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Autonomie : l’Assemblée de Corse doit se prononcer ce mercredi


CNI avec AFP le Mercredi 27 Mars 2024 à 08:28

L'Assemblée de Corse doit se prononcer ce mercredi sur un accord trouvé le 11 mars dernier à Paris entre le gouvernement et des élus insulaires sur des "écritures constitutionnelles" prévoyant "la reconnaissance d'un statut d'autonomie" de l'île "au sein de la République". Le "processus de Beauvau" avait été lancé après des semaines de manifestations sur l'île en mars 2022, consécutives à la mort d'Yvan Colonna agressé dans la maison d'arrêt d'Arles par un autre détenu, Franck Elong Abé



Photo archives CNI
Photo archives CNI
Envié par la Guyane, l'Alsace, le Pays Basque ou la Bretagne, le texte examiné mercredi "prévoit la reconnaissance d'un statut d'autonomie pour la Corse au sein de la République qui tient compte de ses intérêts propres liés à son insularité méditerranéenne, à sa communauté historique, linguistique, culturelle ayant développé un lien singulier à sa terre". Il appartient au président du conseil exécutif Gilles Simeoni "de chercher un large consensus" au sein de "l'Assemblée territoriale, au-delà de la famille autonomiste et nationaliste corse", a indiqué Gérald Darmanin. C'est à cette condition que le Président de la République invitera alors les élus insulaires à "entamer des discussions constitutionnelles" plus précises, a-t-il ajouté.


Pouvoir législatif contesté 
Réunie à partir de 14H30 à Ajaccio, l'Assemblée de Corse devrait voir 45 de ses 63 élus s'entendre sur ce texte. Femu a Corsica qui détient la majorité absolue (32 sièges) et les chefs de groupe d'Avanzemu,  (7 sièges) et de Core in Fronte (6 sièges) ont approuvé le projet. Mais, parmi les 16 élus du groupe de droite Un Soffiu Novu, des divergences demeurent, notamment sur l'idée d'accorder un pouvoir de légiférer à l'Assemblée de Corse. Jean Martin Monodoli a répété à l'AFP qu'il refuse de "tomber dans le piège grossier de ceux qui ne veulent pas de l'autonomie de la Corse à Paris et qui trouveraient bien commode de dire que les élus corses ne se sont pas entendus donc on arrête tout". Il souhaite donc qu'il y ait "quatre votes" pour montrer qu'il "y aura unanimité sur trois sujets du texte - reconnaissance d'une communauté insulaire, pouvoir d'adapter des normes et consultation des résidents corses - mais pas sur l'octroi d'un pouvoir législatif". Problème, le projet de délibération prévoit de "voter pour ou contre tout", regrette-t-il. Dans ce cas-là, il sera "gêné mais votera contre" comme, selon une autre source, "probablement deux-tiers du groupe".
Josepha Giacommetti-Piretta seule élue di Nazione a annoncé qu'elle ne voterait pas ce texte vu comme "un obstacle à la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse".


Si cette étape corse est franchie, resteront celles du Parlement national où le projet est loin de faire l'unanimité. La droite, majoritaire au Sénat, est hostile à cette réforme constitutionnelle qui, pour être validée, doit être votée à l'identique par l'Assemblée nationale et la chambre haute avant la réunion des députés et sénateurs en Congrès, où une majorité des trois cinquièmes sera requise.