles ». Prochain titre: dans la moitié nord de la France, pas trop loin de la Manche … Un livre chasse l’autre; c’est une sensation étrange. J’aimerais parfois rester plus longtemps, plus lentement dans une région où je me suis tant donné. Je me dis toujours: « tu reviendras faire le touriste plus tard ». C’est vrai que ces livres demandent du travail. Voilà, vous savez (presque) tout. J’espère que c’est assez clair. La Corse est magnifique ! C’était donc vrai, ce qu’on me disait !!!
- Belinda Cannone, même question, vos liens avec la Corse ?
- Vos projets ?
- Étant un des auteurs « maison », comme on dit, depuis plus de 20 ans pour les Éditions du Pacifique, j’ai toujours un sujet de livre à traiter pour eux, en une année, notre rythme de parution dans la collection « Aquarelles ». Prochain titre: dans la moitié nord de la France, pas trop loin de la Manche … Un livre chasse l’autre; c’est une sensation étrange. J’aimerais parfois rester plus longtemps, plus lentement dans une région où je me suis tant donné. Je me dis toujours: « tu reviendras faire le touriste plus tard ». C’est vrai que ces livres demandent du travail. Voilà, vous savez (presque) tout. J’espère que c’est assez clair. La Corse est magnifique ! C’était donc vrai, ce qu’on me disait !!!
- Belinda Cannone, même question, vos liens avec la Corse ?
- Mes racines ne sont pas évidentes : je suis née en Tunisie et j’ai grandi à Marseille, d’un père sicilien et d’une mère corse dont le père était militaire à Gabès. Ma mère a grandi en Tunisie et n’a «découvert» la Corse que tardivement, moi aussi donc. Elle s’est installée à Bastia dans les années 80, puis ensuite près d’Aléria, où elle se trouve toujours. Mais ensuite j’ai pourtant bien connu la Corse, et intimement, puisque j’ai eu mon premier poste d’enseignant-chercheur à l’université de Corte, où j’ai enseigné neuf ans la littérature comparée, ce qui a créé pour moi des liens très forts avec l’île et avec sa jeunesse.
- Comment êtes-vous venue à l'écriture ?
- J’ai toujours écrit, depuis l’enfance. Lorsque j’ai eu mon poste à Corte, en 1989, j’ai publié simultanément mon premier roman, en 1990, au Seuil. J’ai toujours mené de front les deux carrières, universitaire et littéraire. À partir de l’année 2000, j’ai publié, en plus des romans, des essais. Je le signale parce que j’ai notamment écrit, ces dernières années, un essai sur l’émerveillement, S’émerveiller (Stock, 2017), et un autre sur la marche en montagne (La Forme du monde, Arthaud, 2019), deux essais qui ne sont pas sans lien avec mon texte sur la Corse. J’ai aussi publié deux récits personnels, parce que j’aime cette relation intimiste avec les sujets et avec l’écriture. J’ai un rapport très fort avec la nature, ce qui m’incite souvent à essayer de décrire le sentiment poétique qu’elle m’inspire. Ça a été le cas avec ce livre où j’ai tenté d’exprimer ma jubilation devant la nature merveilleuse de l’île.
- Comment êtes-vous venue à l'écriture ?
- J’ai toujours écrit, depuis l’enfance. Lorsque j’ai eu mon poste à Corte, en 1989, j’ai publié simultanément mon premier roman, en 1990, au Seuil. J’ai toujours mené de front les deux carrières, universitaire et littéraire. À partir de l’année 2000, j’ai publié, en plus des romans, des essais. Je le signale parce que j’ai notamment écrit, ces dernières années, un essai sur l’émerveillement, S’émerveiller (Stock, 2017), et un autre sur la marche en montagne (La Forme du monde, Arthaud, 2019), deux essais qui ne sont pas sans lien avec mon texte sur la Corse. J’ai aussi publié deux récits personnels, parce que j’aime cette relation intimiste avec les sujets et avec l’écriture. J’ai un rapport très fort avec la nature, ce qui m’incite souvent à essayer de décrire le sentiment poétique qu’elle m’inspire. Ça a été le cas avec ce livre où j’ai tenté d’exprimer ma jubilation devant la nature merveilleuse de l’île.
- Comment la collaboration avec Fabrice a t'elle vu le jour ? Comment avez-vous travaillé pour poser vos textes sur ses aquarelles ?
- Ce sont les éditions du Pacifique, qui font ces livres d’aquarelles avec Fabrice Moireau depuis deux décennies, qui m’ont contactée, sachant que j’avais des liens forts avec la Corse, et qui m’ont présenté le travail de Fabrice, puis Fabrice lui-même. A ce moment-là, à la fin 2020, il avait déjà passé un an à travailler sur place et quand je suis arrivée dans l’aventure, les aquarelles étaient prêtes. Je n’ai pas vraiment « posé » le texte sur les œuvres. J’ai plutôt écrit ce que j’avais à écrire sur ma passion pour la Corse. Mais je l’ai fait parce que je trouvais les aquarelles merveilleuses, et leur excellence m’a stimulée et m’a incitée à faire le plus beau texte possible.
- Vos projets ?
- En septembre va paraître chez Gallimard un essai autour du tango. Je dis « autour » parce que ce que je traite, au fond, c’est surtout la question de notre façon d’être en relation. L’essai s’intitulera Petit éloge de l’embrassement. Actuellement j’ai commencé un roman, mais ça, c’est un vrai chantier pour l’instant.
Fabrice Moireau, né en 1962, est diplômé de l’École nationale supérieure des Arts appliqués et des métiers d’Art. De ses nombreux voyages, il rapporte des dessins et des aquarelles qui sont autant de témoignages culturels et artistiques. Passionné par l’architecture, les jardins et les plantes, son ambition est de traduire, par l’aquarelle, la subtilité des jeux de lumière et de l’atmosphère d’une rue, d’un paysage. L’artiste a passé plus de deux mois à parcourir la Corse et s’est laissé envouter par l’île. Dans les villages nichés sur les falaises, dans les ports de pêcheurs, en plein maquis en compagnie de sangliers, sur les rochers des cascades ou encore dans les rues des villes arpentées par de nombreux curieux, partout où ses yeux s’émerveillaient, il a posé son chevalet, sorti ses couleurs pour spontanément révéler la diversité humaine et naturelle si particulière de l’île. Sur plus de 250 dessins réalisés sur place, 180 ont été sélectionnés, pour «Corse aquarelles ». Au fil de celles-ci on sillonne la Haute-Corse (Cap-Corse, Erbalunga, Bastia, la Balagne, Agriates, Casinca…), la plaine orientale (Cervione, Aléria…), la Corse du Sud (Ajaccio, Piana, Porto, Partinello, Cuccuruzzu, Porto Vecchio, Bonifacio…). L’auteur, Belinda Cannone, fille d’un Sicilien et d’une Corse, a enseigné 9 ans à l’Université de Corse-Pascal-Paoli à Corte. Romancière et essayiste, elle a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels «Narrations de la vie intérieure » (PUF, 2001) ou «Écrire en Corse » avec Jacques Fusina (Klincksieck 2010).