Aux César
Hier, vendredi 28 février, les César du cinéma français ne se sont pas remis de la démission des membres de l’Académie et d’une soirée sous le signe de la polémique avec les 12 nominations pour J’accuse de Roman Polanski. Tout a commencé avec le tollé lors du repas des révélations – deux espoirs, Amadou Mbow et Jean-Christophe Folly se sont vu refuser Claire Denis et Virginie Despentes comme marraine, NDLR –, plusieurs personnalités du métier sont alors montées au créneau : Robin Campillo, Chiara Mastroiani, Jacques Audiard mais aussi les corses Marie-Ange Luciani et Pierre Salvadori que l’on sait très influents. Ensemble, ils ont signé une tribune dans le journal Le Monde. Résultat : démission collective du conseil d’administration des César, son président Alain Terzian en tête, à quelques jours de la Cérémonie.
Du coup, cette 45e édition a été suivie avec attention par plus de 2 millions de téléspectateurs. La polémique autour du film J’accuse a animé la soirée, particulièrement lors de l’annonce du César du meilleur réalisateur remis à Roman Polanski et qui a déclenché le départ de nombreuses personnalités, Adèle Haenel en tête.
Heureusement, Les Misérables de Ladj Ly, véritable outsider que personne ne voulait produire, tutoie aujourd’hui les étoiles (prix à Cannes, sélectionné aux Oscars, aux Golden Globes, etc.) et remporte le titre de meilleur film 2019. On se souvient que l’unique projection de ce long métrage a eu lieu en Corse l'été dernier, pendant le Festival du Film de Lama, en présence de toute l’équipe : le réalisateur Ladj Ly et ses acteurs Djebril Zonga, Damien Bonnard et Alexis Manenti. Ce dernier, très attaché à la Corse (lire ici) a d’ailleurs remporté le César du meilleur espoir masculin pour ce film.
Les Festivals insulaires, comme l’an dernier, ont eu du flair (lire ici). A Lama toujours, étaient présents Anaïs Demoustier venue avec Alice et le Maire (César de la meilleure actrice), Liam Pierron avec La Vie scolaire (sélectionné pour meilleur espoir) et Edouard Bergeon avec Au nom de la Terre (sélectionné pour meilleur premier film). Les spectateurs ont également découvert deux favoris de cette 45e édition : Portait de la Jeune fille en feu de Céline Sciamma (César de la photo pour Claire Mathon) et J’ai perdu mon Corps de Jérémy Clapin (Meilleur long métrage d'animation et meilleure musique).
Du côté du Festival bastiais Arte Mare, Lyna Khoudri est repartie avec le César du meilleur espoir féminin pour Papicha (Prix du Public à Bastia) de Mounia Meddour qui a également été sacré meilleur premier film. Céleste Brunnquell était également dans la catégorie révélation pour les Éblouis de Sarah Succo. On avait aussi pu découvrir le superbe film de Marco Bellochio, Le Traitre, qui concourait pour le prix de meilleur film étranger et La Cordillère des Songes de Patricio Guzman dans la catégorie meilleur documentaire.
En octobre, c’est le court métrage Disciplinaires d’Antoine Bargain qui était présenté à Corsica.doc et qui a remporté le prix Télérama à Clermont-Ferrand.
En salle
Le 4 mars sortira en salle le film événement De Gaulle du réalisateur bastiais Gabriel LeBomin avec Isabelle Carré et Lambert Wilson. Ce féru d’histoire était sûrement le réalisateur le plus à même de s’emparer d’un tel sujet.
Quelques semaines plus tard, La Nuit Venue, auréolé de deux prix à St Jean de Luz, débarque sur les écrans. A cette occasion, le réalisateur Frédéric Farrucci le présentera au Régent de Bastia en avant-première le samedi 21 mars. Un évènement organisé par le Festival de Lama et Arte Mare, toujours prompts à défendre le cinéma corse.
Enfin, on suivra avec intérêt le premier long métrage du talentueux acteur/réalisateur Pascal Tagnati, tourné l’été dernier dans la région d’Ajaccio et qui devrait sortir en fin d'année.
A Cannes
C’est un film événement qui est en route pour Cannes, selon le site professionnel Cineuropa (lire ici), Les Années 10 de Thierry de Peretti produit par Frédéric Jouve et distribué par Pyramide. Un film forcément attendu sur la croisette avec son casting à faire pâlir plus d’une production : Pio Marmaï, Vincent Lindon, Alexis Manenti, Roschdy Zem (César du meilleur acteur 2019) et Valeria Bruni Tedeschi.
Le nouveau long métrage de Laurent Cantet, Arthur Rambo, produit par Marie-Ange Luciani est lui aussi pressenti pour la 73e édition du Festival de Cannes.
Côté court
Plusieurs courts métrages devraient sortir dans l’année dont celui de Francescu Artilly qui nous a habitué aux documentaires et passe enfin à la fiction. On suivra également de près le deuxième court de Leonard Accorsi, Gasoil, avec Marie-Pierre Nouveau et Nicolas Paoletti. Les Festivals de l’été devraient permettre de découvrir celui de la chanteuse Barbara Carlotti, un comédie musicale tournée en centre Corse, intitulée Quatorze ans et récemment présentée au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand.
Récompenses, courts, longs et tournages, on n’est pas loin de penser que si l’année 2020 s’annonce compliqué dans l’Hexagone, elle est de très belle augure pour le cinéma en Corse!
Hier, vendredi 28 février, les César du cinéma français ne se sont pas remis de la démission des membres de l’Académie et d’une soirée sous le signe de la polémique avec les 12 nominations pour J’accuse de Roman Polanski. Tout a commencé avec le tollé lors du repas des révélations – deux espoirs, Amadou Mbow et Jean-Christophe Folly se sont vu refuser Claire Denis et Virginie Despentes comme marraine, NDLR –, plusieurs personnalités du métier sont alors montées au créneau : Robin Campillo, Chiara Mastroiani, Jacques Audiard mais aussi les corses Marie-Ange Luciani et Pierre Salvadori que l’on sait très influents. Ensemble, ils ont signé une tribune dans le journal Le Monde. Résultat : démission collective du conseil d’administration des César, son président Alain Terzian en tête, à quelques jours de la Cérémonie.
Du coup, cette 45e édition a été suivie avec attention par plus de 2 millions de téléspectateurs. La polémique autour du film J’accuse a animé la soirée, particulièrement lors de l’annonce du César du meilleur réalisateur remis à Roman Polanski et qui a déclenché le départ de nombreuses personnalités, Adèle Haenel en tête.
Heureusement, Les Misérables de Ladj Ly, véritable outsider que personne ne voulait produire, tutoie aujourd’hui les étoiles (prix à Cannes, sélectionné aux Oscars, aux Golden Globes, etc.) et remporte le titre de meilleur film 2019. On se souvient que l’unique projection de ce long métrage a eu lieu en Corse l'été dernier, pendant le Festival du Film de Lama, en présence de toute l’équipe : le réalisateur Ladj Ly et ses acteurs Djebril Zonga, Damien Bonnard et Alexis Manenti. Ce dernier, très attaché à la Corse (lire ici) a d’ailleurs remporté le César du meilleur espoir masculin pour ce film.
Les Festivals insulaires, comme l’an dernier, ont eu du flair (lire ici). A Lama toujours, étaient présents Anaïs Demoustier venue avec Alice et le Maire (César de la meilleure actrice), Liam Pierron avec La Vie scolaire (sélectionné pour meilleur espoir) et Edouard Bergeon avec Au nom de la Terre (sélectionné pour meilleur premier film). Les spectateurs ont également découvert deux favoris de cette 45e édition : Portait de la Jeune fille en feu de Céline Sciamma (César de la photo pour Claire Mathon) et J’ai perdu mon Corps de Jérémy Clapin (Meilleur long métrage d'animation et meilleure musique).
Du côté du Festival bastiais Arte Mare, Lyna Khoudri est repartie avec le César du meilleur espoir féminin pour Papicha (Prix du Public à Bastia) de Mounia Meddour qui a également été sacré meilleur premier film. Céleste Brunnquell était également dans la catégorie révélation pour les Éblouis de Sarah Succo. On avait aussi pu découvrir le superbe film de Marco Bellochio, Le Traitre, qui concourait pour le prix de meilleur film étranger et La Cordillère des Songes de Patricio Guzman dans la catégorie meilleur documentaire.
En octobre, c’est le court métrage Disciplinaires d’Antoine Bargain qui était présenté à Corsica.doc et qui a remporté le prix Télérama à Clermont-Ferrand.
En salle
Le 4 mars sortira en salle le film événement De Gaulle du réalisateur bastiais Gabriel LeBomin avec Isabelle Carré et Lambert Wilson. Ce féru d’histoire était sûrement le réalisateur le plus à même de s’emparer d’un tel sujet.
Quelques semaines plus tard, La Nuit Venue, auréolé de deux prix à St Jean de Luz, débarque sur les écrans. A cette occasion, le réalisateur Frédéric Farrucci le présentera au Régent de Bastia en avant-première le samedi 21 mars. Un évènement organisé par le Festival de Lama et Arte Mare, toujours prompts à défendre le cinéma corse.
Enfin, on suivra avec intérêt le premier long métrage du talentueux acteur/réalisateur Pascal Tagnati, tourné l’été dernier dans la région d’Ajaccio et qui devrait sortir en fin d'année.
A Cannes
C’est un film événement qui est en route pour Cannes, selon le site professionnel Cineuropa (lire ici), Les Années 10 de Thierry de Peretti produit par Frédéric Jouve et distribué par Pyramide. Un film forcément attendu sur la croisette avec son casting à faire pâlir plus d’une production : Pio Marmaï, Vincent Lindon, Alexis Manenti, Roschdy Zem (César du meilleur acteur 2019) et Valeria Bruni Tedeschi.
Le nouveau long métrage de Laurent Cantet, Arthur Rambo, produit par Marie-Ange Luciani est lui aussi pressenti pour la 73e édition du Festival de Cannes.
Côté court
Plusieurs courts métrages devraient sortir dans l’année dont celui de Francescu Artilly qui nous a habitué aux documentaires et passe enfin à la fiction. On suivra également de près le deuxième court de Leonard Accorsi, Gasoil, avec Marie-Pierre Nouveau et Nicolas Paoletti. Les Festivals de l’été devraient permettre de découvrir celui de la chanteuse Barbara Carlotti, un comédie musicale tournée en centre Corse, intitulée Quatorze ans et récemment présentée au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand.
Récompenses, courts, longs et tournages, on n’est pas loin de penser que si l’année 2020 s’annonce compliqué dans l’Hexagone, elle est de très belle augure pour le cinéma en Corse!