C’est une histoire qui se déroule sur un millier d’années. Elle raconte le destin d’une famille alliée aux meilleures maisons patriciennes de Gênes, de Piombino (les princes Appiani), parente des Médicis de Florence, et qui fut avant tout une famille de combattants, d'abord sur le sol corse, puis sur tous les champs de bataille européens du XVIe au XVIIIe siècle. A la veille de la Révolution, l'un des membres de la famille, Jean Noël, émigre comme jeune officier aux Amériques et fonde la branche prolifique de Martinique.
Dans le tome I de cette somme, l'historien Michel Vergé-Franceschi relate la vie de cette famille de siècle en siècle. Le tome II, sous forme de dictionnaire, retrace les biographies des Gentile les plus connus sur les deux mille individus du nom qui sont recensés et étudiés ici, à partir d'archives corses, mais aussi européennes.
Mille ans d’histoire
Le premier tome de l’ouvrage raconte donc un millier d’années de cette histoire des Gentile qui montre l’évolution d’une famille depuis les années 1200 jusqu’à aujourd’hui, s’agissant d’une des familles seigneuriales les plus importantes de l’île, de la sortie de Bastia jusqu’à Luri.
« Il était intéressant de voir comment vivaient ces seigneurs, comment ils faisaient régner la justice, comment ils prenaient des statuts en essayant de respecter les droits des populations installées sur ces terres avant eux, comment ils levaient les impôts et comment ils se comportaient avec les populations. Cela à l’image des Da Mare, qui sont eux aussi les seigneurs au dessus de Luri jusqu’à Ersa et les villages alentours. La grande histoire de ces Gentile, c’est une grande famille que l’on appellerait aujourd’hui d’extraction chevaleresque, c'est-à- dire antérieure à 1399 et ce sont des seigneurs qui jouent un rôle important surtout au XVI e siècle parce que la famille se divise entre chevaliers pro-français du temps d’Henri 2 et entre chevaliers pro-génois. Les guerres entre les Gentile au service de Gènes et ceux au service de la France sont épouvantables et meurtrières. Certains membres de la famille Gentile sont obligés d’émigrer dans l’au-delà des monts pour se réfugier en particulier à Renno, tout en conservant leurs prérogatives et leurs droits sur les seigneuries du Nord du Cap Corse. A partir du XVIIe siècle, ils vont passer au service de toutes les grandes puissances européennes. Ainsi, on les retrouve dans les armées en France, en Espagne, à Gènes, Naples à Venise », explique Michel Vergé-Franceschi.
Les Gentile, d’une île à l’autre…
Les Gentile, Michel Vergé-Franceschi y travaille depuis une quarantaine d’années. Il prend des notes, range, fait des mises à jour, se déplace et retrouve des archives, collecte des renseignements. Quarante années pour préparer ces deux ouvrages qui vont nous en apprendre beaucoup plus sur cette saga familiale du Nord du Cap Corse.
Cela a été un long travail de recherche ?
" Je peux vous dire oui ! Un très long travail parce que ce sont des archives très dispersées dans tout l’Europe. La famille Gentile possède encore beaucoup d’archives, en particulier Philippe de Gentile, qui était le fils d’un collectionneur, Paul de Gentile, lequel avait acheté dans des ventes publiques des fonds à de lointains cousins qui étaient vendeurs. La dernière partie du livre parle justement de la famille de Philippe et de Bernard de Gentile qui ont créé une association « Avogari de Gentile », car leur ancêtre Jean-Noël « sgio Natale » est venu à Ajaccio après son père et son grand père et il est parti en Martinique en 1788. La bas, il y a aujourd’hui des centaines et des centaines voire des milliers de Gentile qui « sortent » tous de ce Jean-Noël qui a fait près d’une vingtaine d’enfants et chacun en a fait de même de sorte qu’aujourd’hui, ce nom est très répandu sur l’île."
Un grand professeur
Michel Vergé-Franceschi est un historien, spécialiste d'histoire maritime. Il a dirigé le laboratoire d'histoire maritime du CNRS-Paris IV-Sorbonne-Musée national de la Marine et a enseigné comme professeur d'histoire moderne à l'Université de Savoie à Chambéry, après un passage dans l'enseignement secondaire. Il est depuis 2000 "professeur de classe exceptionnelle" à l'université François Rabelais de Tours. Il était également président de la Société française d'histoire maritime jusqu'en 2005. En septembre 2014, il a reçu le prix Historia de la biographie pour "Ninon de Lenclos, Libertine du Grand Siècle"
Dans le tome I de cette somme, l'historien Michel Vergé-Franceschi relate la vie de cette famille de siècle en siècle. Le tome II, sous forme de dictionnaire, retrace les biographies des Gentile les plus connus sur les deux mille individus du nom qui sont recensés et étudiés ici, à partir d'archives corses, mais aussi européennes.
Mille ans d’histoire
Le premier tome de l’ouvrage raconte donc un millier d’années de cette histoire des Gentile qui montre l’évolution d’une famille depuis les années 1200 jusqu’à aujourd’hui, s’agissant d’une des familles seigneuriales les plus importantes de l’île, de la sortie de Bastia jusqu’à Luri.
« Il était intéressant de voir comment vivaient ces seigneurs, comment ils faisaient régner la justice, comment ils prenaient des statuts en essayant de respecter les droits des populations installées sur ces terres avant eux, comment ils levaient les impôts et comment ils se comportaient avec les populations. Cela à l’image des Da Mare, qui sont eux aussi les seigneurs au dessus de Luri jusqu’à Ersa et les villages alentours. La grande histoire de ces Gentile, c’est une grande famille que l’on appellerait aujourd’hui d’extraction chevaleresque, c'est-à- dire antérieure à 1399 et ce sont des seigneurs qui jouent un rôle important surtout au XVI e siècle parce que la famille se divise entre chevaliers pro-français du temps d’Henri 2 et entre chevaliers pro-génois. Les guerres entre les Gentile au service de Gènes et ceux au service de la France sont épouvantables et meurtrières. Certains membres de la famille Gentile sont obligés d’émigrer dans l’au-delà des monts pour se réfugier en particulier à Renno, tout en conservant leurs prérogatives et leurs droits sur les seigneuries du Nord du Cap Corse. A partir du XVIIe siècle, ils vont passer au service de toutes les grandes puissances européennes. Ainsi, on les retrouve dans les armées en France, en Espagne, à Gènes, Naples à Venise », explique Michel Vergé-Franceschi.
Les Gentile, d’une île à l’autre…
Les Gentile, Michel Vergé-Franceschi y travaille depuis une quarantaine d’années. Il prend des notes, range, fait des mises à jour, se déplace et retrouve des archives, collecte des renseignements. Quarante années pour préparer ces deux ouvrages qui vont nous en apprendre beaucoup plus sur cette saga familiale du Nord du Cap Corse.
Cela a été un long travail de recherche ?
" Je peux vous dire oui ! Un très long travail parce que ce sont des archives très dispersées dans tout l’Europe. La famille Gentile possède encore beaucoup d’archives, en particulier Philippe de Gentile, qui était le fils d’un collectionneur, Paul de Gentile, lequel avait acheté dans des ventes publiques des fonds à de lointains cousins qui étaient vendeurs. La dernière partie du livre parle justement de la famille de Philippe et de Bernard de Gentile qui ont créé une association « Avogari de Gentile », car leur ancêtre Jean-Noël « sgio Natale » est venu à Ajaccio après son père et son grand père et il est parti en Martinique en 1788. La bas, il y a aujourd’hui des centaines et des centaines voire des milliers de Gentile qui « sortent » tous de ce Jean-Noël qui a fait près d’une vingtaine d’enfants et chacun en a fait de même de sorte qu’aujourd’hui, ce nom est très répandu sur l’île."
Un grand professeur
Michel Vergé-Franceschi est un historien, spécialiste d'histoire maritime. Il a dirigé le laboratoire d'histoire maritime du CNRS-Paris IV-Sorbonne-Musée national de la Marine et a enseigné comme professeur d'histoire moderne à l'Université de Savoie à Chambéry, après un passage dans l'enseignement secondaire. Il est depuis 2000 "professeur de classe exceptionnelle" à l'université François Rabelais de Tours. Il était également président de la Société française d'histoire maritime jusqu'en 2005. En septembre 2014, il a reçu le prix Historia de la biographie pour "Ninon de Lenclos, Libertine du Grand Siècle"