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Processus d'autonomie : Les parlementaires corses globalement satisfaits par la rencontre à Beauvau


le Vendredi 24 Février 2023 à 21:25

Après le rendez-vous avec le ministre de l’Intérieur, ce vendredi à Paris, et la venue du chef de l'Etat, tous les parlementaires corses, députés et sénateurs, ont, quelque soit leur sensibilité politique, affiché leur satisfaction et vu des signaux positifs dans cette reprise du processus de discussions sur l'avenir de la Corse.



Crédit photo Twitter présidence de l'Assemblée de Corse
Crédit photo Twitter présidence de l'Assemblée de Corse
Le sénateur de Corse-du-Sud Jean-Jacques Panunzi indique avoir trouvé « la journée plutôt positive ». « J'ai été heureux que le Président de la République confirme bien la méthode qui avait été détaillée au mois de juillet, c'est-à-dire qu’on travaille à droit constant pour voir ce que l'on peut faire passer rapidement pour la Corse, pour ne pas traîner. Et si éventuellement, il y a une amélioration institutionnelle à apporter, nous en discuterons et nous verrons tous ensemble ce qu'on doit faire, et s’il faut une modification constitutionnelle », livre-t-il. « Il a ensuite confirmé qu'il y avait un fil rouge à ne pas franchir, c'est qu'il ne peut pas y avoir deux catégories de Français et que la Corse restera dans le cadre de la République. Partant de là, au niveau des discussions institutionnelles, nous avons les uns et les autres déroulés sur ce que nous pensions qui serait le mieux pour la Corse. Mes collègues nationalistes, eux, pensent que le statut des Açores pourrait se calquer à la Corse. Moi, je ne suis pas du tout de cet avis et je pense que si statut on doit élaborer, il doit venir de nous et on doit construire un modèle spécifique à la Corse. Mais avant il faut que l'on passe en revue les raisons pour lesquelles les compétences qui ont été dévolues à Corse n'ont pas été pour certaines exploitées et pour d'autres n'ont pas pu être mises en application. Il faut que nous essayons de comprendre pourquoi, pour corriger tout cela », martèle le parlementaire en poursuivant : « Et si éventuellement nous n'arrivons pas à le corriger à droit constant, il est clair qu'il faudra bien sûr un modèle de statut. Le plus simple possible en tout cas, parce que nous avons passé en revue quelques modèles de statuts, que ce soit sur la Calédonie, sur la Polynésie, l'article 73, l'article 74, et je pense que cela en a découragé plus d'un, vu la complexité de l'opération à mettre en marche sur ces statuts ».  
 
De son côté, Jean-Félix Acquaviva, le député de la 2nde circonscription de Haute-Corse estime qu'un « niveau important » a été franchi. « Le fait que le Président de la République soit venu au début de cette réunion permet de donner à l'entame du processus politique en cours, du moins à son redémarrage, le bon niveau, la bonne dimension politique, symbolique et historique » , souligne-t-il. « Bien sûr, ce n'est que le début. Bien sûr, le chemin reste à parcourir en termes de convergence et de travail.  Mais le chemin est resserré, ce qui est bien du point de vue de la mise en responsabilité des élus pour qu'ils produisent des propositions - nous sommes prêts en ce que ça nous concerne-, mais aussi du point de vue de l'État qui se met au niveau d’afficher ce que serait la réforme constitutionnelle en juin. Les mots qui ont été prononcés par le Président de la République, en propos liminaire, mais aussi en réponse à nos interventions, démontrent que nous sommes bien au niveau institutionnel, économique et socioculturel, sans tabou, pour trouver des solutions, y compris dans l'autonomie au sein de la Méditerranée, ce qui est le bon spectre et ce qui démontre que nous sommes pour la première fois dans un processus historique de ce niveau-là. Il faut continuer. Nous le ferons avec sincérité, détermination et conviction ».
 
Sur les réseaux sociaux, Laurent Marcangeli, le député de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, a lui aussi livré son analyse de cette journée de reprise des discussions avec le Gouvernement. « Fidèle à mes engagements et déterminé à les transformer en actes, je proposerai d’ici trois mois mes ambitions pour la Corse de demain. En voici quelques axes :
1. La question institutionnelle doit être évoquée et je réaffirme que le mot autonomie ne doit pas faire peur.
2. Des investissements stratégiques doivent être sacralisés et pas galvaudés (eau, transports par exemple).
3. Les agissements « voyoucratiques » doivent être punis.
C’est en agissant ainsi que nous poursuivrons l’héritage de ceux qui nous ont précédés et auxquels nous devons tant. J’en ai la conviction », a-t-il écrit.
 
Le député de la 2nde circonscription de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani, s’est pour sa part réjouit d’une « reprise des discussions sans tabou sur l’évolution institutionnelle de la Corse, en présence du Président de la République ». « C’est un marqueur important de la volonté de voir ce processus aboutir. Nous serons force de travail et de proposition pour construire l’avenir des Corses », a-t-il posé. 
 
Enfin, Michel Castellani, le député de la 1ère circonscription de Haute-Corse a déclaré : « Le Président de la République par sa présence et ses paroles a délivré un signal positif, et acté un calendrier. Nous serons pour notre part positifs, et fidèles à nos engagements : apre l’avvene inde u solcu riccu di a nostra storia ».