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Entrepreneuriat féminin : la Corse dans le Top 5 des régions


Philippe Jammes le Jeudi 7 Mars 2019 à 20:59

Avec se 6 900 femmes sont chefs d’entreprise, la Corse figure parmi les cinq régions les plus féminisées de France. Elles demeurent minoritaires dans l’emploi non salarié avec 36,6 % des effectifs. Mais ce taux place toutefois notre île parmi les cinq régions les plus féminisées de France métropolitaine.



Presque inexistant il y a quelques années, l'entrepreneuriat féminin prend de l'ampleur en Corse. Selon une étude de l'INSEE elles sont 6 900 femmes les chefs d’entreprise insulaires : les indépendantes sont plus souvent en professions libérales que les hommes. Elles travaillent surtout au sein des activités de services, en particulier dans l’enseignement, santé, action sociale.
Pour Valérie Torre de l’INSEE, «La  parité  reste  encore  à  conquérir  sur  le  marché  du  travail  insulaire.  En  2015,  dans  la  sphère  du  salariat,  la  part  des  femmes  dans l'emploi  est la  moins élevée de France : 47,9 %. Les  femmes  sont  également  minoritaires  chez  les  non salariés,  avec  36,6 % des  effectifs.  Cette  féminisation,  bien  que  faible,  situe  toutefois  l'île  parmi  les  cinq  régions  de  France  métropolitaine où  l'entrepreneuriat  féminin  s'illustre  le  plus »


Sur l’île, elles sont   ainsi  6 900  indépendantes  qui  exercent  dans  l'ensemble  des  secteurs  hors  agriculture,  en  qualité d'exploitant  individuel,  de  gérant  majoritaire,  de  micro-entrepreneur  ou  encore  de  professionnel  libéral.  Pour  85 %  d'entre  elles,  il  s'agit  de  leur  activité  principale. Les  non-salariées  se  distinguent  de  leurs  homologues masculins par une forte  présence au  sein  des professionnels  libéraux.  Elles  sont  31 %  à  exercer  une  profession  libérale  contre seulement  17 % des hommes  .  Ce statut  est le plus féminisé  avec 51 % des effectifs.  Il  se caractérise aussi par  une  féminisation  nettement  supérieure  à  la  moyenne  nationale  (47 %).


Parallèlement,  36 %  des  indépendantes  travaillent  comme micro-entrepreneurs,  soit  une  part  équivalente  à  celle  des hommes.  Il  s'agit  du  statut  le  plus  souvent  choisi,  quel  que  soit le  sexe.  Sa  féminisation  est  légèrement  supérieure  à  la moyenne  des  non-salariés  avec  un  taux  de  37 %.En revanche, les  statuts où les  entreprises sont de taille  plus importante  concernent moins les  femmes. Elles sont 20 % à relever de l'entrepreneuriat classique, soit 10 points de moins que  les  hommes.  Ce  statut  est  d'ailleurs  le  moins  féminisé (28 %).  Elles  sont  encore  moins  nombreuses  en  tant  que gérantes  majoritaires  de  société.


Et Valérie Torre de souligner encore : « Les  non-salariées  continuent  de  se  tourner  vers  les  secteurs d'activité traditionnellement féminins. Elles sont majoritaires dans l'enseignement,  santé,  action  sociale,  avec  57 %  des  effectifs.  D'ailleurs,  ce  secteur  comporte  le  plus  grand  nombre d'indépendantes.  Les  trois  quarts  des  professionnelles  libérales  y travaillent. Parmi elles, 33 % sont infirmières et sages-femmes. Le secteur  des  « autres  activités  de  services »,  qui  comprend notamment les  services  à la  personne, est le  plus féminisé.  Le quart des  micro-entrepreneuses  exercent  dans  ce  secteur,  en  majorité  dans la  coiffure  et  les  soins  de  beauté  (53 %). Les activités techniques  et de soutien aux entreprises, le  commerce et  l'hébergement-restauration  sont  aussi  plus  féminisés  qu'en moyenne. Si bon nombre de micro-entrepreneuses travaillent dans les  services  aux  entreprises  (22 %), les  exploitantes individuelles et les  gérantes  majoritaires  sont  davantage  présentes  dans  le commerce  et  l'hébergement-restauration.


En revanche, les  femmes sont beaucoup moins nombreuses dans le transport,  entreposage  et  encore  plus  rares  dans  la  construction.
En Corse,  les  femmes  représentent  31 % des  créateurs  d'entreprises  classiques  du 1er semestre 2014. Cette proportion est stable  par rapport à 2010. Ces créatrices sont  plus  jeunes  et  plus  diplômées  que  leurs  homologues  masculins. Avant de créer leur  entreprise,  elles étaient plus souvent au chômage ou inactive et moins fréquemment en emploi. Parmi ces créatrices, huit sur dix n'avaient jamais créé  d'entreprise  auparavant,  ce  qui  est  le  cas  de  sept  créateurs  sur  dix.  Encore  plus que  les  hommes,  leur  principale  motivation  à  la  création  est  d'exercer  leur profession en toute indépendance et d'assurer leur propre emploi. Les entreprises créées par les  femmes sont aussi pérennes que celles des hommes :   les  deux-tiers des créations de 2010 existent toujours cinq ans plus tard, soit un taux similaire à celui  des  créateurs.


Du  côté  des  micro-entreprises,  on  retrouve  un  taux  de  pérennité  équivalent  entre  les  créatrices  et les  créateurs (la  moitié).  En 2014, les  femmes sont à l'origine  de 37 % des créations de micro-entreprises, soit une progression de 4 points par rapport à 2010.  Elles  présentent  les  mêmes  différences  au  regard  des  hommes  que  les créatrices  d'entreprises  classiques,  à  part  le  fait  d'être  plus  âgées.

https://www.insee.fr

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