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"C'était une chasse à l'homme" : au procès de Reims un témoin charge la police


CNI avec AFP le Mercredi 5 Octobre 2022 à 19:22

"Une chasse à l'homme": un militant nationaliste corse a renvoyé mercredi sur la police la responsabilité des échauffourées avec des supporters bastiais après un match à Reims en 2016, aux cours desquelles l'un d'eux a été éborgné par un policier, jugé aux assises.



Maxime Beux à Reims (Photo AFP)
Maxime Beux à Reims (Photo AFP)
Julien Muselli, 28 ans, purge actuellement une peine de six ans de prison ferme pour sa participation à la dégradation de plusieurs résidences secondaires en Corse en 2019 (le procès de la "nuit bleue").
A la barre des assises de la Marne, celui qui est considéré par les policiers comme un des meneurs des supporters bastiais ce jour-là, se rappelle, à l'arrivée au stade, de "quelques échanges avec les fonctionnaires de police". Mais "dans le cadre d'un match", jure-t-il, sans "insultes de notre part."
A l'inverse des policiers, assure-t-il, qui ont fait "quelques bras d'honneur, quelques gestes. obscènes".
Celui qui se présente comme un "militant de la langue corse", vendeur de produits régionaux, faisait partie du groupe de supporters ultra "Bastia 1905", aujourd'hui dissous, comme la victime Maxime Beux, avec qui il a passé la journée.
Après le match, dans le centre-ville, il raconte que les supporters bastiais ont été suivis par les policiers, qui prenaient "un malin plaisir" à les insulter. "Ils étaient dans leur voiture, nous sous la pluie."
Il n'était pas là au moment des faits, quand son ami a perdu un œil. Mais il l'a vu ensuite "défiguré". "Il me disait: Je ne sens plus mon visage" et "crachait du sang, et du sang, et du sang !"


La présidente et l'avocat général l'interrogent sur les chants anti-français et anti-police entendus ce soir-là. "Ça fait six ans, je ne m'en souviens plus", répond-il d'abord. Puis: "Les policiers essayent de se cacher derrière des insultes anti-françaises."
"Mais c'est quoi la raison pour laquelle on veut interpeller des supporters bastiais ? Je crois que la raison, il faut bien la chercher", lance-t-il, évasif, à la présidente.
Il ironise sur les tags retrouvés dans les toilettes du stade (dont "On a tué votre préfet"): "S'il y en a qui décident de faire de l'art, c'est de leur responsabilité."


Interrogé mardi soir sur cette poignée de supporters bastiais, le responsable sécurité du Stade de Reims avait affirmé n'avoir jamais vu une telle "haine" au stade en 25 ans.
"C'était extrêmement choquant", a-t-il dit. "Les policiers sont restés calmes, ils n'ont pas bougé".
Verdict vendredi.