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Municipales - Georges Mela : " Porto-Vecchio est toute ma vie "


GAP le Samedi 7 Mars 2020 à 15:54

Le maire sortant de la troisième ville de Corse, à la tête d'une liste en grande partie renouvelée qui a été présentée le 25 février dernier au Prunellu, briguera, les 15 et 22 mars, un nouveau mandat, le troisième. Face à lui son opposant de toujours, Jean-Christophe Angelini, mais aussi un nouveau venu en politique, Don-Mathieu Santini. Georges Mela évoque pour CNI les grandes lignes de la mandature qui s'achève, mais aussi les défis à relever pour l'avenir de Porto-Vecchio et de ses habitants. Un vaste tour d'horizon où tous les sujets sont abordés, même les plus délicats.



Municipales - Georges Mela : " Porto-Vecchio est toute ma vie "
- Pourquoi avez-vous décidé de renouveler votre mandat ?
- Porto-Vecchio, c’est toute ma vie. Son avenir est au centre de mes préoccupations et je suis plus que jamais déterminé à continuer à travailler au service de Porto-Vecchio et des Porto-Vecchiais.

- Sous quelle étiquette vous présentez-vous ? 
 - Le nom de notre liste l’indique : mon parti, c’est Porto-Vecchio ! Cela n’est pas un slogan de circonstance mais ce qui caractérise mon engagement politique depuis toujours. Lors d’une élection municipale, la compétence et le pragmatisme au service d’une ligne claire et cohérente, doivent primer sur les logiques partisanes et les idéologies. Mon équipe sera en partie renouvelée. De nouveaux entrants viendront ajouter leurs compétences, leur énergie et leur fraîcheur. Ils partagent nos valeurs au premier rang desquelles se trouve la volonté de servir les Porto-Vecchiais.
 

- Quel bilan tirez-vous  de votre dernière mandature? 
- Nous avons tenu à ce que Porto-Vecchio franchisse un palier dans de très nombreux domaines, au niveau des transports, de notre attractivité, du bien vivre. Cette mandature a été marquée par un niveau d’investissement record de près de 85M d’€. De nouveaux services à la population ont été créés, pour tous les Porto-Vecchiais, du plus jeune au plus ancien, avec le souci de ne laisser personne au bord du chemin.

- Vos réalisations les plus marquantes et les réponses aux critiques? 
- A Porto-Vecchio, on ne se résigne pas à voir notre centre ville perdre de sa vitalité et son âme. Les travaux de la ville ont parfois été contestés. Une opposition suscitée par mes opposants. Ça ne les grandit pas. Mais je sais pouvoir compter sur le soutien de la population qui a adhéré à notre dynamique et qui sait reconnaître les mérites de ceux qui entreprennent pour leur ville. Je citerai donc la citadina, notre navette électrique et gratuite, dont le succès a dépassé toutes les attentes, la restructuration du coeur de ville, qui a été primée au niveau national. Les infrastructures sportives que nous avons réalisés ou qui sont en train de sortir de terre, COSEC et centre aquatique qui sont aujourd’hui incontestablement les meilleures de l'île.

- Quelle est la principale problématique de votre ville ? 
 - Notre ville, première station touristique de Corse est victime de son attractivité. C’est une formidable opportunité économique mais nous devons en corriger les excès, notamment au travers de la question du logement qui pour les raisons évoquées est chez nous une question centrale. Le PADDUC notamment, en raréfiant le foncier disponible, a aggravé ce problème. Je regrette que mes adversaires ne l’ai pas encore compris ou ne souhaitent pas le reconnaître.

- Quel est votre projet pour cette nouvelle mandature ?
- Le bien vivre sera au cœur de chacune de nos politiques, en faisant notamment de nos hameaux et de l’environnement des priorités. Notre ruralité bénéficiera durant les 6 prochaines années d’une ambition identique à celle que nous avons eue pour la ville. J'aurais pu parler de plan Marshall pour nos villages et hameaux, mais ceci ne sont pas sinistrés. Ils regorgent au contraire de potentialités qu’il faut libérer. Je veux également continuer notre combat contre certains excès du PADDUC. Il a certes le mérite d’exister mais condamne notre ruralité au non développement. Il en va de la vie de nos hameaux et villages où tant de familles Porto-Vecchiaises pourraient vivre chez elles. Quant à l'environnement, l’enjeu nous dépasse aujourd’hui tant les signaux qui nous parviennent, du climat notamment, imposent une prise de conscience forte et des actions à la hauteur de la situation. Le capital environnemental de notre région est pour nous une richesse qu’il nous appartient de préserver et valoriser.

- Quelle est votre priorité ? 
- Adopter le PLU qui permettra de garantir à tous les Porto-Vecchiais de se loger, travailler et entreprendre à Porto-Vecchio. Cela passera par une priorité accordée à nos villages et hameaux.


Municipales - Georges Mela : " Porto-Vecchio est toute ma vie "
- Que comptez vous faire sur les dossiers sensibles tels que le PLU, l'aménagement du coeur de ville, les paillotes ?
- Notre commune a présenté son PADD au printemps dernier, une étape clé sur le chemin du PLU que nous arrêterons au premier semestre 2020. Nous poursuivons actuellement notre travail en réalisant le projet agricole communal (DOCOBAS). Des chartes architecturales et paysagères sont également en cours d’élaboration. Mais la CDC doit nous aider et tenir compte des erreurs qui ont manifestement été faites dans l’élaboration du PADDUC. Ce document a le mérite d’exister mais il se trompe d’objectifs. On veut combattre la spéculation? Ça ne marche pas mais ce sont les classes moyennes qui sont touchés. On prétend défendre l’agriculture mais ça ne marche pas et ça pénalise au contraire la résidence principale dans nos hameaux. C’est une question de bon sens que nous plaçons au coeur de notre discours depuis plus de 4 ans. C’est ce qui nous différencie de nos opposants. 

- Et pour la longue reconstruction du coeur de la ville ?
- Nous avons été parmi les premières villes à investir massivement dans notre centre historique pour enrayer sa désertification, un phénomène qui se vérifie partout en France et en Europe. Aujourd’hui, notre cœur de ville est embelli ; plus attractif pour nos visiteurs chiffres à l’appui ; plus accessible grâce à notre citadina dont une nouvelle ligne irrigue encore mieux le centre ville et à la création de nouveaux parkings aux abords de la citadelle ; mieux protégée, au travers de l’inscription au registre des monuments historiques des remparts et bastions ; et surtout plus adapté à la vie des résidents, au travers notamment du parking qui leurs ai dédié. C’est par le retour des résidents au cœur de ville que nous gagnerons la bataille d’un cœur de ville dynamique 365 jours par an.

- Enfin quel développement prévoyez-vous pour le port ?
Notre projet a été revu, pour prendre en compte l’évolution de la plaisance. Nous bénéficions de toutes les validations environnementales et une autorisation de travaux nous a été délivrée.
Pour autant, ce projet aussi important soit il pour la commune, ne se fera que si l’intérêt de Porto-Vecchio et des Porto-Vecchiais est garanti. 

- Quelle politique sociale comptez-vous mettre en place ?
- Nous en avons construit plus de 150 durant la mandature écoulée et sommes largement au delà de nos obligations en la matière. Mais la solution au problème du logement ne peut passer par cette seule solution, qui joue autant un rôle d’appel d’air que satisfait des besoins locaux. Nous voulons privilégier la rénovation du parc existant qui va générer le retour à la location de nouveaux logements, ainsi que l’accès à la propriété des locataires comme nous l’avons fait au Stagnu. Au delà nous devons créer un lotissement communal pour permettre l’accession à la propriété de jeunes familles Porto-Vecchiaises.

- Comment réagissez-vous à la controverse sur les établissements de plage ?
- Nous voulons privilégier un tourisme de qualité. Par le passé, les excès d’un certain nombre de paillotistes ont généré une colère légitime dans la population. Aujourd’hui le PADDUC interdit la location de matelas sur les plages de la commune. Nous pensons que cette activité peut être bénéfique si elle est strictement encadrée et contrôlée. Nous avons fait le choix de reprendre la gestion des plages pour cela mais sans modification du PADDUC sur le sujet, la situation vécue l’an passé ne changera pas.

- En un mot, quelle est votre vision du développement de Porto-Vecchio entre urbanisation, tourisme et protection de l’environnement ?
- Notre avenir passera par une urbanisation maîtrisée, tournée prioritairement vers la satisfaction de nos besoins locaux et qui ira de paire avec un tourisme qui va chercher sa croissance dans la création de valeur et non dans la quantité. Mais tout cela ne saura se faire sans l’indispensable préservation de notre environnement. Une enjeu Porto-vecchiais autant que planétaire.

-  Quel score comptez-vous obtenir au premier tour ? 
- Quand je me présente à une élection, je veux toujours convaincre le plus grand nombre au premier comme au second tour. Tout autre calcul est vain. Les Porto-Vecchiais nous connaissent, ils sont conscients de ce que nous sommes capables de faire et où nous voulons aller. J’ai confiance dans leur jugement et je le vérifie chaque jour à leur contact quand je les rencontre, pas seulement quelques mois avant les élections.

-  Que ferez-vous pour le second tour ? 
- Je continuerai à rassembler les Porto-Vecchiais qui partagent notre ambition pour cette ville et qui ont compris l’importance de leur choix.

- Avez-vous déjà discuté d’éventuelles alliances ? 
- Oui, avec Jean Christophe Angelini et Michel Giraschi l’été dernier. Une discussion a eu lieu par l’entremise de socioprofessionnels en vue d’un accord électoral qui garantissait notamment ma réélection. Pour parvenir à cet accord ils étaient prêts à de nombreuses concessions validant bon nombre de nos orientations. J’ai accepté le dialogue qu’ils me proposaient mais j’ai rapidement compris que son seul objectif était la conquête d’un autre pouvoir. Porto-Vecchio n’était qu’un prétexte pour poursuivre d’autres objectifs, régionaux notamment, et défendre des intérêts corporatistes. Cette duplicité a émergé à plusieurs occasions puisque Jean Christophe Angelini, Michel Giaschi et leurs soutiens changeaient de discours selon leur auditoire, à Porto-Vecchio ou à Ajaccio. Ce n’est en aucun cas ma conception de la démocratie et du respect des électeurs. J’ai donc mis un terme à nos discussions même si mon mandat de maire n’était jamais contesté.