"La Corse est une terre où l'on défend son identité, et la défense de l'identité française est au cœur de mon engagement politique depuis toujours." C'est par ces mots que Jordan Bardella a justifié sa présence au restaurant ajaccien "Le coin du ring", synonyme de clôture de sa campagne pour les élections internes du Rassemblement National. Aux côtés de François Filoni et Nathaly Antona, il a exprimé les positions du parti d'extrême-droite sur les questions qui suscitent l'intérêt des habitants de l'île.
L'autonomie ?
"Nous sommes les défenseurs d'une France qui intègre pleinement la Corse. Nous pensons qu'en vérité, les revendications des séparatistes viennent de l'incompétence de l'État à assurer ses missions régaliennes : la sécurité, la protection de l'identité corse, le bon fonctionnement de l'île en termes de déchets, d'eau, etc. Je respecte leur opinion mais je pense que c'est une mauvaise réponse. La porte ouverte laissée par le gouvernement vise en fait à larguer la Corse puisqu'il est incapable de régler les problématiques d'ici.
Nous faisons le choix d'une Corse française, qui respecte aussi ce qu'a été la Corse et son identité qui, je crois, épouse parfaitement l'identité française. J'ai la volonté que la France reste la France, de la même manière que la Corse reste la Corse. Nous ne fermons pas la porte à des discussions pour un statut particulier de la Corse. Je rappelle d'ailleurs que Marine Le Pen s'est dite favorable à défendre l'apprentissage de la langue corse dès le plus jeune âge en complément de la langue française."
Les prisonniers ?
"La justice s'est prononcée et je pense que la décision doit être respectée. Tout cela doit se négocier dans la discussion, nous sommes favorables à une discussion franche avec les représentants corses y compris les séparatistes. Pour nous, il y a un droit qui s'applique à tous les détenus, et les Corses ne sont ni des "sur-détenus" ni des sous-détenus, on ne doit pas les traiter différemment. Ces prisonniers ont des droits pour avoir une libération conditionnelle, alors le droit doit s'appliquer."
Les problématiques spécifiques ?
"Nous entendons en vue des prochaines élections locales nous installer comme une formation de gouvernement et apporter sur le plan local les réponses qui sont aujourd'hui les grands défis de nos compatriotes corses : l'eau, les déchets, l'insécurité du pouvoir d'achat. En somme, rétablir l'Etat en Corse. Les Corses sont plus touchés par la pauvreté qu'ailleurs. Nous défendons la baisse de la TVA pour les énergies, sa suppression sur les produits de première nécessité et une augmentation des salaires. Nous entendons permettre à l'ensemble des patrons qui le souhaitent d'augmenter les salaires de 10% avec une contrepartie d'exonération de charges dessus.
De plus, le retour de l'ordre et de la sécurité sur l'ensemble du territoire national car les faits de violence se multiplient sur l'île et sont la conséquence d'un effondrement de l'État laxiste en matière de politique pénale. L'ultraviolence qui touche la Corse touche aussi la métropole et ne relève en rien de faits divers. Ce sont des faits de société et de civilisation."
Les 40.000 adhérents du parti ont jusqu'à minuit ce jeudi soir pour choisir Jordan Bardella ou Louis Alliot comme nouveau président du Rassemblement National. Samedi midi, Marine Le Pen, qui avait choisi de ne pas se représenter, dévoilera le résultat à la Maison de la Mutualité à Paris.