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Crise des déchets : Le maire de Prunelli attend une clarification de Corsica Libera sur le centre d’enfouissement


Nicole Mari le Mardi 25 Février 2020 à 20:30

Le centre d’enfouissement des ordures ménagères est, sans surprise, au cœur de la campagne municipale de Prunelli di Fium’Orbu. Sur ce sujet brûlant, les pendules ne sont pas forcément à l’heure entre l’Exécutif territorial, qui demande à la commune de faire encore des efforts pour pallier la crise des déchets, et les Indépendantistes locaux qui refusent un kilo de plus. Le maire sortant, candidat à sa propre succession, le Dr André Rocchi souhaiterait plus de clarté dans les positions affichées. Estimant que la population est prise en otage, il demande, donc, à Corsica Libera, d’accorder ses violons entre ses deux représentants.



Crise des déchets : Le maire de Prunelli attend une clarification de Corsica Libera sur le centre d’enfouissement
Sur la question brûlante du centre d’enfouissement de Prunelli, le seul en activité avec celui de Viggianellu pour affronter la crise des déchets, le maire de Prunelli, le Dr André Rocchi, ne sait plus à quel saint se vouer. Et il le dit clairement : « En démocrate, je me suis adressé à la Collectivité de Corse (CDC) qui a la responsabilité de la gestion des ordures ménagères dans l’île. Je me suis rapproché maintes fois de Mr François Sargentini, président de l’Office de l’environnement et qui, sous réserve du contraire, est un membre dirigeant de Corsica Libera. Il m’a demandé d’envisager que la commune fasse un nouvel effort pour pallier la crise actuelle des ordures ménagères. Ce que je conçois en tant que médecin parce que la Corse va vers une crise sanitaire. Mais il se trouve que le responsable local de Corsica Libera, qui est à la tête d’une des listes d’opposition de la commune, tient, aujourd’hui, un discours inverse et se dresse contre tout apport supplémentaire d’ordures ménagères dans le Centre de Prunelli. Il dit : pas un kilo de plus et pas de STOC 3 ! ».
 
STOC ou pas ?
Des annonces qui étonnent le maire de Prunelli : « J’entends aussi parler, pour la première fois lors de cette campagne municipale, de la STOC 3. Or, à ce jour, je n’ai jamais entendu parler de ce projet de STOC 3 ! Il ne m’a jamais été présenté ! Là aussi, j’aimerai que le président de l’Office de l’environnement clarifie sa position et la décline de façon logique ». Il avoue son incompréhension : « D’un côté, on nous demande de faire des efforts. De l’autre côté, on nous diabolise sur des projets et des termes – la STOC 3 – qu’à ce jour, je ne connais pas ! On ne peut pas provoquer comme cela des frayeurs chez les gens avec des projets dont les élus locaux, qui ont en charge ce dossier des déchets, n’ont pas été informés ».
 
Un double langage
Les deux côtés se réclamant de Corsica Libera, le maire sortant aimerait que le parti indépendantiste, membre de la majorité territoriale, cesse ce double langage et parle d’une même voix  : « Il serait bon que Corsica Libera clarifie rapidement sa position et celle de ses deux représentants parce qu’on ne peut pas avoir deux langages différents selon que l’on soit aux responsabilités à la CDC ou que l’on soit un mouvement d’opposition sur le territoire, selon que l’on s’adresse à la population corse dans son ensemble ou à la population de Prunelli. J’aimerai connaître la position globale de Corsica Libera et sa déclinaison sur les territoires. La population en a besoin. Elle ne peut pas entendre tout et le contraire de tout ! ». Se refusant à toute polémique, il estime néanmoins : « J’ai fait preuve de beaucoup de patience et de bonne volonté en m’adressant de façon régulière au président de l’Exécutif et au président de l’Office de l’environnement, en les rencontrant quatre fois, non seulement pour avoir des éclaircissements – quelle différence entre l’enfouissement et le stockage ? – mais aussi pour faire des propositions claires, partager avec eux ma vision d’un traitement possible des ordures ménagères ».
 
Un référendum
Pour le maire de Prunelli, cette clarification s'impose « parce que nous sommes un peu perdus ». Il en appelle à « la recherche d’une sincérité politique » dans les débats actuels afin que la population « ait des messages clairs quand aux choix à-venir. Il est important si je lui demande un nouvel effort de savoir où cet effort va nous mener dans les 2 ou 3 ans. Un maire doit être le garant des choix et de l’avenir de son territoire auprès de la population. Je ne peux pas continuer à être écartelé entre les exigences sanitaires qui me sont imposées en tant que médecin et le choix politique de faire accepter un poids de plus en plus pesant pour la population que je considère dorénavant comme prise en otage ». Il prévient : « Si cette clarification n’est pas apportée, je proposerais rapidement un référendum d’initiative populaire de façon à ce que les gens du territoire s’expriment. La question sera : « Quel traitement des ordures ménagères voulez-vous ? ». C’est la seule solution pour savoir ce qu’en pense le peuple et ce qu’il préfère. Ce référendum est une décision que nous prendrons ensemble avec les autres élus de la Communauté de communes ».
Affaire à suivre…
 
N.M.